Pont sur le Wouri: Le CCP dénonce la gabegie
Yaoundé, 15 Novembre 2013
© Jean-Bruno Tagne | Le Jour
Pour le parti de Kah Walla, la cérémonie de pose de la première pierre de cet ouvrage hier à Douala n'est que du «gaspillage des fonds publics».
C'est le genre de communiqué dont le Président de la République, Paul Biya, se serait bien passé. Surtout au moment où il procédait à la pose de la première pierre de la construction du second pont sur le Wouri. C'est ce moment-là que le Cameroon People's Party (Cpp) a choisi pour donner son avis sur cette cérémonie. Frank Essi, le secrétaire général du parti de Kah Walla, signataire dudit communiqué, «déplore une fois de plus une culture et des pratiques de gouvernance d'un autre âge». Il ajoute qu'au-delà «de l'effervescence motivée des militants du Rdpc, de la mobilisation extraordinaire des forces de l'ordre et de sécurité ainsi que la paralysie aussi bien de la circulation que des activités économiques, il faut y voir une grande opération de gaspillage des deniers publics».
La plume toujours aussi acérée, le secrétaire général du Cpp poursuit: «Les multiples reports et retards constatés dans la préparation de cette cérémonie sont autant de sources de dépenses inutiles qui auraient évidemment pu servir à des- causes plus nobles. Les multiples travaux de réfection de certains axes de la ville démontrent à suffisance l'orientation et la préoccupation fondamentales des autorités administratives actuelles: servir M. Biya, d'abord, et le peuple, un jour peut-être. Le principe de dépenser autant d'argent dans des cérémonies de pose de première pierre est inacceptable dans un contexte comme le nôtre, où des populations n'ont pas accès aux services de base de qualité. La paralysie de plusieurs administrations publiques aussi bien à Yaoundé qu'à Douala sans un dispositif de permanence pour une telle cérémonie est inacceptable.
Si nous voulons un jour «émerger», il va falloir absolument rompre avec de tels comportements qui n'ont rien de productif ou d'utile pour les populations».
Pour en venir au chantier même du deuxième pont sur le Wouri, le Cpp attire l'attention des Camerounais sur des points qu'il juge important et dont le respect permettra au «peuple» de se «réjouir de ce pas supplémentaire vers la pleine exploitation de notre formidable potentiel». Il s'agit, entre autres exigences, du respect des droits des travailleurs camerounais qui seront mobilisés sur ce chantier, de la transparence et de l'équité dans l'attribution des éventuels marchés, du transfert effectif de technologies, du respect des normes environnementales et du respect des délais d'exécution des travaux.
Et le secrétaire général du Cpp de conclure sa lettre par une dernière salve: «Nous devons nous mobiliser pour que ce gouvernement cesse d'utiliser à mauvais escient nos ressources déjà largement insuffisantes. Nous devons continuer à agir pour que nos besoins et nos intérêts soient au centre de son action. Nous devons tout mettre en œuvre pour obtenir un changement durable du système de gouvernance qui intègre définitivement et complètement nos intérêts».
© Jean-Bruno Tagne | Le Jour
Pour le parti de Kah Walla, la cérémonie de pose de la première pierre de cet ouvrage hier à Douala n'est que du «gaspillage des fonds publics».
C'est le genre de communiqué dont le Président de la République, Paul Biya, se serait bien passé. Surtout au moment où il procédait à la pose de la première pierre de la construction du second pont sur le Wouri. C'est ce moment-là que le Cameroon People's Party (Cpp) a choisi pour donner son avis sur cette cérémonie. Frank Essi, le secrétaire général du parti de Kah Walla, signataire dudit communiqué, «déplore une fois de plus une culture et des pratiques de gouvernance d'un autre âge». Il ajoute qu'au-delà «de l'effervescence motivée des militants du Rdpc, de la mobilisation extraordinaire des forces de l'ordre et de sécurité ainsi que la paralysie aussi bien de la circulation que des activités économiques, il faut y voir une grande opération de gaspillage des deniers publics».
La plume toujours aussi acérée, le secrétaire général du Cpp poursuit: «Les multiples reports et retards constatés dans la préparation de cette cérémonie sont autant de sources de dépenses inutiles qui auraient évidemment pu servir à des- causes plus nobles. Les multiples travaux de réfection de certains axes de la ville démontrent à suffisance l'orientation et la préoccupation fondamentales des autorités administratives actuelles: servir M. Biya, d'abord, et le peuple, un jour peut-être. Le principe de dépenser autant d'argent dans des cérémonies de pose de première pierre est inacceptable dans un contexte comme le nôtre, où des populations n'ont pas accès aux services de base de qualité. La paralysie de plusieurs administrations publiques aussi bien à Yaoundé qu'à Douala sans un dispositif de permanence pour une telle cérémonie est inacceptable.
Si nous voulons un jour «émerger», il va falloir absolument rompre avec de tels comportements qui n'ont rien de productif ou d'utile pour les populations».
Pour en venir au chantier même du deuxième pont sur le Wouri, le Cpp attire l'attention des Camerounais sur des points qu'il juge important et dont le respect permettra au «peuple» de se «réjouir de ce pas supplémentaire vers la pleine exploitation de notre formidable potentiel». Il s'agit, entre autres exigences, du respect des droits des travailleurs camerounais qui seront mobilisés sur ce chantier, de la transparence et de l'équité dans l'attribution des éventuels marchés, du transfert effectif de technologies, du respect des normes environnementales et du respect des délais d'exécution des travaux.
Et le secrétaire général du Cpp de conclure sa lettre par une dernière salve: «Nous devons nous mobiliser pour que ce gouvernement cesse d'utiliser à mauvais escient nos ressources déjà largement insuffisantes. Nous devons continuer à agir pour que nos besoins et nos intérêts soient au centre de son action. Nous devons tout mettre en œuvre pour obtenir un changement durable du système de gouvernance qui intègre définitivement et complètement nos intérêts».