Pour une histoire de morgue… Un commandant de brigade en rébellion contre un sous-préfet
DOUALA - 18 OCT. 2012
© Guy Modeste DZUDIE | Le Messager
© Guy Modeste DZUDIE | Le Messager
Le
gendarme refuse d’exécuter l’interpellation de la promotrice ordonnée
par le chef de terre de Galim. L’épouse d’un Français soupçonnée de
vouloir se livrer au trafic d’organes humains
Conflit d’intérêt: L’épouse d’un expatrié français défie le sous-préfet de Galim
Modernisation dans la pagaille à Galim.
Suzanne Nguevo Fabas dénonce ces jours-ci, les multiples abus de pouvoir et la cupidité de l’autorité administrative. Ce dernier évoque le non-respect des mesures d’hygiène et de salubrité par cette femme, épouse d’un Français dans le cadre de ses activités économiques et la soupçonne de vouloir entretenir le trafic d’organes humains dans la morgue qu’elle a fait construire dans cette commune. Une entité en pleine mutation. Car, le visiteur qui atterrit à Galim, localité agricole où poussent des pastèques et tomates de qualité, et située à 17 kilomètres de Mbouda, ne saurait rester indifférent face aux vergers qui jalonnent la principale artère routière qui mène au chef-lieu de l’arrondissement.
Tout comme, il est séduit par de nombreux édifices sortis de terre, en peu de temps, et donnant à cette ville en gestation des allures d’une cité moderne. La physionomie architecturale de l’hôtel de ville contribue à donner fière allure à la contrée. A moins de 20 mètres de là, le bâtiment flambant neuf abritant la sous-préfecture, lieu où trône depuis 2008, Daniel Michel Dibonguè, le très controversé et médiatisé patron de cette unité administrative, est tout aussi imposant et séduisant. En contre-bas, notamment à une centaine de mètres de ces édifices, le marché de Galim, est décoré par un complexe commercial qui sort du lot. Ingéniosité, simplicité et salubrité sont imbriqués. Il s’agit là d’un snack-bar et restaurant mis sur pied par Suzanne Ngevo épouse Fabas.
Devant les tribunaux
Native de la localité et naguère résidante du côté de l’Hexagone, cette dernière, accompagnée de son époux, un expatrié de nationalité française, a décidé de rentrer investir «au village» pour contribuer au développement de la localité. Mais les choses ne semblent pas aller pour le mieux pour elle. A cause de ce qu’elle considère comme de l’hostilité de la part du sous-préfet de l’arrondissement de Galim qui, au nom du maintien de l’ordre public, semble perturber son sommeil et torpiller la prospérité de ses « affaires ». L’autre ouvrage flambant neuf donnant du prestige à Galim, c’est la morgue logée en arrière-plan de son plateau administratif et située non loin de l’hôpital de district. Une structure sanitaire au visage délabré et peu attirant. Le service mortuaire prévu pour se dérouler à cet endroit n’est pas fonctionnel.
Alors que l’essentiel du dispositif est là. Sujet de conflit entre Mme Fabas et le sous-préfet. Une querelle transposée devant les tribunaux de Mbouda et qui, d’ailleurs, ne laisse point indifférentes, élites et populations de cette commune. Dans ces pages, Le Messager, présente en quelques tableaux, les dessous de cette affaire où conflits d’intérêts, raison d’Etat, guerre de positionnement économique et politique s’opposent et s’imbriquent.
Enquête de Guy Modeste DZUDIE, à Galim
Blocage de la morgue: Plus 400 millions Fcfa d’investissement en berne
Le sous-préfet de cet arrondissement est ferme dans ses positions.
Suzanne Ngevo Fabas ne désarme et recourt à la hiérarchie.
Silence de mort dans l’enceinte de la morgue privée de Galim ce
mercredi 26 septembre 2012. L’édifice recouvert de carreaux marron sur les trois quarts de sa partie supérieure et d’une peinture couleur rose est bâti au milieu d’une grande clôture sur une superficie d’environ 600 mètres carrés. Juste à l’entrée du portail, deux pièces devant servir respectivement de bureaux au responsable technique et à l’administration. Plus loin, notamment à côté du bâtiment principal, un groupe électrogène, dit-on, de forte puissance et un château d’eau. A l’intérieur de la morgue proprement dite, une chambre froide meublée, selon notre guide, d’un dispositif technique de pointe, côtoie une autre non encore aménagée.
Tout juste à deux mètres de là, deux douches modernes avec les accessoires pour le lavage des éventuelles dépouilles.
Au centre de la pièce technique, trois charriots de quatre places chacune devant concourir au transport des corps sont installés. A l’intérieur d’une pièce qui jouxte la salle des offices religieux, deux charriots d’une place chacune sont également disposés. A en croire la promotrice, Suzanne Nguevo Fabas, l’investissement en question s’élève à plus de 400 millions Fcfa. Une thèse que ne réfute le sous-préfet de l’arrondissement de Galim. Car penché sur ce dossier depuis le 2 août 2010, date à laquelle l’opératrice économique lui a soumis une demande d’autorisation, il aurait pris des dispositions pour évaluer le coût total du projet.
