Les élections sont terminées sur l’ensemble du territoire national. La pression étant tombée, plusieurs partis politiques s’adonnent à cœur joie à faire des déclarations soient de soutien soient de politique politiciennes. Instant choisi pour ouvrir la boite à pandore du MRC.Dénonçant une situation qui a assez duré, la lettre ouverte d’Eric Foyet Kennedy dévoile les méandres de la gestion du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun.Lisez plutôt.
MAURICE KAMTO ET LE MRC : COMME UN SOUFFLE NOUVEAU
« Il y a près de deux ans, le 30 septembre 2012, le paysage politique camerounais s’enrichissait de l’arrivée bruyante du Mouvement de la Renaissance du Cameroun. Quelques espoirs de changements ou tout au moins d’une scène politique plus animée naissent chez des camerounais de divers couches et horizons. La fameuse Conférence de Presse du 13 Septembre 2012 au Hilton avait fait trembler un régime autocratique en manque de contrepouvoir réel et sclérosé par 50 ans de pratique monopartite abjecte et avilissante. Cette sortie « interdite » par le très zélé Sous-préfet de Yaoundé 3e pour des raisons habituelles, a le mérite d’étaler la peur qu’inspire l’entrée dans l’arène politique partisane du Professeur Kamto Maurice, qui venait juste de démissionner du Gouvernement du Renouveau après sept années « de justes, bons et loyaux services » rendus à Paul BIYA et à son régime. Sûr que Maurice KAMTO inspire confiance et attire la sympathie dans un pays où les partis de l’opposition sont devenus des épiceries ou des antichambres des quelques « apprentis-sorciers » fauchés et affamés. Pourtant Maurice KAMTO et quelques « fidèles » ne seront intronisés officiellement que le 30 Septembre 2012 à la suite qu’une Convention tenue en procédure d’urgence et fortement perturbée par les défenseurs de l’ordre républicain. Intronisés pour la « Renaissance » d’un Cameroun nouveau et différent du Cameroun du Renouveau de Paul BIYA avec sa corruption et sa pauvreté rampantes et organisées. Et de nombreux Camerounais par naïveté ou par soif de changement se sont mis à rêver et à suivre ce mouvement de Renaissance à travers embuches internes et externes de toute nature. Jusqu’à la première épreuve d’évaluation électorale (municipale et législative) du 30 Septembre 2013. Pour les sympathisants, les militants, les populations, les observateurs, les acteurs de la société civile et même le pouvoir RDPC qui ont senti le vaste courant de sympathie de la Renaissance, le parti de KAMTO fera certainement bonne figure.
MAURICE KAMTO ET LA FAUSSE ALERTE !
Erreur et Désillusion ! La montagne accouche d’une petite souris et la moisson est bien maigre à la suite de résultats en dépit des empoignades juridico-judiciaires post-électorales surréalistes. 17 conseillers municipaux sur plus de 10 000 et 01 député sur 180. Défaite surprenante pour les électeurs et l’opinion publique qui ne comprennent pas. Déculottée largement attendue et compréhensible pour une tranche de cadres du parti de Maurice KAMTO et de Alain FOGUE TEDOM qui estiment à travers une longue pétition que depuis sa création, le MRC a surfé sur la tricherie et le mensonge institutionnalisés au niveau du Directoire. Tout y passe, entre refus d’implanter le parti, faible implication de la jeunesse, mauvaise gestion des ressources matérielles et financières, opacité généralisée, personnalisation de la gestion du parti suivi de graves inepties managériales, non respect des statuts du parti, mauvaise préparation de la campagne électorale 2013, tribalisation et clanisation ( baham) du parti, incapacité du leader central Maurice KAMTO…Fabien ASSIGANA prend la tête de ce mouvement qui veut « donner un sens à la Renaissance du Cameroun » avec quelques cadres et militants tels FOYET Eric Kennedy, Denis Emilien ATANGANA, Franck Hubert ATEBA…La pétition qui circule dès Novembre 2013 brille par une pertinence difficilement contestable par les vrais analystes politiques, tant les problèmes soulevés embrassent l’assentiment des militants et cadres qui refusent le suivisme et l’aveuglement qui ont poussé la plupart des partis politiques dans cette paralysie idéologique, stratégique et opérationnelle. Maurice KAMTO lui-même, du haut de sa chair doctorale, en prend un sérieux coup méthodologique et médiatique.
