Les choix du président du Sénat dans le partage du gâteau national suscite des remous dans la région de l’Ouest Cameroun. La deuxième personnalité du pays selon une certaine opinion serait entrain de favoriser les ressortissants de département du Ndé.
LA DERNIÈRE nomination de Joël Nana Kontchou comme Directeur général d’Aes-Sonel est venue fixer les uns et les autres sur le caractère de président du Sénat à propos de la promotion des dignes fils du département dont il est originaire. Arrivé à la tête de la Chambre haute à la surprise générale, puisque le Chef de l’Etat avait déjoué tous les pronostics, Niat a pris le temps d’observer avant de penser à bouger les pions du damier ; le sachant au coeur même du sérail, l’ancien Directeur général de la Sonel n’a pas tardé de propulser l’une de ses pupilles Jean Paul Nana Sandjon alors Maire de la Commune de Bazou et administrateur dans la Camair-Co à la tête de cette compagnie en remplacement de Fréderic Mbotto Edimo.
L’on comprend aisément que le Conseil d’administration qui a promu l’époux de l’artiste Grâce Decca n’était qu’un bon maquillage car le nouveau patron de la Camair-Co était déjà au courant de son ascension du fait des multiples consultations et des assurances de son mentor. Alors qu’on n’avait pas encore fini de jubiler dans le département du Ndé que Joël Nana Kontchou se retrouve au-devant de la scène et pour cause cet ingénieur formé à l’Ecole polytechnique de Yaoundé et Directeur général de Schlumberger Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest vient de voir ses années d’expérience récompensées par un décret.
D’aucuns n’ont certainement pas compris l’enthousiasme qui animait Célestine Ketcha Courtes lors de la cérémonie d’installation du nouveau manager en remplacement de Jean David Bilé. Malgré les agapes et autres youyous, il se susurrait des choses du genre «le département du Ndé est en haut». Une source nous confie même que lors du partage d’enveloppes aux groupes de danse, seuls les ressortissants du Ndé avaient droit à un traitement de faveur. Et c’est au cours d’une conversation entre originaires de l’ouest, le langage a volé bas.
Sans l’affirmer à visage découvert, d’aucuns croyaient savoir qu’avec l’arrivée de Marcel Niat comme successeur constitutionnel, «le gâteau» allait équitablement être reparti. Que non ! Tranche un ressortissant des Hauts plateaux habitant le quartier Manguiers à Yaoundé. Même son de cloche pour ceux des Bamboutos, du Noun, Koung khi, Menoua, Mifi, Haut-Nkam qui se contentent de quelques ministres et de hauts cadres de l’administration dont l’épaisseur politique n’est pas à la trame de Marcel Niat «le vice Dieu» (Ndlr).
A cela il faut ajouter la frustration de la grande communauté Sawa dont les fils sont les victimes expiatoires de ces mutations à la tête des entreprises publiques et parapubliques de la capitale économique. Leur terroir. Comme dans la plupart des cas, des responsables nommées à des fonctions s’entourent toujours des collaborateurs originaires de la même sphère géographique ethnique ou d’obédiences religieuses. Compétents ou pas, ces hommes liges trouvent leur éternité dans la longévité de leur mentor. Il suffit d’entrer dans un service pour se rendre compte de l’origine du responsable en chef. Ici c’est le dialecte du «boss» est gage d’un service rendu.
Même les non ressortissants se retrouvent obligés de baragouiner quelques mots pour ne pas être exclus du milieu. Le plus souvent le faciès en dit long. Et une étude onomastique à propos de ce qui arrive au président du Sénat camerounais démontre qu’on peut s’appeler Nana et apporter un changement dans un environnement. «Sauf qu’à chacun son tour chez le coiffeur». Des géo stratèges précisent qu’on est mieux servi que par soi même ou mieux la bonne charité commence par soimême.
Dans la foulée, il faut signaler que dans l’imagerie populaire, il est clair que la promotion d’un membre d’une famille induit automatiquement le changement de statut de toute la lignée. Est-ce le cas en ce moment ? Personne ne saurait répondre à cette préoccupation pour le moment. Toujours est-il que le président du sénat peut user de son entregent pour propulser un de ses protégés à une haute fonction. L’avenir seul nous en dira si c’est vraiment de lui toutes ses arrivées des ses dirigeants originaires de la même sphère géographique.