Positionnement : L’Addec se prépare pour la présidentielle de 2011
Le nouvel exécutif de l’Association de défense des droits des étudiants
s’est aussi doté d’un projet de charte de l’étudiant le week-end
dernier.
La quatrième convention de l’Association pour la
défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec) s’est achevée
samedi dernier. C’est Nzouabet Kweto qui va désormais présider aux
destinées de cette association de défense des intérêts des étudiants.
L’ancien secrétaire à la communication a été porté à la tête de cette
association au terme de la convention de deux jours qui s’est tenue à la
Librairie des peuples noirs du quartier Tsinga (Yaoundé).
Pour les
deux prochaines années, le bureau élu s’engage à inscrire son action
dans l’esprit de celle de l’équipe sortante. Mais en définissant de
nouvelles perspectives, liées pour l’essentiel au «contexte
sociopolitique des mois à venir». Explications du nouveau président:
«2011 est une année électorale. L’addec entend promouvoir les principes
de la démocratie lors de la présidentielle». L’autre chantier annoncé,
c’est celui de l’implantation de l’Addec dans toutes les universités
camerounaises. L’idée est certes d’être plus «visible» et de s’attaquer
aux problèmes de tous les étudiants du Cameroun. Mais elle cache mal
l’ambition de l’Addec, «de peser de tout son poids sur le calendrier
national des mois à venir. Rien de tel donc que d’élargir sa base au
maximum», ainsi que le relevait un membre du conseil exécutif national
de l’Addec.
Pour convaincre sur son positionnement politique,
l’Addec n’a pas manqué d’inviter quelques responsables de partis
politiques et d’associations de la société civile. Avec des fortunes
diverses. Jean Arthur Awoumou du bureau politique de l’Union des
populations du Cameroun (Upc) tendance Samuel Mac-Kit et Moukoko Priso
était présent. Mme Kah Walla du Social democratic front (Sdf) qui n’a
pas pu répondre à l’invitation, était représentée. Bernard Njonga de
l’Association camerounaise de défense des intérêts collectifs (Acdic)
lui aussi invité, ne pouvait y être à cause de la journée de dégustation
qu’il organisait à Ebolowa au même moment en relation avec le comice
agropastoral qui y est annoncé. Selon le président élu «l’objectif était
de les associer et de leur montrer que l’Addec est prête et souhaite
collaborer avec eux». L’association estudiantine a été rassurée
notamment par Jean Arthur Awoumou sur l’engagement de son mouvement
politique à être «toujours aux côtés de l’Addec».
Mongo Béti
L’engagement
de l’Addec s’est aussi manifesté par le choix du lieu des travaux de
cette convention. «Cette librairie est un temple du savoir dédié à Mongo
Béti dont nous nous souvenons chaque année de la mort», expliquait
Nzouabet Kweto. Avant de poursuivre: «C’est l’un de nos héros nationaux.
Car il s’est battu jusqu’à la fin de sa vie pour la liberté sans jamais
se compromettre». De fait, un portrait de l’auteur de «Ville cruelle»
est resté derrière la table des travaux durant les deux jours. Et ce
choix a été salué par, Jean Kamdem, Vice président de la société des
amis de Mongo Béti, invité pour la circonstance.
La nouvelle
équipe entend donc se mettre sur les traces de ce «précurseur». Et comme
pour bien marquer son entrée en matière, elle tient entre ses mains, un
projet de charte de l’étudiant. Ce projet a été préparé et débattu au
cours des travaux de week-end dernier. «Nous allons le proposer à
l’ensemble de la communauté estudiantine, et nous espérons qu’il sera
adopté par tous les acteurs», indiquait Nzouabet Kweto. Le texte stipule
en son premier article que «l’étudiant a droit, selon ses aptitudes,
d’accéder, à l’institution d’enseignement supérieur de son choix sans
discrimination de race, de genre, de religion, d’origine linguistique,
d’origine géographique et de classe sociale». Au chapitre des devoirs,
le projet de charte élaboré le week-end dernier indique entre autres que
«l’étudiant doit rechercher, définir, répandre et défendre la vérité».
Serge D. Bontsebe