Avis du médecin, contre-avis du chef de terre
Reste que relativement à cette sollicitation, le chef de terre, a conseillé Suzanne Nguevo Fabas de s’en référer au chef de district de santé de Galim de l’époque, le Dr Denis Mechoiteu. Par correspondance datée du 8 octobre 2012, celui-ci a exprimé son avis technique favorable « par rapport à l’ouverture d’une morgue privée au centre urbain de Galim ». Cette correspondance a été transmise au délégué régional de la Santé publique à l’Ouest. «Monsieur le délégué, j’ai l’honneur de venir auprès de votre haute personnalité vous faire tenir avec avis favorable la demande de création d’une morgue privée au centre urbain de Galim. En effet, l’hôpital de district de Galim est situé à 17 kilomètres de l’hôpital de district de Mbouda où les corps sont régulièrement acheminés. La distance et le mauvais état de la route rendent la conservation des corps très difficile dans le district et une telle initiative ne peut être que salutaire pour la population », conclut le médecin. N’ayant été notifié d’aucune interdiction, Suzanne Nguevo Fabas appuyée par son époux requiert alors l’expertise des spécialistes en soins post-mortem basés en France. Sur leurs conseils, des transactions pour l’achat des équipements de la morgue sont déclenchées. Ce qui fait qu’en quelques temps, tout est installé.
Et là survient l’opposition du sous-préfet de l’arrondissement de Galim. Daniel Michel Dibonguè à travers une correspondance signée le 9 juin 2012 interdit l’ouverture, met sous séquestre et sous scellés les installations de la morgue de Galim. Il évoque premièrement, une bataille qui pourrait exister entre Mme Fabas et M. Donatien Isidore Panghebeko pour le contrôle de la gestion de cette morgue et deuxièmement, le non-respect des règles relatives à la préservation de l’environnement par Suzanne Nguevo Fabas. «L’emplacement de ladite morgue est inapproprié, quant à la quiétude des riverains, de l’évacuation des déchets humains, et les eaux nauséabondes et toxiques», soutient l’autorité administrative. Le fait que cette morgue soit placée juste en bordure d’une rue du centre urbain de Galim le conforterait dans sa démarche ? Toujours est-il qu’il se veut formel dans sa décision. « A cet effet, j’attends que me soit soumis de la part du chef de service de santé du district de Galim un rapport circonstancié à propos sous huitaine. Le commandant de la brigade de gendarmerie de Galim, les services d’hygiène de la municipalité et les services de santé du district sont chacun en ce qui le concerne chargés de la répression et de sévir à l’encontre de l’ouverture et du fonctionnement de ladite morgue qui est interdit d’ouverture et de fonctionnement tant que les normes officielles requises ne sont pas respectées », martèle l’autorité administrative.
Seulement, le commandant de la brigade de gendarmerie de Galim qui
devrait apporter le concours de la force publique à l’exécution de
cette mesure semble ne pas se trouver sur la même longueur d’onde que le sous-préfet. Car aucun scellé n’a été posé sur les installations de
ladite morgue. Tout comme Suzanne Nguevo Fabas et ses préposés y font des va et vient à souhait. Alors que selon l’autorité administrative,
les pandores de la localité devraient les empêcher à l’ouvrage
sous scellé.
G.M.D
Les populations attendent toujours…
Bon nombre de personnes trouvent que la mise en service d’une morgue à Galim servirait aussi les habitants de la région du Nord-Ouest de la
commune de Kouptamo dans le département du Noun. A Galim, la question autour de l’ouverture et de la mise en service de la morgue construite par Suzanne Nguevo Fabas se trouve au bout de presque toutes les lèvres. « Galim est le seul centre qui peut desservir les populations du Noun voisin. Une morgue à Galim couvre un rayon de 100 kilomètres. Kouoptamo-Galim est plus court que Kouoptamao-Foumban. Bafandji, Balikumbat et Babalang dans le Nord-Ouest anglophone sont proches de Galimmazis sont obligés de parcourir de centaines de kilomètres », explique Albert Nonguini, un habitant de cette commune. Et un autre d’ajouter : « Une morgue n’est point un objet de luxe pour nous. Nous ne souhaitons pas que des gens meurent. Mais que faire lorsqu’il est pénible de conduire nos corps à la morgue de l’hôpital de district de Mbouda ? Parfois, cette morgue est saturée. En plus, nous aimons ce qui est bien. La morgue de Mbouda est sous-équipée et se trouve dans un état de vétusté avancé. Alors que celle que Mme Fabas nous offre est hautement moderne», plaide notre interlocuteur. Comme ceux-ci, une bonne partie de l’opinion à Galim salue l’initiative de Suzanne Nguevo Fabas. Surtout que ces personnes pensent que l’implantation d’une morgue peut aussi concourir à lutter contre le chômage et la pauvreté.
G.M.D
Confusion dans l’administration: Le commandant de brigade lâche le sous-préfet
L’homme en tenue jugerait abusifs divers actes du chef de terre contre
Mme Fabas, et refuse d’interpeller la concernée.
