Premier discours du président réélu: Paul Biya répond à Nicholas Sarkozy
DOUALA - 04 NOV. 2011
© Arthur G. BAKANDE | Dikalo
© Arthur G. BAKANDE | Dikalo
C'était hier au palais de verre de
l'Assemblée nationale après sa prestation de serment. Après les rappels à
l'ordre du locataire de l'Elysée, le chef de l'Etat a fait de nouvelles
promesses pour perfectionner notre système démocratique et électoral.
«Monsieur le Président, au lendemain de votre réélection à la Présidence de la République du Cameroun, j'ai le plaisir de vous adresser mes félicitations ainsi que tous mes vœux pour le succès de votre nouveau mandat. Je connais votre intention, annoncée pendant la campagne électorale, de parachever sans plus tarder la mise en place des institutions prévues par la Constitution de 1996. Je m'en réjouis car celles-ci seront le gage d'un pays stable, confiant en lui-même et résolument tourné vers l'avenir. Par ailleurs, alors que votre pays connaitra de nouveau des élections en 2012, je ne doute pas que vous saurez, d'ici là, mettre en œuvre les réformes et les moyens nécessaires au bon fonctionnement d'ELECAM et, par voie de conséquence, au renforcement de la démocratie au Cameroun. Enfin, je tiens à vous assurer de la disponibilité de la France à continuer d'accompagner le développement économique et social de votre pays et de son peuple. Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'Expression de ma très haute considération.»
Voilà l'intégralité du message que le président de la république Française M. Nicolas Sarkozy a adressé à son homologue Paul Biya à l'issue de sa réélection à la tête de l'Etat le 09 octobre dernier. Ce message, comme bien d'autres, était très attendu par la classe politique camerounaise. Très attendu dans la mesure où la France officielle devait donner définitivement son avis sur la dernière élection présidentielle. On sait que ses dernières prises de position étaient apparues contradictoires; les unes qualifiant ce scrutin d'acceptable; et les autres dénonçant les irrégularités qui l'ont discrédité.
A la lecture de ce message, on peut dire que le chef de l'Elysée a rompu avec une certaine tradition qui voudrait que des messages de félicitations soient adressées avant même la proclamation des résultats par les instances habilitées à le faire. On pense à cet effet à François Mitterrand et Jacques Chirac.
Sarkozy n'a pas voulu copier leur exemple qui s'apparentait à un raffermissement de la Françafrique. Il a pris du recul en s'informant à la bonne source avant de prendre une position définitive qui tient compte de la réalité.
Conséquence de cette volonté d'éclaircissement: le pivot de la Droite française n'a plus jeté des fleurs au régime. Hors mis le fait que ce message arrive tardivement après moult tergiversations, amenant même Etoudi a dépêcher un émissaire auprès du Quai d'Orsay mais en plus, il ne décerne pas à Paul Biya un certificat de meilleur élève en démocratie. En demandant au président nouvellement réélu qui a prêté serment hier à l'Assemblée nationale devant les députés et les membres de la Cour suprême, de donner à Elecam les moyens de sa politique pour des élections municipales et législatives sans bavures en 2012, Nicolas Sarkozy veut dire que l'organisation du dernier scrutin a été défectueuse sur plusieurs lignes et qu'il ne faudrait plus que tels dérapages se reproduisent. Un avertissement qui ne dit pas son nom.
Injonctions
Le texte de Sarkozy ne s'arrête pas aux réformes à opérer pour crédibiliser Elecam. Il va pousser ses remarques plus loin en jetant un regard critique sur la Constitution de 1996, 15 ans après l'adoption de cette Constitution; soit environ quatre mandats présidentiels aux Etats-Unis. Certains de ses organes ne sont toujours pas mis en place. Il s'agit plus particulièrement du Senat, du Conseil Constitutionnel et la Décentralisation. Pour le président français, ces structures, si elles sont mises en place, «seront le gage d'un pays stable, confiant en lui-même et résolument tourné vers l'avenir.»
Réponse du berger à la bergère: «L'Assemblée Nationale sera bientôt épaulée par le Sénat. Le pouvoir législatif sera alors exercé par un Parlement complet où les collectivités territoriales décentralisées seront, elles aussi, représentées. Par ailleurs, le processus de décentralisation, qui se poursuit de façon satisfaisante, sera mené à son terme avec un transfert complet des compétences et la mise en place des conseils régionaux prévus par notre Loi Fondamentale. Nous disposerons en conséquence d'une architecture assurant aux citoyens une meilleure participation à la vie publique, avec un bon équilibre entre l'Etat et les collectivités décentralisées. Il nous faudra également installer le Conseil Constitutionnel qui est un organe essentiel pour le fonctionnement de nos institutions. Nous nous devons en effet de continuer à bâtir une République exemplaire en luttant contre la corruption, en consolidant la démocratie. Dans cette perspective, je tiens à réaffirmer ma volonté de perfectionner sans répit notre système électoral.»
