Présidentielle 2011: Comment l'appui spécial de 3,5 milliards de Fcfa a été détourné
YAOUNDÉ - 16 Juin 2012
© Marlyse Sibafo | La Nouvelle
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Pour réussir le tour de passe de
s'approprier l'appui spécial de 3,5 milliards de FCFA que lui accorde le
président de la République pour la bonne tenue de l'élection
présidentielle d'Octobre 2011, Marafa Hamidou Yaya, à l'époque ministre
de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, met dans le
coup certains gouverneurs des régions, ignore complètement Elecam et
charge ses hommes de main pour la collecte des fonds auprès des
gouverneurs complices. Le dossier explosif qui était depuis quelques
temps sur la table du président Paul Biya, serait depuis quelques jours
entre les mains des magistrats du Tribunal criminel spécial.
3,5 milliards de FCFA. C'est une somme d'argent qui était jusque-là gardée secrète. Une information qui n'était connue que de Paul Biya et de Marafa Hamidou Yaya. Pourtant quelques 2 mois avant le scrutin du 9 octobre 2011, ce dernier, en sa qualité de ministre de l'Administration territoriale et de la décentralisation, réussit à convaincre le président Paul Biya, malgré le fait que c'est Elecam qui organise désormais les élections au Cameroun, de lui allouer un appui spécial, afin de prévenir pour les éviter, les couacs habituels et inhérents à l'organisation des élections dans notre pays. Pour cela, il évoque avec pertinence la jeunesse de la structure chargée de l'organisation de ces élections. Pour lui, Elecam ne peut pas encore parvenir avec succès à éviter l'acheminement tardif du matériel électoral ou des résultats du vote par exemple. Fort de tous ces arguments, il adresse une demande d'appui financier au président de la République en la faisant accompagner d'un tableau de répartition des dépenses à effectuer. Il va d'ailleurs le faire avec une certaine fébrilité pour marquer à grands traits sa préoccupation par rapport à l'urgence du problème. Ceci, non sans avoir bruyamment marqué aussi son impatience de n'y parvenir que tardivement. A noter que dans la grille de répartition des dépenses, il fait ostensiblement prévaloir la nécessité de créer une commission mixte qui regrouperait aussi bien les hommes du Minatd que certains membres d'Elecam. Sans hésiter un seul instant, le président Paul Biya accède à cette demande du ministre d'Etat chargé de l'Administration territoriale et de la Décentralisation. Un appui financier de 3,5 milliards de FCFA est débloqué et mis à sa disposition quelques semaines avant le 9 octobre 2011. Pour le président Paul Biya, quand les élections présidentielles se passent avec moins de plaintes sur le plan de l'organisation technique, de l'acheminement du matériel électoral et des résultats après le vote, les 3,5 milliards de FCFA alloués au ministre d'Etat ont été utilisés à bon escient.
Pourtant, la réalité est tout autre. C'est même un scandale qui révèle que la gestion de ces fonds n'a été qu'une affaire de copinage entre certains gouverneurs et l'ex-Minatd. Mais comment va-t-il le découvrir? C'est Marafa lui-même qui donne des verges au président Paul Biya pour se faire fouetter quand, à l'issue des élections présidentielles, comble d'ironie, il dresse un rapport sur l'utilisation des fonds de l'appui spécial et l'envoie au chef de l'Etat. Dans ce rapport, il indique, avec une élégance dans le scabreux qui représente en soi un étonnant tour de force, la quote-part perçue par Elecam. Pourtant sous des éclairages d'orages, nous avons appris dans nos enquêtes qu'Elecam, bien qu'apparaissant aujourd'hui dans la grille de répartitions établie à l'époque Marafa, n'aurait rien reçu venant du ministère de l'Administration territoriale et de la Décentralisation. L'ironie veut malheureusement que le nom de cette structure autonome d'organisation des élections apparaisse sur le tableau de répartitions que Marafa envoie au président Paul Biya. Dans le secret des antichambres et des haines inassouvies depuis que l'ex-Minatd est en prison, on apprend d'ailleurs que les responsables d'Elecam ignoraient même l'existence de cet appui financier octroyé par le chef de l'Etat.