« J’ai été amené de constater que malgré mon injonction d’arrêt des
travaux faite à Mme Fabas née Nguevo Suzanne, lui interdisant d’une
série de box (boutiques, huit au moins, au marché du centre de Galim)
l’intéressée est passée outre l’injonction de M. le sous-préfet sous
de fallacieux prétextes. A cet effet, j’ai l’honneur de vous demander
non seulement de veiller, d’interdire toute construction anarchique
sur ledit site du marché au centre urbain de Galim mais tout aussi
bien d’interpeler aux fins de procès de justice, toute personne qui
enfreindrait ladite mesure. Le patrimoine de l’Etat dans le domaine
privé de l’Etat de Galim se doit d’être préservé pour ainsi dire que
toute personne prise en flagrant délit devrait répondre de ses actes
auprès de Mme le procureur pour les motifs suivants : occupation
illicite, illégale et anarchique du domaine privé de l’Etat ; non
respect des injonctions d’arrêts des travaux de M. le sous-préfet des
(subversion et rébellion). J’attends un compte rendu circonstancié à
cet effet. Le plus tôt serait le mieux ».
Cette correspondance adressée par Daniel Michel Dibonguè au commandant de brigade de gendarmerie de Galim il y a un an, est restée sans suite. Au point où l’autorité administrative s’est trouvée obligée de saisir le juge par voie de citation directe pour se plaindre contre Mme Fabas. Menaces sous condition, trouble de service public, outrage à fonctionnaire, incitation à la révolte, insurrection fiscale, diffamation, pratique de sorcellerie, et dénonciation calomnieuse sont les infractions pour lesquelles l’autorité administrative entend que Suzanne Nguevo Fabas soit jugée et condamnée. Mais cette cause dont la première audience était fixée au 7 novembre 2011 au lendemain des incidents survenus à Galim le 31 octobre de la même année, est encore pendante devant le tribunal. Idem de l’action entreprise par Me Joseph Lavoisier Tsapy, au nom de Mme Fabas, contre le sous-préfet de Galim, pour abus de fonction et autres.
Des procédures judicaires qui seraient un peu ennuyeuses pour le chef de terre. Car il aurait pu, avec le concours de son commandant de brigade, éviter de recourir aux juges. D’où son courroux. « Sachez qu’aucun sous-préfet ne saurait admettre que son commandement de brigade soit à la solde d’un individu fut-il milliardaire. Un sous-officier ne saurait être le valet ou le laquais, ou alors à la solde d’une dame d’ailleurs épouse d’un Français, quand bien même celle-ci entretiendrait d’excellentes relations avec le Fmi d’ailleurs la question de fond est de savoir pourquoi cette subordination et soumission à quelqu’une qui en veut personnellement au chef de l’Etat, S.E. Le président Paul Biya ? Les preuves sont là », se plaint-il. Avant de s’interroger : « A cet effet, quelle est la marge de manœuvre de ce sous-officier quant aux secrets d’Etat ? Est-il devenu un ripou ? ».
Pour lui, la gendarmerie est un corps d’élite intègre sur lequel repose la confiance des Camerounais et qui protège les intérêts de l’Etat et non à la solde d’individus. « Dès cet instant, le commandant a deux maitres : Mme Fabas née Nguevo Suzanne d’une part et le gouvernement ou l’Etat qui l’a envoyé à Galim. Il se trouve donc dès cet instant dans l’embarras parce qu’il sert deux maitres », souligne l’autorité administrative. A l’en croire, les performances et l’intégrité du commandant de brigade placé sous sa responsabilité sont non seulement nuls, mais n’ont plus de valeur. « Qui plus est, quand un commandement met son sous-préfet en minorité au profit des prébendes, c’est tout dire. L’autorité est noyée », s’indigne Michel Dibonguè.
Guy Modeste DZUDIE, à Galim
Daniel Michel Dibonguè: «Madame Fabas doit se conformer au décret du Premier ministre»
Le sous-préfet pose comme préalable à l’ouverture d’une morgue à
Galim, le respect du texte du chef du gouvernement régissant cette
activité.
Sur quelles bases avez-vous empêché l’ouverture de la morgue
construite par Mme Fabas à Galim ?
Comme autorité administrative, je suis chargé de veiller au respect de
l’ordre public. Ce qui implique mon engagement pour la sécurité
des personnes et des biens dans mon territoire de commandement. Cette prérogative me commande de prendre des mesures et dispositions
préventives afin que l’ordre public, notamment dans son segment
relatif à la préservation de la salubrité publique et des bonnes mœurs, soit respecté. Si sa morgue est fermée, non opérationnelle, c’est parce qu’elle a voulu tricher. Cette morgue appartient en réalité à M. Panguebeko Donatien, le sous-préfet s’est retrouvé face à un bicéphalisme où il y a deux propriétaires pour une morgue. Le sous-préfet a pris les mesures conservatoires pour éviter toute rixe et trouble à l’ordre public, et de ce fait, la procédure est à l’heure actuelle au parquet de Mbouda pour établir la vérité et remettre à qui de droit ladite morgue.