Extraits de l'allocution de Paul Biya après sa prestation de serment à l'assemblée nationale le 03 novembre 2011. Reste maintenant à savoir si ces promesses seront effectivement tenues quand on sait que ce n'est pas la première fois qu'elles sont faites. De toutes les façons, le nouveau président réélu est attendu au tournant tout au long de ce dernier mandat au sommet de l'Etat.
«Monsieur le Président, au lendemain de votre réélection à la Présidence de la République du Cameroun, j'ai le plaisir de vous adresser mes félicitations ainsi que tous mes vœux pour le succès de votre nouveau mandat. Je connais votre intention, annoncée pendant la campagne électorale, de parachever sans plus tarder la mise en place des institutions prévues par la Constitution de 1996. Je m'en réjouis car celles-ci seront le gage d'un pays stable, confiant en lui-même et résolument tourné vers l'avenir. Par ailleurs, alors que votre pays connaitra de nouveau des élections en 2012, je ne doute pas que vous saurez, d'ici là, mettre en œuvre les réformes et les moyens nécessaires au bon fonctionnement d'ELECAM et, par voie de conséquence, au renforcement de la démocratie au Cameroun. Enfin, je tiens à vous assurer de la disponibilité de la France à continuer d'accompagner le développement économique et social de votre pays et de son peuple. Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'Expression de ma très haute considération.»
Voilà l'intégralité du message que le président de la république Française M. Nicolas Sarkozy a adressé à son homologue Paul Biya à l'issue de sa réélection à la tête de l'Etat le 09 octobre dernier. Ce message, comme bien d'autres, était très attendu par la classe politique camerounaise. Très attendu dans la mesure où la France officielle devait donner définitivement son avis sur la dernière élection présidentielle. On sait que ses dernières prises de position étaient apparues contradictoires; les unes qualifiant ce scrutin d'acceptable; et les autres dénonçant les irrégularités qui l'ont discrédité.
A la lecture de ce message, on peut dire que le chef de l'Elysée a rompu avec une certaine tradition qui voudrait que des messages de félicitations soient adressées avant même la proclamation des résultats par les instances habilitées à le faire. On pense à cet effet à François Mitterrand et Jacques Chirac.
Sarkozy n'a pas voulu copier leur exemple qui s'apparentait à un raffermissement de la Françafrique. Il a pris du recul en s'informant à la bonne source avant de prendre une position définitive qui tient compte de la réalité.
Conséquence de cette volonté d'éclaircissement: le pivot de la Droite française n'a plus jeté des fleurs au régime. Hors mis le fait que ce message arrive tardivement après moult tergiversations, amenant même Etoudi a dépêcher un émissaire auprès du Quai d'Orsay mais en plus, il ne décerne pas à Paul Biya un certificat de meilleur élève en démocratie. En demandant au président nouvellement réélu qui a prêté serment hier à l'Assemblée nationale devant les députés et les membres de la Cour suprême, de donner à Elecam les moyens de sa politique pour des élections municipales et législatives sans bavures en 2012, Nicolas Sarkozy veut dire que l'organisation du dernier scrutin a été défectueuse sur plusieurs lignes et qu'il ne faudrait plus que tels dérapages se reproduisent. Un avertissement qui ne dit pas son nom.
Injonctions
Le texte de Sarkozy ne s'arrête pas aux réformes à opérer pour crédibiliser Elecam. Il va pousser ses remarques plus loin en jetant un regard critique sur la Constitution de 1996, 15 ans après l'adoption de cette Constitution; soit environ quatre mandats présidentiels aux Etats-Unis. Certains de ses organes ne sont toujours pas mis en place. Il s'agit plus particulièrement du Senat, du Conseil Constitutionnel et la Décentralisation. Pour le président français, ces structures, si elles sont mises en place, «seront le gage d'un pays stable, confiant en lui-même et résolument tourné vers l'avenir.»
Réponse du berger à la bergère: «L'Assemblée Nationale sera bientôt épaulée par le Sénat. Le pouvoir législatif sera alors exercé par un Parlement complet où les collectivités territoriales décentralisées seront, elles aussi, représentées. Par ailleurs, le processus de décentralisation, qui se poursuit de façon satisfaisante, sera mené à son terme avec un transfert complet des compétences et la mise en place des conseils régionaux prévus par notre Loi Fondamentale. Nous disposerons en conséquence d'une architecture assurant aux citoyens une meilleure participation à la vie publique, avec un bon équilibre entre l'Etat et les collectivités décentralisées. Il nous faudra également installer le Conseil Constitutionnel qui est un organe essentiel pour le fonctionnement de nos institutions. Nous nous devons en effet de continuer à bâtir une République exemplaire en luttant contre la corruption, en consolidant la démocratie. Dans cette perspective, je tiens à réaffirmer ma volonté de perfectionner sans répit notre système électoral.»
Extraits de l'allocution de Paul Biya après sa prestation de serment à l'assemblée nationale le 03 novembre 2011. Reste maintenant à savoir si ces promesses seront effectivement tenues quand on sait que ce n'est pas la première fois qu'elles sont faites. De toutes les façons, le nouveau président réélu est attendu au tournant tout au long de ce dernier mandat au sommet de l'Etat.