Quand ce dernier reçoit à son tour le rapport des responsables d'Elecam qui ne font naturellement aucune mention sur l'utilisation des fonds supposés avoir été reçus de Marafa, la curiosité la plus élémentaire lui suffit de comprendre la supercherie de son ministre d'Etat en faisant juste une comparaison des 2 rapports. Celui de Marafa et d'Elecam. Le pot aux roses est découvert. L’ouverture d’une diligente enquête sur hautes instructions du président Paul Biya suffit en quelques jours de démêler l’écheveau des manèges de l'ex-Minatd. A savoir: les 3,5 milliards de FCFA sortis du compte Minatd dans lequel ils ont été logés dans un premier temps, ont tout simplement été récupérés dans un second temps par les hommes de mains du ministre d'Etat, une fois arrivés à destination chez certains gouverneurs de région triés sur le volet.
Collecteurs des fonds
En d'autres termes, que fait Marafa Hamidou Yaya quand il reçoit les 3,5 milliards de FCFA de l'appui spécial du chef de l'Etat, il réunit d'abord au débotté les gouverneurs de sa coterie. On cite aujourd'hui les noms de Koumpa Issa, Ahmadou Tidjani, Francis Faï Yengo, Thomas Edjake Bonda, Abakar Ahamat, Enow Abrams Egbe et autres Gambo Haman. D'ailleurs des liens avec certains de ces gouverneurs, à l'époque, pour être moins voyants, n'en étaient pas moins solides. Au contraire. Pour se donner du cœur à l'ouvrage, il les met dans la confidence du manège de leur remettre à chacun une somme d'argent selon une grille de répartitions qui sert d'éventail pour occulter le crime. C'est ainsi que par la suite, avec une arithmétique de ripoux, il entreprend de mettre en mission ses hommes de main afin de récupérer une grande partie de ces fonds. Aujourd'hui sur la sellette, les gouverneurs concernés ne sont pas avares en dénonciation. On dirait qu'une digue a été rompue, à juger les dénonciations des uns et des autres. C'est dans cette foulée frénétique que les noms de Moundoubou Souga, secrétaire général de la communauté urbaine de Douala, présenté comme l'un des collecteurs de ces fonds, et celui de Sonkeng, chef du projet Pgt2D au Minatd, autre collecteur des fonds sont abondamment cités. C'est donc dans ce contexte général qu'il faut aujourd'hui replacer cette espèce d'hallali qui est entendue, depuis quelques semaines, autour des fonds gérés par Jean Fouman Akame, pour préciser que ce dernier ne s'est jamais servi avec la même liberté d'un renard dans un poulailler comme nous le constatons dans ce cas précis de Marafa Hamidou Yaya.
Mais comme la bêtise amène parfois un renforcement de l'orgueil chez certains mécréants, l'ex-Minatd est aujourd'hui le premier à donner de la voix. Pourtant ce scandale de trop risque d'être une autre secousse qui va assurément mettre à mal dans les tout prochains jours ses sismologues.
3,5 milliards de FCFA. C'est une somme d'argent qui était jusque-là gardée secrète. Une information qui n'était connue que de Paul Biya et de Marafa Hamidou Yaya. Pourtant quelques 2 mois avant le scrutin du 9 octobre 2011, ce dernier, en sa qualité de ministre de l'Administration territoriale et de la décentralisation, réussit à convaincre le président Paul Biya, malgré le fait que c'est Elecam qui organise désormais les élections au Cameroun, de lui allouer un appui spécial, afin de prévenir pour les éviter, les couacs habituels et inhérents à l'organisation des élections dans notre pays. Pour cela, il évoque avec pertinence la jeunesse de la structure chargée de l'organisation de ces élections. Pour lui, Elecam ne peut pas encore parvenir avec succès à éviter l'acheminement tardif du matériel électoral ou des résultats du vote par exemple. Fort de tous ces arguments, il adresse une demande d'appui financier au président de la République en la faisant accompagner d'un tableau de répartition des dépenses à effectuer. Il va d'ailleurs le faire avec une certaine fébrilité pour marquer à grands traits sa préoccupation par rapport à l'urgence du problème. Ceci, non sans avoir bruyamment marqué aussi son impatience de n'y parvenir que tardivement. A noter que dans la grille de répartition des dépenses, il fait ostensiblement prévaloir la nécessité de créer une commission mixte qui regrouperait aussi bien les hommes du Minatd que certains membres d'Elecam. Sans hésiter un seul instant, le président Paul Biya accède à cette demande du ministre d'Etat chargé de l'Administration territoriale et de la Décentralisation. Un appui financier de 3,5 milliards de FCFA est débloqué et mis à sa disposition quelques semaines avant le 9 octobre 2011. Pour le président Paul Biya, quand les élections présidentielles se passent avec moins de plaintes sur le plan de l'organisation technique, de l'acheminement du matériel électoral et des résultats après le vote, les 3,5 milliards de FCFA alloués au ministre d'Etat ont été utilisés à bon escient.