En outre, les normes techniques pour la construction d’une morgue relevant du Minsante n’ont jamais été approuvées par lesdits services pour la création, l’ouverture et le fonctionnement de ladite morgue, Mme Fabas doit se conformer au décret 2011/3252 du 22/09/2011 du Premier ministre, chef du gouvernement, qui plus est, aucun permis de bâtir n’est attribué à Mme Fabas. Que Mme Fabas vous dise qu’elle a voulu s’accaparer de la morgue d’autrui au lieu de se plaindre. Toutes les preuves des plaintes de son antagoniste sont là. Que Mme Fabas laisse donc le sous-préfet tranquille. Je n’y suis pour rien. Nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes. Et quand bien même le sous-préfet a servi aux deux parties l’injonction d’arrêt des travaux dans l’optique de la paix, Mme Fabas est passée outre et a continué de construire comme si de rien n’était comme quoi, elle ne reçoit pas les ordres du sous-préfet de Galim, elle qui est Française.
Comme vous-dites, elle a investi environ 400 millions Fcfa. Bloquer
le fonctionnement de cette morgue n’est-il pas suicidaire au plan
économique ?
Je dispose des informations selon lesquelles, cette femme serait au
centre d’un plan de trafic d’ossements et organes humains. En
construisant une morgue à plus de 400.000.000 Fcfa que le sous-préfet
a maintenu fermée, elle sait comment récupérer. Il faut noter d’emblée
que la population de Galim compte près de 41.000 habitants pour un
décès hypothétique par semestre. D’où la question de l’importance
d’une morgue dans l’arrondissement de Galim où le taux de mortalité
est très faible. Est-ce que le social ne s’exerce que dans le domaine
de la mort et pas ailleurs, Galim a un besoin criard de puits d’eau, de
médicaments, de salles de classes, de routes, de semences, d’engrais, sans oublier les dons aux nécessiteux, etc. Pourquoi Mme Fabas s’investit tant dans les décès et non dans la promotion de la vie, du bien-être envers les populations ? La réponse on peut la deviner. Le blanchissement d’argent.
Vous vous êtes attaqué aux autres activités de cette promotrice. En
clair pourquoi vous opposez-vous à l’extension et à la modernisation de son restaurant au marché de Galim ?
Cette femme se cache derrière cette activité pour promouvoir le proxénétisme. Elle place des jeunes filles auprès des étrangers. Les preuves sont là. Elle est championne du désordre urbain, elle occupe illégalement le domaine privé de l’Etat à Galim. Elle suscite révolte, subversion, rébellion, commandite des émeutes et harangue des foules contre le gouvernement non seulement dans son restaurant, mais tout aussi à l’esplanade dudit restaurant et ose remettre en cause le décret du chef de l’Etat, nommant le sous-préfet.
Propos recueillis par GMD
Nguevo Suzanne Fabas: «Le sous-préfet de Galim me sabote pour rien»
L’épouse de l’expatrié français soutient que son action n’est point pour se faire de l’argent. Mais pour aider les populations de Galim et celles des localités environnantes.
Selon le sous-préfet, les 400 millions Fcfa investis pour la construction d’une morgue privée à Galim, serait un paravent pour couvrir en réalité un trafic d’ossements et d’organes humains dans ce lieu, question de fructifier vos fonds ?
Je suis victime d’une cabale orchestrée par monsieur le sous-préfet de
l’arrondissement de Galim. Il s’illustre ici comme un champion de
l’abus de pouvoir. Sous les soins de mon avocat, Me Joseph Lavoisier
Tsapy, la justice a été saisie de ses forfaitures. Mais il continue de
multiplier des manœuvres pour m’intimider et me saboter. La morgue que j’ai fait construire pour soulager les populations est bloquée à cause
de lui. L’abus d’autorité et l’usage abusif des biens publics à des
fins personnelles sont ses tasses préférées. Je suis navrée et choquée
par son extrême cupidité. Il empêche le fonctionnement de la morgue,
juste parce qu’il a été privé de pourboire. Tout le discours qu’il tient pour me saboter relève de la frustration.
Il se pourrait que vous n’ayez pas respecté les exigences réglementaires notamment le décret pris par le Premier ministre en 2011 régissant cette activité…
Contrairement aux dires de mes détracteurs, je suis respectueuse des
lois et institutions de la République du Cameroun. C’est mon pays.
Avant de lancer le projet de construction d’une morgue, j’ai approché
ce sous-préfet pour savoir la conduite à tenir. Il m’a renvoyée vers le
médecin-chef du district de santé de Galim. Celui-ci a émis un avis
favorable, et a transmis le dossier au délégué régional de la Santé publique à l’Ouest. Donc, après avoir accompli les premiers formalités, je me bats pour respecter les autres exigences de la loi, en matière d’ouverture et de fonctionnement d’une morgue. On estime néanmoins qu’il est suspect d’injecter environ 400 millions Fcfa sans escompter de bénéfices, surtout que nous sommes en zone rurale… Cette morgue n’est pas à but lucratif. Mon mari et moi, ne l’avions pas construite pour chercher de l’argent. Nous sommes partis d’un constat. Chaque nuit, les populations ayant perdu un membre de leur famille venaient à la maison nous déranger en sollicitant notre véhicule pour le transport du corps à la morgue de Mbouda. C’était pénible pour nous. Le mauvais état de la route couplé à l’insécurité faisait partie de ces déplacements nocturnes sur plus de 17 kilomètres. Alors mon mari m’a interrogée sur l’opportunité de la construction d’une morgue à Galim. J’ai manifesté mon accord, voyant que cela pourrait aider mes frères et sœurs et les populations des localités environnantes. C’est là qu’il est allé en France pour mobiliser des moyens en vue de la construction et de l’équipement de cette morgue. Notre action est purement sociale et humanitaire. Nous espérions aussi par là, donner de l’emploi aux jeunes.
