Pour éviter l'espionnage informatique, le renseignement russe revient aux machines à écrire
Les nostalgiques de la Remington auront du baume au coeur.
Suite aux révélations faites par Edward Snowden, l'ancien consultant de la National Security Agency (NSA), le Service fédéral de protection
(FSO), issu du KGB, a décidé de se passer d'ordinateurs et de revenir
aux bonnes vieilles machines à écrire pour la rédaction des documents
sensibles.
Cette mesure a été prise “après les scandales de
WikiLeaks, les révélations de Snowden ainsi que les informations selon
lesquelles le Premier ministre Dmitri Medvedev avait été écouté lors
d'un sommet du G20 à Londres”, a expliqué une source de ce service
au quotidien russe Izvestia, qui précise que le FSO a lancé un appel
d'offres pour acquérir 20 machines à écrire.
“Il a été décidé d'utiliser davantage de documents papier”,
a encore précisé la même source. Ce qui n'empêchera pas l'espionnage
pour autant, à condition de revenir aux techniques traditionnelles.
D'après Izvestia, le FSO n'est pas le seul à avoir pris cette décision
: le ministère russe de la Défense ainsi que d'autres services de
renseignement en ont fait de même.
Interrogé par le journal, un ancien directeur du Service fédéral de sécurité (FSB), également issu du KGB, a expliqué que “du
point de vue de la sécurité, toute sorte de télécommunication
électronique est vulnérable. On peut capter n'importe quelle information
depuis un ordinateur". Et donc, “le moyen le plus primitif est à privilégier: la main humaine ou la machine à écrire.”
Seulement,
si Izvestia a raison en avançant que le FSO a lancé un appel d'offres
pour 20 machines à écrire, ses agents feraient mieux de faire les
brocantes ou de chiner sur by Savings Wave">eBay. Car le dernier fabricant, l'indien Godrej and Boyce, a fermé ses portes en avril 2011.
“On
ne reçoit plus beaucoup de commandes. A partir des années 2000, les
ordinateurs ont commencé à dominer. Tous les fabricants de machines à
écrire de bureau ont arrêté leur production, sauf nous. Jusqu'en 2009,
nous produisions de 10 000 à 12 000 machines par an. Mais il s'agit
peut-être la dernière opportunité pour les amateurs de machines à
écrire. Aujourd'hui, notre principal marché est celui des agences de
défense, des tribunaux et des bureaux gouvernementaux”, avait alors expliqué son responsable.