Porte-parole autoproclamé: Issa Tchiroma noie la communication gouvernementale
DOUALA - 06 Juillet 2012
© Edouard KINGUE | Le Messager
Un porte-parole est une personne dont le rôle est de prendre la parole au nom des autres. Au nom de qui le ministre de la Communication prend-il la parole? Les multiples gaffes du fils de soldat du Lamido de Garoua montrent à suffire que sa «longévité» ministérielle pourrait venir d'un deal qui fonde son «immunité» ministérielle.
Sous d'autres cieux, un ministre aussi malmené par la presse, qui est gravement mis en cause dans l'affaire de l'indemnisation des victimes du Nyong, sur qui porte de lourds soupçons de tentatives de distraction de l'aide publique a la presse, aurait, à défaut d'être débarqué, rendu son tablier pour mieux se pourvoir en défense face à son honneur bafoué. Mais au Cameroun, la honte ne tue pas... L'honneur d'un homme est sensiblement l'équivalent de la monnaie de singe. Issa Tchiroma peut donc se pavaner impunément entre Yaoundé et Garoua, encombrer inutilement les médias, faire des prises de parole à temps et à contretemps, sous le regard matois d'un président de la République qui doit se demander comment se débarrasser d'un colis si encombrant et surtout plus dangereux pour ses commanditaires que pour ses adversaires.
Pourtant, dans le monde particulièrement sensible aux médias qu'est la politique, il est généralement indiqué d'employer des professionnels qui ont reçu une formation en journalisme, communication et en relations publiques. Pas en chemin de fer! Des personnes dont le rôle est de «veiller à ce que les annonces soient faites de la manière la plus appropriée et en recherchant à maximiser l'impact favorable des messages (et donc de minimiser l'impact défavorable)». Il doit pouvoir exprimer, dans le cadre d'un gouvernement, la position et l'opinion de ce gouvernement sur certains sujets et veiller à la retranscription fidèle de la teneur des réunions gouvernementales.
C'est ici qu'il faut dire à la décharge du Mincom, qu'il navigue à vue. En l'absence de conseils ministériels susceptibles d'arrêter la position officielle du gouvernement sur la marche de la République, Issa Tchiroma brode. Tant et si bien qu'il n'est plus crédible. Au mieux, c'est un amuseur public qui prend sur lui la manipulation dont le système est passé maitre. On l'a vu dans l'affaire Bibi Ngota. On l'a vu dans l'affaire du bébé volé de Vanessa. Issa Tchiroma c'est aussi illustré dans la justification de l'arrestation d'Inoni Ephraim et de Marafa Hamidou Yaya. Savait-il qu'il sera rattrapé par les affaires, au point d'être aujourd'hui présenté comme un ripoux qui fait du vent, alors qu'il navigue ferme en direction de l'opération Epervier qui devrait le compter parmi ses clients? Pris dans le tourbillon des affaires, touché en plein estomac par le crash du Nyong, Issa Tchiroma multiplie les bourdes comme un boxeur groggy avant la limite, qui s'accroche aux cordes pris de vertige.
Etalage
Le voici donc, défenseur autoproclamé du régime, qui doit se défendre lui-même de ses propres turpitudes. Issa catastrophe navigue en pleine mélasse. Il patauge dans la gangue des fonds publics. Tout comme l'ancien ministre de la communication, JP Biyiti Bi Essam qui rêve de se faire oublier en se faisant tout petit dans son coin, pour avoir été sauvé par le gong présidentiel au sujet de l'affaire du séjour du pape au Cameroun, le ministre Tchiroma a du mal à expliquer comment dans un accès douteux de générosité, il a espéré passer des écritures, officiellement en faveur de la presse étrangère au détriment des médias nationaux. Issa Tchiroma a-t-il perdu le nord? On l'a vu limoger le secrétaire à l'organisation de son parti, le Fsnc, à cause de son soutien à l'ancien ministre Marafa. Selon l'ex-camarade du Mincom, «Il veut faire croire au président de la République que, pour lui, il est prêt à livrer bataille et jeter son frère en pâture pour le servir. Il s'agit, pour Issa Tchiroma, d'un sacrifice capital et d'un combat qu'il mène contre l'ancien ministre Marafa Hamidou Yaya. Malheureusement, pour le ministre Issa Tchiroma, le président de la République a l'expérience de la gestion des hommes».
C'est peut être vrai, sauf que chaque fois il se plante quand il s'agit de nommer un ministre de la Communication qui autoproclame porte-parole Ipso facto. Depuis Kontchou Kouomeni, compte non tenu de l'exception Njoh Mouelle, en passant par Biyiti Bi Essam et Fame Ndongo, il semble que le président Biya a du mal à exprimer clairement ce qu'il attend d'un Mincom. Si dans son omniscience, il a vu en Issa Tchiroma le cheval gagnant, c'est qu'il s'est planté sur les hommes. Car comment expliquer que le Mincom qui gagnerait à mettre un bâillon, puisse déclarer à Garoua récemment que l'argent de l'indemnisation des victimes a été reversé au trésor public? Pourquoi faire? Alors que l'argent frais qui a été mis à leur disposition dort dans les caisses trouées de l'Etat, que sont devenus ces orphelins sans assistance depuis qu'ils ont perdu leur parents dans le crash du Nyong en... 1995? Tchiroma pour toutes réponses a estimé dans les propos rapportés par la Nouvelle Expression que l'argent a été mis à la disposition du chef de l'Etat, en fonction de ses prérogatives…
L'affairé devient corsée et pourrait bien intéresser un procureur vêtu de probité. Tchiroma ferait alors étalage de son talent de porte parole. Mais gare à un autre crash...