Propos recueillis par G.M.D
Modernisation dans la pagaille à Galim.
Suzanne Nguevo Fabas dénonce ces jours-ci, les multiples abus de pouvoir et la cupidité de l’autorité administrative. Ce dernier évoque le non-respect des mesures d’hygiène et de salubrité par cette femme, épouse d’un Français dans le cadre de ses activités économiques et la soupçonne de vouloir entretenir le trafic d’organes humains dans la morgue qu’elle a fait construire dans cette commune. Une entité en pleine mutation. Car, le visiteur qui atterrit à Galim, localité agricole où poussent des pastèques et tomates de qualité, et située à 17 kilomètres de Mbouda, ne saurait rester indifférent face aux vergers qui jalonnent la principale artère routière qui mène au chef-lieu de l’arrondissement.
Tout comme, il est séduit par de nombreux édifices sortis de terre, en peu de temps, et donnant à cette ville en gestation des allures d’une cité moderne. La physionomie architecturale de l’hôtel de ville contribue à donner fière allure à la contrée. A moins de 20 mètres de là, le bâtiment flambant neuf abritant la sous-préfecture, lieu où trône depuis 2008, Daniel Michel Dibonguè, le très controversé et médiatisé patron de cette unité administrative, est tout aussi imposant et séduisant. En contre-bas, notamment à une centaine de mètres de ces édifices, le marché de Galim, est décoré par un complexe commercial qui sort du lot. Ingéniosité, simplicité et salubrité sont imbriqués. Il s’agit là d’un snack-bar et restaurant mis sur pied par Suzanne Ngevo épouse Fabas.
Devant les tribunaux
Native de la localité et naguère résidante du côté de l’Hexagone, cette dernière, accompagnée de son époux, un expatrié de nationalité française, a décidé de rentrer investir «au village» pour contribuer au développement de la localité. Mais les choses ne semblent pas aller pour le mieux pour elle. A cause de ce qu’elle considère comme de l’hostilité de la part du sous-préfet de l’arrondissement de Galim qui, au nom du maintien de l’ordre public, semble perturber son sommeil et torpiller la prospérité de ses « affaires ». L’autre ouvrage flambant neuf donnant du prestige à Galim, c’est la morgue logée en arrière-plan de son plateau administratif et située non loin de l’hôpital de district. Une structure sanitaire au visage délabré et peu attirant. Le service mortuaire prévu pour se dérouler à cet endroit n’est pas fonctionnel.
Alors que l’essentiel du dispositif est là. Sujet de conflit entre Mme Fabas et le sous-préfet. Une querelle transposée devant les tribunaux de Mbouda et qui, d’ailleurs, ne laisse point indifférentes, élites et populations de cette commune. Dans ces pages, Le Messager, présente en quelques tableaux, les dessous de cette affaire où conflits d’intérêts, raison d’Etat, guerre de positionnement économique et politique s’opposent et s’imbriquent.
Enquête de Guy Modeste DZUDIE, à Galim
Blocage de la morgue: Plus 400 millions Fcfa d’investissement en berne
Le sous-préfet de cet arrondissement est ferme dans ses positions.
Suzanne Ngevo Fabas ne désarme et recourt à la hiérarchie.
Silence de mort dans l’enceinte de la morgue privée de Galim ce
mercredi 26 septembre 2012. L’édifice recouvert de carreaux marron sur les trois quarts de sa partie supérieure et d’une peinture couleur rose est bâti au milieu d’une grande clôture sur une superficie d’environ 600 mètres carrés. Juste à l’entrée du portail, deux pièces devant servir respectivement de bureaux au responsable technique et à l’administration. Plus loin, notamment à côté du bâtiment principal, un groupe électrogène, dit-on, de forte puissance et un château d’eau. A l’intérieur de la morgue proprement dite, une chambre froide meublée, selon notre guide, d’un dispositif technique de pointe, côtoie une autre non encore aménagée.
Tout juste à deux mètres de là, deux douches modernes avec les accessoires pour le lavage des éventuelles dépouilles.
Au centre de la pièce technique, trois charriots de quatre places chacune devant concourir au transport des corps sont installés. A l’intérieur d’une pièce qui jouxte la salle des offices religieux, deux charriots d’une place chacune sont également disposés. A en croire la promotrice, Suzanne Nguevo Fabas, l’investissement en question s’élève à plus de 400 millions Fcfa. Une thèse que ne réfute le sous-préfet de l’arrondissement de Galim. Car penché sur ce dossier depuis le 2 août 2010, date à laquelle l’opératrice économique lui a soumis une demande d’autorisation, il aurait pris des dispositions pour évaluer le coût total du projet.
