YOUWIN2018

Boro, Mardi 17 juillet 2012. Nous sommes à près de 35 kilomètres de Kribi. C'est ici dans cet espace qui jadis n'était qu'une vaste forêt inaccessible que sortira progressivement de terre le port en eau profonde de Kribi. A l'entrée du site et tout autour, des éléments du Bataillon d'intervention rapide (Bir) armés jusqu'aux dents. «Ils sont nombreux. Leur rôle est de veiller à la sécurité des installations, des personnes», déclare-t-on. Des chiens de garde ne sont pas en reste. Effectivement à l'intérieur du site, l'on relève l'installation de la base de vie. Il est 14 heures et les techniciens du Chantier reviennent de la pause (le travail commence à 7 h). Sur le site, les remblais ont véritablement commencé. Des camions, pratiquement toutes les 15 minutes déchargent le contenu du sable transporté à la carrière d'Ebudja et déversé sur le site.

Entre les ronflements des engins lourds et le ressac des vagues, Roussos Andew Zobanakis, de l'entreprise Louis Berger Cameroun, Li Jingjun de la China Harbour engineering Company (Chec), chef du projet et Hand, coordonnateur adjoint chargé des travaux techniques de la première phase de réalisation des travaux de construction du port se confient. «On a avancé avec la protection de la digue. A droite de la digue, on aura le quai. Un complexe industriel y sera construit. Tout ce travail que vous voyez a été fait en un temps record. C'est la preuve que nous travaillons. A cette allure, nous sommes certains que le chantier sera livré à temps», indique le chef du projet. A première vue, les travaux évoluent à une vitesse raisonnable. «Nous ne sommes pas seulement à la phase de la construction de la digue mais du quai. Ce qui n'était pas le cas il y a quelques mois», relève un technicien. Selon Patrice Melom, coordonnateur du projet, «400 personnes travaillent sur le site. Selon les quotas, Il y a 1/3 de Chinois et 213 de Camerounais. Les Camerounais sont impliqués dans les petites tâches comme chauffeurs, ouvriers. Les Chinois n'ont pas recruté de cadres camerounais. Dans le cadre du contrat avec les Chinois, il est prévu qu'ils devraient former un certain nombre de Camerounais.»

Avant d'expliquer par la suite que « la construction de la digue de protection consiste à faire une route sur la mer. Pour l'instant 450m du noyau de la digue ont été construits sur les 1355 prévus. L'incident que nous avons eu (incident relayé dans Le Messager no 3631 du 10 juillet 2012), c'est qu'à un moment, les Chinois ont avancé sur le noyau en protégeant une partie et en laissant l'autre. Ce sont des incidents de chantier qui peuvent arriver. Il ne faut pas confondre le noyau et la digue proprement dite. Donc c'est le dessus du noyau qui aurait été emporté par les vagues. En deux semaines, tout a été remis sur pied. Ils ont rattrapé ce qui était parti comme agrégats. Seule la moitié des 450 m de noyau (partie en surface Ndlr) qui avait été endommagée».

Très rassuré, il précise que «les petits incidents qu'on peut observer n'influencent en rien le délai de livraison du projet. Le rôle de la digue, c'est de permettre aux navires d'accoster. C'est le premier ouvrage qu'on réalise quand on veut construire un port. Kribi a un gros avantage qui est la profondeur des eaux. Celles-ci font 15 m de profondeur».

Le port en eaux profondes de Kribi se trouve dans la zone du complexe industriel qui s'étend sur 26.000 hectares. La première phase du volet portuaire, déclare Patrice Melom du comité de pilotage et de suivi de la réalisation du complexe industrialo portuaire de Kribi, comprend deux terminaux, la digue de protection, les installations logistiques.., et les équipements de protection. Ce que les Chinois sont en train de réaliser» Et d'annoncer: « La deuxième phase de ce volet portuaire va consister à rallonger la digue pour permettre de construire d'autres terminaux (terminaux pétroliers et autres Ndlr). Selon le master plan pour l'horizon 2040, pour ce qui est du volet industriel, nous entendons aménager les zones consacrées à l'industrie. Nous allons développer tout ce qui est industrie adossée sur le volet portuaire. Le 3è volet concerne la ville nouvelle. Nous projetons de loger à terme entre 80.000 et 90.000 habitants. A partir de rien; il est question d'aménager une ville... »