Gamo Timothée, Bernard Fongang, Rosette Mboutchouang, Théodore Datouo, René Kamdoum, Faustine Fosto et tous les autres cadres se réclamant «pionniers» de la renaissance du parti du flambeau ardent dans les Hauts-plateaux, des élections couplées de juillet 2002 à ceux de septembre 2013 sont dans le viseur de l’ex-animateur de l’école des cadres du Rdpc.
«Notre victoire est la continuation de la victoire du Rdpc que nous avons établie depuis les élections législatives de mars 1992. Le Rdpc a toujours gagné dans les Hauts-plateaux. Le Rdpc avait remporté trois des six sièges de députés de la Mifi en 1992. Lors de l’élection présidentielle de 1997, nous avons gagné avec l’un des pourcentages les plus élevés de la République […] Il y a des élites qui viennent se balader ici, mais n’ont pas de bureau de vote.
Prochainement, chaque élite doit brandir les résultats de son bureau de vote pour montrer de quoi il est capable dans les rangs du Rdpc». Auteur de cette déclaration, le Pr Augustin Kontchou Kouemegni, ancien ministre d’Etat en charge de la Communication (Mincom), puis chargé des Relations extérieures (Minrext), tient à soutenir qu’il est « un grand joueur » qui dispose encore des atouts pour évoluer au premier rang dans les arcanes du Rdpc ou dans l’arène politique nationale.
Samedi 08 février dernier à la place des fêtes de Baham, lors du meeting de « remerciement » organisé par Théodore Datouo pour célébrer sa promotion comme vice-président à l’Assemblée nationale, l’ancien Mincom n’est pas passé par quatre chemins pour rappeler son implication en faveur du triomphe du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) lors des élections couplées du 30 septembre dernier dans le département des Hauts-plateaux.
Dans un style auto-glorificateur et rappelant son rôle de « meilleur défenseur » du système Biya à l’Ouest pendant les années de braise, l’agrégé de science politique-surnommé « zéro mort » à l’époque,- a minimisé les efforts fournis par «les pionniers» du parti du flambeau ardent dans cette unité administrative.
Bien qu’il ne les ait pas nommément cités, l’on comprend bien que pour l’ancien ministre de la Communication, le Pr Luc Sindjoun (ministre, conseiller spécial du président de la République et vice-président de la commission départementale de campagne du Rdpc pour les élections couplées du 30 septembre dernier dans les Haut-plateaux). Le Pr Kontchou Kouemegni a une dent dure contre son collègue politiste du fait de son « engagement moins folklorique » lors des opérations de mobilisation des militants du parti à Baham, et surtout à Chengne, sa zone d’origine. Et à la sauce de l’agrégé de science politique, certains observateurs mentionnent l’absence du Pr Luc Sindjoun au meeting de samedi dernier à Baham.
Quand Kamto fait trembler « zéro mort »
Timothée Gamo, élite de la commune de Bangou et président de cette commission serait également épinglée. Tout comme Théodore Datouo, vice-président à l’Assemblée nationale et protégé de Rosette Mboutchouang, la belle-mère du président de la République, Paul Biya. Elu député suppléant à l’Assemblée nationale le 30 septembre dernier, Bernard Fongang, pionnier de la victoire du Rdpc à Batié, fait partie de «ces jeunes loups aux dents longues » qui gêneraient les caciques du parti de Paul Biya dans les Hauts-plateaux.
Rosette Mboutchouang Ngono, la belle-mère de Paul Biya à qui l’on dédie lors des meetings du Rdpc toutes les victoires du Rdpc dans la localité ne serait pas épargnée par cette sortie du Pr Kontchou. Faustine Fotso, élue député, après avoir perdu l’élection dans son bureau de vote de Banka à Baham, figure sur cette liste des épinglés. Pour narguer celle-ci, le Pr Kontchou Kouemegni s’est vanté des performances du Rdpc dans les bureaux de vote de Bamousso, son quartier d’origine.
Orateur pugnace et infatigable, le Pr Kontchou ne s’est pas empêché de bomber le torse au sujet de la victoire du Rdpc sur le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) dans les Hauts-plateaux. «Nous sommes tous des frères. Mais en politique, on joue dans des équipes différentes. J’ai dit à celui qui voulait m’amadouer en m’appelant imminent collègue que l’on devrait se retrouver au village. Et là, je l’ai dribblé et j’ai marqué le but», se réjouit l’ex-Minrext. Une manière pour clamer qu’il a pris le dessus sur le président national du Mrc lors des élections couplées.
Car malgré un score électoral chiffré à environ 48%, le parti du Pr Kamto s’est incliné face au Rdpc pour le contrôle de la mairie de Baham. Pour le contrôle des autres communes et des deux sièges de député, le parti au pouvoir a une fois de plus raflé la mise. Mais là, le Pr Kontchou et les autres ne s’enttendent pas sur qui est le véritable artisan de cette victoire électorale.