Avis du médecin, contre-avis du chef de terre
Reste que relativement à cette sollicitation, le chef de terre, a conseillé Suzanne Nguevo Fabas de s’en référer au chef de district de santé de Galim de l’époque, le Dr Denis Mechoiteu. Par correspondance datée du 8 octobre 2012, celui-ci a exprimé son avis technique favorable « par rapport à l’ouverture d’une morgue privée au centre urbain de Galim ». Cette correspondance a été transmise au délégué régional de la Santé publique à l’Ouest. «Monsieur le délégué, j’ai l’honneur de venir auprès de votre haute personnalité vous faire tenir avec avis favorable la demande de création d’une morgue privée au centre urbain de Galim. En effet, l’hôpital de district de Galim est situé à 17 kilomètres de l’hôpital de district de Mbouda où les corps sont régulièrement acheminés. La distance et le mauvais état de la route rendent la conservation des corps très difficile dans le district et une telle initiative ne peut être que salutaire pour la population », conclut le médecin. N’ayant été notifié d’aucune interdiction, Suzanne Nguevo Fabas appuyée par son époux requiert alors l’expertise des spécialistes en soins post-mortem basés en France. Sur leurs conseils, des transactions pour l’achat des équipements de la morgue sont déclenchées. Ce qui fait qu’en quelques temps, tout est installé.
Et là survient l’opposition du sous-préfet de l’arrondissement de Galim. Daniel Michel Dibonguè à travers une correspondance signée le 9 juin 2012 interdit l’ouverture, met sous séquestre et sous scellés les installations de la morgue de Galim. Il évoque premièrement, une bataille qui pourrait exister entre Mme Fabas et M. Donatien Isidore Panghebeko pour le contrôle de la gestion de cette morgue et deuxièmement, le non-respect des règles relatives à la préservation de l’environnement par Suzanne Nguevo Fabas. «L’emplacement de ladite morgue est inapproprié, quant à la quiétude des riverains, de l’évacuation des déchets humains, et les eaux nauséabondes et toxiques», soutient l’autorité administrative. Le fait que cette morgue soit placée juste en bordure d’une rue du centre urbain de Galim le conforterait dans sa démarche ? Toujours est-il qu’il se veut formel dans sa décision. « A cet effet, j’attends que me soit soumis de la part du chef de service de santé du district de Galim un rapport circonstancié à propos sous huitaine. Le commandant de la brigade de gendarmerie de Galim, les services d’hygiène de la municipalité et les services de santé du district sont chacun en ce qui le concerne chargés de la répression et de sévir à l’encontre de l’ouverture et du fonctionnement de ladite morgue qui est interdit d’ouverture et de fonctionnement tant que les normes officielles requises ne sont pas respectées », martèle l’autorité administrative.
Seulement, le commandant de la brigade de gendarmerie de Galim qui
devrait apporter le concours de la force publique à l’exécution de
cette mesure semble ne pas se trouver sur la même longueur d’onde que le sous-préfet. Car aucun scellé n’a été posé sur les installations de
ladite morgue. Tout comme Suzanne Nguevo Fabas et ses préposés y font des va et vient à souhait. Alors que selon l’autorité administrative,
les pandores de la localité devraient les empêcher à l’ouvrage
sous scellé.
G.M.D
Les populations attendent toujours…
Bon nombre de personnes trouvent que la mise en service d’une morgue à Galim servirait aussi les habitants de la région du Nord-Ouest de la
commune de Kouptamo dans le département du Noun. A Galim, la question autour de l’ouverture et de la mise en service de la morgue construite par Suzanne Nguevo Fabas se trouve au bout de presque toutes les lèvres. « Galim est le seul centre qui peut desservir les populations du Noun voisin. Une morgue à Galim couvre un rayon de 100 kilomètres. Kouoptamo-Galim est plus court que Kouoptamao-Foumban. Bafandji, Balikumbat et Babalang dans le Nord-Ouest anglophone sont proches de Galimmazis sont obligés de parcourir de centaines de kilomètres », explique Albert Nonguini, un habitant de cette commune. Et un autre d’ajouter : « Une morgue n’est point un objet de luxe pour nous. Nous ne souhaitons pas que des gens meurent. Mais que faire lorsqu’il est pénible de conduire nos corps à la morgue de l’hôpital de district de Mbouda ? Parfois, cette morgue est saturée. En plus, nous aimons ce qui est bien. La morgue de Mbouda est sous-équipée et se trouve dans un état de vétusté avancé. Alors que celle que Mme Fabas nous offre est hautement moderne», plaide notre interlocuteur. Comme ceux-ci, une bonne partie de l’opinion à Galim salue l’initiative de Suzanne Nguevo Fabas. Surtout que ces personnes pensent que l’implantation d’une morgue peut aussi concourir à lutter contre le chômage et la pauvreté.
G.M.D
Confusion dans l’administration: Le commandant de brigade lâche le sous-préfet
L’homme en tenue jugerait abusifs divers actes du chef de terre contre
Mme Fabas, et refuse d’interpeller la concernée.
