YOUWIN2018

Plutôt que d'y renvoyer le lecteur, nous reproduirons d'abord les arguments de base par lesquels nous avons condamné l'alliance de l'UPC avec Le RDPC. Nous reviendrons ensuite sur la langue de bois et les contre-vérités auxquelles les partisans de cette alliance ont recours pour tenter de justifier leur obstination. Et, pour terminer nous mettrons en évidence le double langage qui caractérise aujourd'hui les hommes du parti au pouvoir dans l'UPC.
 
1.- Rappel des arguments de base
 
1° Si l’UPC ne peut plus exister comme « parti autonome » par rapport au pouvoir, qu’est-ce qui autorise un groupe à en faire une succursale du RDPC sans l’avis de ses militants et du peuple camerounais ?

2° Vous dites qu’il faut des moyens, soit. Vous avez pratiqué cette « Alliance » pendant vingt ans ou plus, qu’avez-vous obtenu comme moyens du parti au pouvoir et qu’avez-vous fait de ces moyens ? Pas même une permanence ! … C’est bien beau de tout mettre sur Kocdock, ce dernier est-il responsable de votre tentative de relancer cette alliance malgré son échec notoire ?

3° Nous ne croyons pas que les « alliancistes » qui persistent, malgré le bilan négatif de cette politique, aient plus d’atouts que Kodock pour réussir là où ce dernier a échoué !

4° Vous reconnaissez vous-mêmes, que le RDPC vous a trompés, qu’est-ce qui nous garantit que ce parti sera plus loyal et plus sérieux désormais ? Surtout face à des gens qui s’affichent d’avance comme ses vassaux parce que « l’UPC n’a pas de moyens »…

5° Vous nous rétorquez que « réorganiser le parti demande de gros moyens, où trouverons-nous ces moyens en dehors du RDPC ? ».
a) Les moyens, en politique, sont une question de double crédibilité : crédibilité des hommes et crédibilité de leur politique. Si les hommes sont crédibles (et ce n’est pas un titre d’honorable qui fait une crédibilité politique), le groupe peut bénéficier d’une réelle audience auprès des masses, audience génératrice de moyens à terme….

b) En se positionnant d’emblée comme satellite du RDPC, le groupe perdrait tout crédit auprès des autres upécistes, comme de la population. Sans oublier qu’en se présentant devant le RDPC à genoux, il n’aurait aucun poids sérieux face à celui-ci. Stratégie de recherche de moyens vouée à l’échec ; contre-productive !

c) Sachant enfin que les upécistes sont divisés au sujet de cette alliance avec le RDPC, et même que la grande majorité des upécistes sont contre, sacrifier cyniquement l’unité de l’UPC sur l’autel de l’alliance avec le RDPC est une politique injustifiable au plan des principes.

d) Enfin, soulignons au passage la curieuse logique des groupes « alliancistes » : ils soupçonnent ou accusent même le RDPC d’avoir assassiné Me Biyick, quant au journal de Papy Doumbé et ses amis, « La Conscience », il affirme à la une que Kodock a été assassiné par les mêmes gens qui assassinèrent Ruben Um Nyobe… Mais tout ce monde défend l’alliance avec les assassins des upécistes, tout en se demandant, en tremblant, tels des petits oiseaux fascinés par un serpent, qui sera la prochaine victime… ?

6° Qu’à cela ne tienne, nous ne sommes pas des adversaires du dialogue et d’une éventuelle collaboration avec le parti au pouvoir. Aussi proposons-nous la ligne de conduite suivante :

Primo, il faut impérativement dénoncer et abolir l’alliance de l’UPC et du RDPC signée par Kodock,

Secundo : Il doit être clair pour tous que l’Unité de l’UPC, pour les upécistes dignes de ce nom,doit passer avant toute alliance avec un autre parti quel qu’il soit.

Tertio : Le Congrès, après abolition de l’alliance de l’UPC avec le RDPC signée par Kodock , pourrait cependant donner mandat à la nouvelle Direction de discuter éventuellement avec le parti au pouvoir si ce dernier manifeste une disponibilité au dialogue en offrant toutes les garanties de fiabilité et de sérieux dont tous les upécistes et le peuple camerounais seraient informés".

