Il est accusé d’avoir participé à la destabilisation du Cameroun à partir de la Centrafrique.
Le 09 août 2014, Aboubakar Sidiki, président du Mouvement patriotique du salut Camerounais (Mpsc), a été interpellé de manière musclée aux environs de 14h à Douala, dans ses bureaux situé au carrefour Bonadibong. «Ils sont arrivés nombreux à bord de trois véhicules immatriculés dans la région du Centre et se sont introduits directement dans son bureau pour se saisir du président. Je ne peux pas dire à quelle unité ils appartenaient, mais tout ce que j’ai vu c’est qu’ils étaient tous en cagoulés et lourdement armés», explique Arabo Djika, présent sur les lieux en même temps que les deux enfants d’Aboubakar Sidiki.
Toujours d’après le témoin oculaire et auriculaire, les hommes armés portaient des tenues camouflées et des gilets pare-balles, mais aucun insigne distinctif pouvant les relier à une unité de l’armée. «Ils ont emporté ses téléphones portables et son ordinateur. Après leur départ, un autre véhicule est revenu et a vidé son véhicule. Moi même j’ai été fouillé et tenu en respect pendant toute l’opération », raconte Arabo Djika. Si son bureau et son véhicule ont été vidés, sa maison elle, n’a pas encore été perquisitionnée.
Sur la destination finale du président du Mpsc, Arabo Djika affirme n’avoir pour le moment aucune idée. Pas plus que les membres de la famille d’Aboubakar Sidiki d’ailleurs. «Nous avons fait le tour des services de sécurité de la ville de Douala sans trouver sa trace», confirme Ousmane Siddiki, son frère cadet et trésorier du Mpsc.
Toutefois, d’après des informations puisées à bonnes sources, le président du Mpsc a été interpellé par un service spécialisé de sûreté de l’Etat qui le soupçonne d’appartenir à un groupe qui a organisé la déstabilisation du Cameroun à partir du territoire centrafricain. «Les services de sécurité disposent des nombreux éléments sur son implication et il était jusqu’ici sous haute surveillance », précise une source. D’autres interpellations dans le cadre de cette affaire sont attendues car, manifestement, la descente effectuée au bureau du président du Mpsc rentre dans le cadre d’un vaste filet tendu par les services de sécurité de l’Etat.
«C’est une affaire très grave qui n’a rien à voir avec la politique, encore moins une quelconque persécution des ressortissants du Grand Nord. Il se trouve que lorsque des indices concordants de déstabilisation convergent vers un citoyen ou un groupe de citoyens, l’Etat doit tout mettre en oeuvre pour préserver l’intégrité du territoire », précise une source sécuritaire.
En un mot : L’Etat dispose de suffisamment d’éléments probants sur les «activités » du président du Mpsc. En attendant le fin mot de l’histoire, dans les rangs du Mpsc, les accusations portées contre son président étonnent plus d’un en même temps qu’elles soulagent beaucoup d’autres. «J’ai appris par une connaissance à Yaoundé qu’il était soupçonné, en compagnie entre autres d’un nordiste connu à l’Extrême-Nord, d’avoir orchestré des entreprises déstabilisatrices à l’Est du Cameroun à partir de la Centrafrique.
Nous sommes dans un pays de droit, et la justice va confronter les arguments des uns et des autres parce que personne n’est au dessus de la loi. Je suis déjà heureux que cette affaire n’ait aucun lien avec le parti car vous imaginez depuis lors notre inquiétude», indique pour sa part un membre de la direction du Mouvement patriotique pour le salut camerounais.