« J’ai été amené de constater que malgré mon injonction d’arrêt des
travaux faite à Mme Fabas née Nguevo Suzanne, lui interdisant d’une
série de box (boutiques, huit au moins, au marché du centre de Galim)
l’intéressée est passée outre l’injonction de M. le sous-préfet sous
de fallacieux prétextes. A cet effet, j’ai l’honneur de vous demander
non seulement de veiller, d’interdire toute construction anarchique
sur ledit site du marché au centre urbain de Galim mais tout aussi
bien d’interpeler aux fins de procès de justice, toute personne qui
enfreindrait ladite mesure. Le patrimoine de l’Etat dans le domaine
privé de l’Etat de Galim se doit d’être préservé pour ainsi dire que
toute personne prise en flagrant délit devrait répondre de ses actes
auprès de Mme le procureur pour les motifs suivants : occupation
illicite, illégale et anarchique du domaine privé de l’Etat ; non
respect des injonctions d’arrêts des travaux de M. le sous-préfet des
(subversion et rébellion). J’attends un compte rendu circonstancié à
cet effet. Le plus tôt serait le mieux ».
Cette correspondance adressée par Daniel Michel Dibonguè au commandant de brigade de gendarmerie de Galim il y a un an, est restée sans suite. Au point où l’autorité administrative s’est trouvée obligée de saisir le juge par voie de citation directe pour se plaindre contre Mme Fabas. Menaces sous condition, trouble de service public, outrage à fonctionnaire, incitation à la révolte, insurrection fiscale, diffamation, pratique de sorcellerie, et dénonciation calomnieuse sont les infractions pour lesquelles l’autorité administrative entend que Suzanne Nguevo Fabas soit jugée et condamnée. Mais cette cause dont la première audience était fixée au 7 novembre 2011 au lendemain des incidents survenus à Galim le 31 octobre de la même année, est encore pendante devant le tribunal. Idem de l’action entreprise par Me Joseph Lavoisier Tsapy, au nom de Mme Fabas, contre le sous-préfet de Galim, pour abus de fonction et autres.
Des procédures judicaires qui seraient un peu ennuyeuses pour le chef de terre. Car il aurait pu, avec le concours de son commandant de brigade, éviter de recourir aux juges. D’où son courroux. « Sachez qu’aucun sous-préfet ne saurait admettre que son commandement de brigade soit à la solde d’un individu fut-il milliardaire. Un sous-officier ne saurait être le valet ou le laquais, ou alors à la solde d’une dame d’ailleurs épouse d’un Français, quand bien même celle-ci entretiendrait d’excellentes relations avec le Fmi d’ailleurs la question de fond est de savoir pourquoi cette subordination et soumission à quelqu’une qui en veut personnellement au chef de l’Etat, S.E. Le président Paul Biya ? Les preuves sont là », se plaint-il. Avant de s’interroger : « A cet effet, quelle est la marge de manœuvre de ce sous-officier quant aux secrets d’Etat ? Est-il devenu un ripou ? ».
Pour lui, la gendarmerie est un corps d’élite intègre sur lequel repose la confiance des Camerounais et qui protège les intérêts de l’Etat et non à la solde d’individus. « Dès cet instant, le commandant a deux maitres : Mme Fabas née Nguevo Suzanne d’une part et le gouvernement ou l’Etat qui l’a envoyé à Galim. Il se trouve donc dès cet instant dans l’embarras parce qu’il sert deux maitres », souligne l’autorité administrative. A l’en croire, les performances et l’intégrité du commandant de brigade placé sous sa responsabilité sont non seulement nuls, mais n’ont plus de valeur. « Qui plus est, quand un commandement met son sous-préfet en minorité au profit des prébendes, c’est tout dire. L’autorité est noyée », s’indigne Michel Dibonguè.
Guy Modeste DZUDIE, à Galim
Daniel Michel Dibonguè: «Madame Fabas doit se conformer au décret du Premier ministre»
Le sous-préfet pose comme préalable à l’ouverture d’une morgue à
Galim, le respect du texte du chef du gouvernement régissant cette
activité.
Sur quelles bases avez-vous empêché l’ouverture de la morgue
construite par Mme Fabas à Galim ?
Comme autorité administrative, je suis chargé de veiller au respect de
l’ordre public. Ce qui implique mon engagement pour la sécurité
des personnes et des biens dans mon territoire de commandement. Cette prérogative me commande de prendre des mesures et dispositions
préventives afin que l’ordre public, notamment dans son segment
relatif à la préservation de la salubrité publique et des bonnes mœurs, soit respecté. Si sa morgue est fermée, non opérationnelle, c’est parce qu’elle a voulu tricher. Cette morgue appartient en réalité à M. Panguebeko Donatien, le sous-préfet s’est retrouvé face à un bicéphalisme où il y a deux propriétaires pour une morgue. Le sous-préfet a pris les mesures conservatoires pour éviter toute rixe et trouble à l’ordre public, et de ce fait, la procédure est à l’heure actuelle au parquet de Mbouda pour établir la vérité et remettre à qui de droit ladite morgue.
En outre, les normes techniques pour la construction d’une morgue relevant du Minsante n’ont jamais été approuvées par lesdits services pour la création, l’ouverture et le fonctionnement de ladite morgue, Mme Fabas doit se conformer au décret 2011/3252 du 22/09/2011 du Premier ministre, chef du gouvernement, qui plus est, aucun permis de bâtir n’est attribué à Mme Fabas. Que Mme Fabas vous dise qu’elle a voulu s’accaparer de la morgue d’autrui au lieu de se plaindre. Toutes les preuves des plaintes de son antagoniste sont là. Que Mme Fabas laisse donc le sous-préfet tranquille. Je n’y suis pour rien. Nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes. Et quand bien même le sous-préfet a servi aux deux parties l’injonction d’arrêt des travaux dans l’optique de la paix, Mme Fabas est passée outre et a continué de construire comme si de rien n’était comme quoi, elle ne reçoit pas les ordres du sous-préfet de Galim, elle qui est Française.