Pourtant, la réalité est tout autre. C'est même un scandale qui révèle que la gestion de ces fonds n'a été qu'une affaire de copinage entre certains gouverneurs et l'ex-Minatd. Mais comment va-t-il le découvrir? C'est Marafa lui-même qui donne des verges au président Paul Biya pour se faire fouetter quand, à l'issue des élections présidentielles, comble d'ironie, il dresse un rapport sur l'utilisation des fonds de l'appui spécial et l'envoie au chef de l'Etat. Dans ce rapport, il indique, avec une élégance dans le scabreux qui représente en soi un étonnant tour de force, la quote-part perçue par Elecam. Pourtant sous des éclairages d'orages, nous avons appris dans nos enquêtes qu'Elecam, bien qu'apparaissant aujourd'hui dans la grille de répartitions établie à l'époque Marafa, n'aurait rien reçu venant du ministère de l'Administration territoriale et de la Décentralisation. L'ironie veut malheureusement que le nom de cette structure autonome d'organisation des élections apparaisse sur le tableau de répartitions que Marafa envoie au président Paul Biya. Dans le secret des antichambres et des haines inassouvies depuis que l'ex-Minatd est en prison, on apprend d'ailleurs que les responsables d'Elecam ignoraient même l'existence de cet appui financier octroyé par le chef de l'Etat.
Quand ce dernier reçoit à son tour le rapport des responsables d'Elecam qui ne font naturellement aucune mention sur l'utilisation des fonds supposés avoir été reçus de Marafa, la curiosité la plus élémentaire lui suffit de comprendre la supercherie de son ministre d'Etat en faisant juste une comparaison des 2 rapports. Celui de Marafa et d'Elecam. Le pot aux roses est découvert. L’ouverture d’une diligente enquête sur hautes instructions du président Paul Biya suffit en quelques jours de démêler l’écheveau des manèges de l'ex-Minatd. A savoir: les 3,5 milliards de FCFA sortis du compte Minatd dans lequel ils ont été logés dans un premier temps, ont tout simplement été récupérés dans un second temps par les hommes de mains du ministre d'Etat, une fois arrivés à destination chez certains gouverneurs de région triés sur le volet.
Collecteurs des fonds
En d'autres termes, que fait Marafa Hamidou Yaya quand il reçoit les 3,5 milliards de FCFA de l'appui spécial du chef de l'Etat, il réunit d'abord au débotté les gouverneurs de sa coterie. On cite aujourd'hui les noms de Koumpa Issa, Ahmadou Tidjani, Francis Faï Yengo, Thomas Edjake Bonda, Abakar Ahamat, Enow Abrams Egbe et autres Gambo Haman. D'ailleurs des liens avec certains de ces gouverneurs, à l'époque, pour être moins voyants, n'en étaient pas moins solides. Au contraire. Pour se donner du cœur à l'ouvrage, il les met dans la confidence du manège de leur remettre à chacun une somme d'argent selon une grille de répartitions qui sert d'éventail pour occulter le crime. C'est ainsi que par la suite, avec une arithmétique de ripoux, il entreprend de mettre en mission ses hommes de main afin de récupérer une grande partie de ces fonds. Aujourd'hui sur la sellette, les gouverneurs concernés ne sont pas avares en dénonciation. On dirait qu'une digue a été rompue, à juger les dénonciations des uns et des autres. C'est dans cette foulée frénétique que les noms de Moundoubou Souga, secrétaire général de la communauté urbaine de Douala, présenté comme l'un des collecteurs de ces fonds, et celui de Sonkeng, chef du projet Pgt2D au Minatd, autre collecteur des fonds sont abondamment cités. C'est donc dans ce contexte général qu'il faut aujourd'hui replacer cette espèce d'hallali qui est entendue, depuis quelques semaines, autour des fonds gérés par Jean Fouman Akame, pour préciser que ce dernier ne s'est jamais servi avec la même liberté d'un renard dans un poulailler comme nous le constatons dans ce cas précis de Marafa Hamidou Yaya.
Mais comme la bêtise amène parfois un renforcement de l'orgueil chez certains mécréants, l'ex-Minatd est aujourd'hui le premier à donner de la voix. Pourtant ce scandale de trop risque d'être une autre secousse qui va assurément mettre à mal dans les tout prochains jours ses sismologues.