La campagne de déchéance d’ELECAM (Elections Cameroon) en cours lancée par le parti, expose beaucoup de nos camarades à répondre à la question suivante : « pourquoi écrivez-vous Cameroun avec k » ? Certains compatriotes vont même jusqu’à trouver une espèce de contradiction dans le fait que nous continuons d’écrire UPC (Union des Populations du Cameroun) alors qu’en même temps nous écrivons Cameroun avec ce fameux k. Pourquoi poursuivent-ils, ne pas alors écrire une bonne fois pour toutes le cigle de notre parti avec k ? C’est pour donner une ébauche de réponse à ce genre de question et à bien d’autres liées à cet état de chose, que nous nous proposons d’écrire ce qui va suivre et que nous vous invitons à lire attentivement.
Il faut tout d’abord noter que les upécistes n’écrivent pas Cameroun avec un k tout le temps. Mais ils le font, pour exprimer à la fois une nostalgie et un projet : nostalgie d’une occasion historique manquée, et projet d’un sursaut patriotique pour un Kamerun tel que rêvé par tous les patriotes conséquents.
NOSTALGIE
Le Cameroun avec k, c’est le Cameroun allemand, ce vaste territoire qui en 1914 avait une superficie de 750000 km2. Ce Cameroun incluait en son sein, tout ou partie des territoires de ses voisins actuels.Depuis 1916, la défaite de l’Allemagne aidant, le Cameroun est placé sous mandat de l’Organisation des Nations Unies. Celle-ci en confie la tutelle administrative à deux puissances occidentales : la France et la Grande Bretagne.
Le 10 avril 1948, L’UPC est créée. Ses principales revendications sont : Réunification, Indépendance et Elévation du standard de vie des Camerounais. Seulement en 1955, au moment où ces revendications sont popularisées et portées à un stade décisif, l’administration coloniale dissout l’UPC le 13 juillet de cette année là. Un grand vide politique va se créer dans le pays, que le régime colonial va tenter de combler tant bien que mal.
C’est au sein du Bloc Démocratique Camerounais (BCD) un parti administratif créé depuis 1951 par un colon Français nommé Louis Paul AUJOULAT, que le régime colonial entend réaliser son projet machiavélique. Ce parti, que les upécistes appelaient « Bande Des Cons », avait pour objectif déclaré : combattre l’UPC et ses principales revendications. C’est dans son moule que seront formés des politiciens qui, après avoir tenté sans succès de s’opposer aux principes de Réunification et d’indépendance, seront, à partir de 1958, amenés à suivre le sens du vent, mais selon le mode d’emploi prescrit par leurs maîtres qui avaient fini par intégrer dans leur stratégie, les deux principales revendications de l’UPC, en en vidant cependant le contenu et surtout, en en inversant l’ordre de priorité. Désormais, on parle d’indépendance et de réunification, et non plus de Réunification et d’Indépendance.