© Edouard KINGUE | Le Messager
Un porte-parole est une personne dont le rôle est de prendre la parole au nom des autres. Au nom de qui le ministre de la Communication prend-il la parole? Les multiples gaffes du fils de soldat du Lamido de Garoua montrent à suffire que sa «longévité» ministérielle pourrait venir d'un deal qui fonde son «immunité» ministérielle.
Sous d'autres cieux, un ministre aussi malmené par la presse, qui est gravement mis en cause dans l'affaire de l'indemnisation des victimes du Nyong, sur qui porte de lourds soupçons de tentatives de distraction de l'aide publique a la presse, aurait, à défaut d'être débarqué, rendu son tablier pour mieux se pourvoir en défense face à son honneur bafoué. Mais au Cameroun, la honte ne tue pas... L'honneur d'un homme est sensiblement l'équivalent de la monnaie de singe. Issa Tchiroma peut donc se pavaner impunément entre Yaoundé et Garoua, encombrer inutilement les médias, faire des prises de parole à temps et à contretemps, sous le regard matois d'un président de la République qui doit se demander comment se débarrasser d'un colis si encombrant et surtout plus dangereux pour ses commanditaires que pour ses adversaires.
Pourtant, dans le monde particulièrement sensible aux médias qu'est la politique, il est généralement indiqué d'employer des professionnels qui ont reçu une formation en journalisme, communication et en relations publiques. Pas en chemin de fer! Des personnes dont le rôle est de «veiller à ce que les annonces soient faites de la manière la plus appropriée et en recherchant à maximiser l'impact favorable des messages (et donc de minimiser l'impact défavorable)». Il doit pouvoir exprimer, dans le cadre d'un gouvernement, la position et l'opinion de ce gouvernement sur certains sujets et veiller à la retranscription fidèle de la teneur des réunions gouvernementales.
C'est ici qu'il faut dire à la décharge du Mincom, qu'il navigue à vue. En l'absence de conseils ministériels susceptibles d'arrêter la position officielle du gouvernement sur la marche de la République, Issa Tchiroma brode. Tant et si bien qu'il n'est plus crédible. Au mieux, c'est un amuseur public qui prend sur lui la manipulation dont le système est passé maitre. On l'a vu dans l'affaire Bibi Ngota. On l'a vu dans l'affaire du bébé volé de Vanessa. Issa Tchiroma c'est aussi illustré dans la justification de l'arrestation d'Inoni Ephraim et de Marafa Hamidou Yaya. Savait-il qu'il sera rattrapé par les affaires, au point d'être aujourd'hui présenté comme un ripoux qui fait du vent, alors qu'il navigue ferme en direction de l'opération Epervier qui devrait le compter parmi ses clients? Pris dans le tourbillon des affaires, touché en plein estomac par le crash du Nyong, Issa Tchiroma multiplie les bourdes comme un boxeur groggy avant la limite, qui s'accroche aux cordes pris de vertige.
Etalage
Le voici donc, défenseur autoproclamé du régime, qui doit se défendre lui-même de ses propres turpitudes. Issa catastrophe navigue en pleine mélasse. Il patauge dans la gangue des fonds publics. Tout comme l'ancien ministre de la communication, JP Biyiti Bi Essam qui rêve de se faire oublier en se faisant tout petit dans son coin, pour avoir été sauvé par le gong présidentiel au sujet de l'affaire du séjour du pape au Cameroun, le ministre Tchiroma a du mal à expliquer comment dans un accès douteux de générosité, il a espéré passer des écritures, officiellement en faveur de la presse étrangère au détriment des médias nationaux. Issa Tchiroma a-t-il perdu le nord? On l'a vu limoger le secrétaire à l'organisation de son parti, le Fsnc, à cause de son soutien à l'ancien ministre Marafa. Selon l'ex-camarade du Mincom, «Il veut faire croire au président de la République que, pour lui, il est prêt à livrer bataille et jeter son frère en pâture pour le servir. Il s'agit, pour Issa Tchiroma, d'un sacrifice capital et d'un combat qu'il mène contre l'ancien ministre Marafa Hamidou Yaya. Malheureusement, pour le ministre Issa Tchiroma, le président de la République a l'expérience de la gestion des hommes».
C'est peut être vrai, sauf que chaque fois il se plante quand il s'agit de nommer un ministre de la Communication qui autoproclame porte-parole Ipso facto. Depuis Kontchou Kouomeni, compte non tenu de l'exception Njoh Mouelle, en passant par Biyiti Bi Essam et Fame Ndongo, il semble que le président Biya a du mal à exprimer clairement ce qu'il attend d'un Mincom. Si dans son omniscience, il a vu en Issa Tchiroma le cheval gagnant, c'est qu'il s'est planté sur les hommes. Car comment expliquer que le Mincom qui gagnerait à mettre un bâillon, puisse déclarer à Garoua récemment que l'argent de l'indemnisation des victimes a été reversé au trésor public? Pourquoi faire? Alors que l'argent frais qui a été mis à leur disposition dort dans les caisses trouées de l'Etat, que sont devenus ces orphelins sans assistance depuis qu'ils ont perdu leur parents dans le crash du Nyong en... 1995? Tchiroma pour toutes réponses a estimé dans les propos rapportés par la Nouvelle Expression que l'argent a été mis à la disposition du chef de l'Etat, en fonction de ses prérogatives…
L'affairé devient corsée et pourrait bien intéresser un procureur vêtu de probité. Tchiroma ferait alors étalage de son talent de porte parole. Mais gare à un autre crash...