MAURICE KAMTO ET COMPAGNIE : HOMMES DÉPASSÉS AU SERVICE DU PASSÉ
Mais c’est sa réaction qui est intéressante et curieuse. Mis à l’épreuve de la critique, le leader du MRC, KAMTO lui-même se loupe complètement, plonge dans la langue de bois, manie indifférence et culpabilisation des auteurs de ce pamphlet lèse-majesté. Fortement encouragé dans sa posture (qui n’est pas sans rappeler les méthodes pétrifiées du RDPC) par des véritables apparatchiks conservateurs qui ont fait du MRC un patrimoine personnel, un instrument d’affabulation d’un peuple assoiffé de changement. Alain FOGUE TEDOM, premier gladiateur d’une renaissance dégénérée, sort le sabre pour couper les têtes de ces « espions » qui hantent ses douces nuits de gymnastique politique, intellectuelle et stratégique. Dans cette contre-offensive qui pourrait inspirer la vieille garde du RDPC, Alain FOGUE peut compter sur OKALA EBODE dont on se demande toujours ce qu’il fait dans ce parti, Sosthène Médard LIPOT juste très fier de tous ses papiers en communication qui aident à museler les esprits critiques, à bluffer les naïfs et crédules, et à demander à la sainte trinité ( Messager, Le Jour, Mutations ) de fermer les yeux sur les tares, avatars et travers de Maurice KAMTO, au nom d’un « état de grâce » à durée indéterminée. Et enfin, une recrue de taille, le tout célèbre ZAMBOUE Pascal, zorro pêché par KAMTO en pleine élection 2013, qui atterrit comme un cheveu dans la soupe troublée. Son entrée dans le parti est entachée d’irrégularité statutaire et crée un curieux bicéphalisme au niveau de l’organe chargé de l’organisation du parti qu’occupait tout aussi illégalement et inutilement OKALA EBODE. Par un subtil stratagème, ZAMBOUE s’impose dans le vide de l’incertitude et devient la 2ème personnalité du parti, spécialement chargée de l’implanter sur le territoire national.
S’il fallait trouver un fauteur de trouble pour semer la pagaille dans ce parti qui se cherche encore, ZAMBOUE Pascal se donne le profil idéal, en compagnie de TABI Johnson, son comparse anglophone. Sa première victime est bien choisie et se nomme Honorable SOUOP Lazare, seul rescapé d’une élection foireuse. ZAMBOUE n’y va pas de main morte, d’autant plus qu’il a réussi à bénéficier du soutien de KAMTO lui-même dans leur campagne de déstabilisation du MRC à Douala III, rare circonscription où le parti a une existence normale. Les militants n’ont plus que leurs yeux pour pleurer entre tentative d’éjection illégale et « neutralisation » du populaire SOUOP Lazare, instauration d’un bicéphalisme nocif, imposition des ressortissants du village Baham à la tête des organes de base du parti. Ces militants abasourdis menacent, tempêtent contre la forfaiture et l’imposture, sortent l’arme Pan-Alerte (Patriote Act Network-Alerte) pour se protéger de la folie destructrice de leurs propres dirigeants conduits par le candide KAMTO. Des tracts circulent comme au temps du régime d’exception d’Ahidjo, de même que les ultimatums et l’appel à la « suspension de la commission Zamboué ». L’argument idiotement circulé de l’avantage tribal ne suffit plus à convaincre les Camerounais comme mode et facteur principal de conquête du pouvoir dans un pays d’une si grande diversité et d’une mixité grandissante. L’appartenance à la même base tribale ne saurait suffire à absoudre nombre de dirigeants de leurs turpitudes. Douala tend à démontrer à cette vieille garde que les choses évoluent, même à leur insu et qu’ils devraient changer de paradigmes dans leur perception et leur praxis de la politique « autrement ».