Comme vous-dites, elle a investi environ 400 millions Fcfa. Bloquer
le fonctionnement de cette morgue n’est-il pas suicidaire au plan
économique ?
Je dispose des informations selon lesquelles, cette femme serait au
centre d’un plan de trafic d’ossements et organes humains. En
construisant une morgue à plus de 400.000.000 Fcfa que le sous-préfet
a maintenu fermée, elle sait comment récupérer. Il faut noter d’emblée
que la population de Galim compte près de 41.000 habitants pour un
décès hypothétique par semestre. D’où la question de l’importance
d’une morgue dans l’arrondissement de Galim où le taux de mortalité
est très faible. Est-ce que le social ne s’exerce que dans le domaine
de la mort et pas ailleurs, Galim a un besoin criard de puits d’eau, de
médicaments, de salles de classes, de routes, de semences, d’engrais, sans oublier les dons aux nécessiteux, etc. Pourquoi Mme Fabas s’investit tant dans les décès et non dans la promotion de la vie, du bien-être envers les populations ? La réponse on peut la deviner. Le blanchissement d’argent.
Vous vous êtes attaqué aux autres activités de cette promotrice. En
clair pourquoi vous opposez-vous à l’extension et à la modernisation de son restaurant au marché de Galim ?
Cette femme se cache derrière cette activité pour promouvoir le proxénétisme. Elle place des jeunes filles auprès des étrangers. Les preuves sont là. Elle est championne du désordre urbain, elle occupe illégalement le domaine privé de l’Etat à Galim. Elle suscite révolte, subversion, rébellion, commandite des émeutes et harangue des foules contre le gouvernement non seulement dans son restaurant, mais tout aussi à l’esplanade dudit restaurant et ose remettre en cause le décret du chef de l’Etat, nommant le sous-préfet.
Propos recueillis par GMD
Nguevo Suzanne Fabas: «Le sous-préfet de Galim me sabote pour rien»
L’épouse de l’expatrié français soutient que son action n’est point pour se faire de l’argent. Mais pour aider les populations de Galim et celles des localités environnantes.
Selon le sous-préfet, les 400 millions Fcfa investis pour la construction d’une morgue privée à Galim, serait un paravent pour couvrir en réalité un trafic d’ossements et d’organes humains dans ce lieu, question de fructifier vos fonds ?
Je suis victime d’une cabale orchestrée par monsieur le sous-préfet de
l’arrondissement de Galim. Il s’illustre ici comme un champion de
l’abus de pouvoir. Sous les soins de mon avocat, Me Joseph Lavoisier
Tsapy, la justice a été saisie de ses forfaitures. Mais il continue de
multiplier des manœuvres pour m’intimider et me saboter. La morgue que j’ai fait construire pour soulager les populations est bloquée à cause
de lui. L’abus d’autorité et l’usage abusif des biens publics à des
fins personnelles sont ses tasses préférées. Je suis navrée et choquée
par son extrême cupidité. Il empêche le fonctionnement de la morgue,
juste parce qu’il a été privé de pourboire. Tout le discours qu’il tient pour me saboter relève de la frustration.
Il se pourrait que vous n’ayez pas respecté les exigences réglementaires notamment le décret pris par le Premier ministre en 2011 régissant cette activité…
Contrairement aux dires de mes détracteurs, je suis respectueuse des
lois et institutions de la République du Cameroun. C’est mon pays.
Avant de lancer le projet de construction d’une morgue, j’ai approché
ce sous-préfet pour savoir la conduite à tenir. Il m’a renvoyée vers le
médecin-chef du district de santé de Galim. Celui-ci a émis un avis
favorable, et a transmis le dossier au délégué régional de la Santé publique à l’Ouest. Donc, après avoir accompli les premiers formalités, je me bats pour respecter les autres exigences de la loi, en matière d’ouverture et de fonctionnement d’une morgue. On estime néanmoins qu’il est suspect d’injecter environ 400 millions Fcfa sans escompter de bénéfices, surtout que nous sommes en zone rurale… Cette morgue n’est pas à but lucratif. Mon mari et moi, ne l’avions pas construite pour chercher de l’argent. Nous sommes partis d’un constat. Chaque nuit, les populations ayant perdu un membre de leur famille venaient à la maison nous déranger en sollicitant notre véhicule pour le transport du corps à la morgue de Mbouda. C’était pénible pour nous. Le mauvais état de la route couplé à l’insécurité faisait partie de ces déplacements nocturnes sur plus de 17 kilomètres. Alors mon mari m’a interrogée sur l’opportunité de la construction d’une morgue à Galim. J’ai manifesté mon accord, voyant que cela pourrait aider mes frères et sœurs et les populations des localités environnantes. C’est là qu’il est allé en France pour mobiliser des moyens en vue de la construction et de l’équipement de cette morgue. Notre action est purement sociale et humanitaire. Nous espérions aussi par là, donner de l’emploi aux jeunes.
Propos recueillis par G.M.D