2. La langue de bois

Jusqu'à présent, les farouches partisans de l'alliance de l'UPC avec le RDPC se sont avérés incapables d'apporter la moindre réponse aux arguments ci-dessus. Ils ne peuvent pas dire en quoi cette politique pourrait être salutaire aujourd'hui pour notre parti et ce qui justifierait qu'elle soit reconduite. Ils se contentent de la langue de bois sur la "sauvegarde de la paix sociale".

Lorsque M.Dakolé Daïssala vend ses six Députés au RDPC battu aux législatives de 1992 par les partis d'opposition, il recouvre cette incroyable prostitution politique par le manteau de la "sauvegarde de la paix".

Lorsque M.Bello Bouba Maïgari entame l'accouplement de son parti, l'UNDP, avec le RDPC, il prétend naturellement le faire pour "préserver la paix sociale".

Chaque fois que le Social Democratic Front de Ni John Fru Ndi procédait à un nouveau retournement de sa politique après un "deal" avec le dictateur, il a toujours prétendu le faire pour "sauvegarder la paix sociale"...

A maintes reprises, Augustin Frédéric Kodock a eu recours à cette langue de bois doublement mensongère : d'abord parce qu'aucun de ces partis, aucun de ses leaders n'était en mesure d'ébranler la paix sociale en restant ferme sur ses principes et fidèle à son rôle de parti ou leader d'opposition, ensuite parce qu'il s'est vite vérifié que ce slogan n'était qu'un camouflage hypocrite de la "politique du ventre" ne servant que l'enrichissement des leaders et des principaux cadres de ces partis.

Les upécistes doivent résolument faire échec à tout chantage pacifiste: nous n'appelons pas à la guerre, mais à l'autonomie parfaitement légale de notre parti. C'est la stratégie d'utilisation d'une "cinquième colonne" pour brider notre parti et frustrer son fonctionnement démocratique qui pourrait à long terme avoir des conséquences graves.

3.- Contre-vérités et double langage

Il n'existe aucun testament de feu Augustin Frédéric Kodock, "testament qui exige de l'UPC et particulièrement de ses collaborateurs, la sauvegarde de l'alliance vitale pour la paix sociale gage de l'émergence de notre pays"! Un testament est un document écrit ou n'est que baliverne, et en l'occurrence, mensonge à l'état brut. Nous exigerions qu'un tel testament soit publié, si nous n'avions la certitude d'être face à des affabulations : ayant eu des entretiens avec le feu Camarade Biyick lui-même et devant tierce personne, entretiens qui m'édifièrent sur les opinions réelles de Kodock peu avant sa mort.

Et quand même un tel testament existerait, tel que formulé par la maladroite rhétorique ci-dessus, qui exprime l'allégeance d'un griot, il n'aurait aucune valeur politique et aucune valeur légale dans un Etat de droit, dans la mesure où un individu, fut-il le Secrétaire Général, ne saurait prétendre, au moment de sa mort imminente, fixer et figer les orientations d'un parti politique démocratique çomme l'UPC, régi par des Statuts clairs et solides. Point n'est besoin de souligner que les engagements que certains peuvent prendre auprès du parti au pouvoir, en ce qui concerne les orientations de notre parti le sont au mépris de l'Article 20 de ses statuts et constituent un réel défi aux Congressistes du 29 Septembre prochain.

4.- Camarades, il est encore temps! Sortez de la malhonnêteté....

Nous avons beau écrire, parler, et répéter qu'on ne peut pas, d'une part , prétendre vouloir l'unité de l'UPC, en y appelant toutes ses tendances, et, d'autre part, continuer à donner les assurances au pouvoir qu'on maintiendra le cap de la politique de Kodock, qu'on sauvegardera l'alliance qui a mené le parti à un vrai fiasco, sachant bien non seulement que les autres tendances upécistes sont radicalement opposées à cette alliance, mais aussi que l'écrasante majorité des militants de la tendance Kodock où ce dernier se comportait en autocrate, était et reste contre cette politique, vous faites la sourde oreille !

Sachez que même le RDPC ne peut pas respecter ceux qui usent d'un double langage et pratiquent la duplicité et le mensonge avec leurs propres camarades.

En politique, quand on est d'authentiques patriotes, même face à des voyous, il faut être sérieux.