MRC : LE RETOUR DE L’ORDRE NEOFASCISTE
Douala est en ébullition, tandis que Adam Djibrine, Vice Président jette l’éponge dans une démission laconique, suivi par pas moins que Fabien ASSIGANA, membre fondateur, membre du Directoire qui quitte ses fonctions de Conseiller Spécial du Président KAMTO. Poste inutile, sans objet, faute de consultation et de concertation. Sosthène Médard LIPOT et Joseph Marie Eloundou se battent pour le contrôle d’une communication décalée des réalités du parti et chargée uniquement de faire le black-out sur les misères que leurs amis du Directoire font subir aux vrais cadres et militants du parti. Les cartes du parti, gérées dans le plus grand secret par ZAMBOUE, sont l’objet de toutes les incertitudes. Le semblant de travail d’implantation est vicié par un découpage territorial en violation des statuts du parti et crée plus de frustrations chez anciens responsables du parti qui se font doubler et coiffés par des illustres inconnus chargés de missions du respectable ZAMBOUE Pascal. Le responsable régional Ouest, Nemkam Aaron en a fait les frais et l’expérience, tout comme Adam Djibrine avant sa démission. Devant cet amoncellement de graves faits de désordre et de dysfonctionnement, la communication officielle du parti, dirigée par Joseph Marie Eloundou et Sosthène Médard LIPOT à travers « la Renaissance », vous dise : « circuler, il n’y rien à voir, tout va bien dans le meilleur des mondes possibles !». A croire que le choléra, l’EBOLA et autres Boko Haram n’existeraient pas si ces bien pensants se retrouvaient par extraordinaire aujourd’hui à Etoudi. On a la tête dans le sable comme l’autruche. Y compris pour ne pas voir ou discuter avec la partie de la « dissidence » qui aura réussi à échapper à la purge et à la chasse aux « espions » que quelques « cadres » du Directoire (bien traités par certains médias bienveillants) se fabriquent pour se donner bonne conscience et amuser la galerie hystérique ou assoiffée de sang de boucs émissaires. L’enfer, c’est les autres. Pour Alain FOGUE, OKALA EBODE, TABI Johnson…, le MRC serait le parti qui compte le plus d’espions et de traites au mètre carré sous les dictatures tropicales. Parades faciles pour divertir et maquer leurs vraies personnalités et leurs incompétences. Imaginez ces messieurs au pouvoir avec une telle schizophrénie. Autant se réfugier en Corée du Nord ! La soif du changement ne saurait être l’objet de manipulations cyniques des consciences individuelles et collectives pour des intérêts et desseins bassement odieux. Comme le pense Maurice KAMTO lui-même : ’’ il y a des moments où il est criminel de se taire’’. »
Y a-t-il encore espoir ?
Après avoir lu cette correspondance incendiaire, comment croire qu’un espoir puisse être donné au MRC. Victime de ses turpitudes, le parti politique ayant à sa tête le Pr Maurice Kamto qui a jusqu’ici voulu faire croire à l’opinion nationale et internationale qu’il était un homme de rupture avec un régime qui l’a engraissé, le MRC a implosé avant de naitre. La faute devrait-on dire à cette débauche d’énergie de certains jeunes politiques entrés dans ce parti qui flairait l’espoir et la réponse au RDPC. Hélas la situation actuelle alarmante fut-elle doit questionner tous militants sur le devrait-on faire confiance au MRC ? Ou encore le MRC est-il la vraie solution à la réponse du RDPC ? L’avenir nous le dira.