Politique: Le MRC perd le Nord, à l'Extrême
YAOUNDE - 25 AOUT 2014
© Aliou DJARIDA | L'Oeil du Sahel
Adam Djibrine, le premier vice-président de ce parti, a démissionné le 19 août 2014.
La démission du premier vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Adam Djibrine, prend les allures d'un rodéo politique. Le 19 août 2014, l'intéressé démissionnait de ses fonctions. Démission matérialisée dans une correspondance adressée à Maurice Kamto, président national de cette jeune formation politique. "Par convenances personnelles, j'ai le regret de venir auprès de votre haute personnalité vous présenter ma démission du poste de vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun", écrivait-il. Sans plus.
Dans cette lettre laconique, Adam Djibrine, plaque tournante du MRC dans le Grand-Nord ne s'est pas attardé sur les raisons de son départ. Un départ qui semble laisser sans voix le MRC. On se souvient que lors de ses multiples conférences de presse, Maurice Kamto s'est toujours vanté de l'implantation de son parti dans les régions septentrionales du pays et en particulier dans le Logone et Chari où le démissionnaire, contre vents et marées, s'attelait à grignoter les positions du RDPC et de l'UNDP.
Avec Adam Djibrine, le MRC avait une visibilité rayonnante certaine. Le parti ne loupait d'ailleurs aucune occasion pour le démontrer aussi bien lors du défilé de la fête nationale le 20 mai que lors de la célébration de la fête de la jeunesse le 11 février. Il a également participé aux élections couplées du 30 septembre 2013. Le militantisme d'Adam était si fervent que Maurice Kamto veut comprendre sa démission.
«Je n’ai appris, au cours de notre entretien téléphonique d'hier soir, 20 août 2014, la tragédie qui vous a frappée récemment à travers le lâche assassinat de votre fils de 30 ans, (…) je n'ai appris cette triste nouvelle qu'à l'occasion de notre entretien et, manifestement, aucun camarade du Directoire national du MRC n'était au courant de l'assassinat de votre fils. Le MRC, par ma voix, vous adresse, à vous-même et à l'ensemble de la famille Adam Djibrine, ses condoléances les plus attristées en même temps qu'il vous témoigne sa compassion émue» lui a écrit le président du MRC.
Mais si Adam Djibrine reste muet sur les raisons de son départ, le président du MRC n'hésite pas à lier la démission de son camarade à la mort de son fils survenue le 06 août 2014 au cours de l'attaque du village Zigague par la secte Boko Haram: «Le choc de cet évènement et l'absurdité des actes des assassins qui tuent sans distinction aucune, vous ont sans doute décidé à démissionner de vos fonctions de Premier Vice-Président du MRC. Le parti prend acte de cette décision et exprime sa reconnaissance pour le chemin parcouru ensemble, dans l'engagement et l'abnégation, depuis sa création», écrit-il.
Donc, pour le MRC, c'est l'assassinat de son fils, Al-Shayid Youssef, qui justifie le départ d'Adam Djibrine. Une manière d'écarter toutes autres raisons, notamment politiques. Pour le malheur de la direction du MRC, la famille Djibrine réfute cette relation de cause à effet. «Ce n'est pas à cause du décès de son fils, c'est une pure coïncidence», a expliqué sur les réseaux sociaux Mansour Adam Djibrine, fils du démissionnaire.
© Aliou DJARIDA | L'Oeil du Sahel
Adam Djibrine, le premier vice-président de ce parti, a démissionné le 19 août 2014.
La démission du premier vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Adam Djibrine, prend les allures d'un rodéo politique. Le 19 août 2014, l'intéressé démissionnait de ses fonctions. Démission matérialisée dans une correspondance adressée à Maurice Kamto, président national de cette jeune formation politique. "Par convenances personnelles, j'ai le regret de venir auprès de votre haute personnalité vous présenter ma démission du poste de vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun", écrivait-il. Sans plus.
Dans cette lettre laconique, Adam Djibrine, plaque tournante du MRC dans le Grand-Nord ne s'est pas attardé sur les raisons de son départ. Un départ qui semble laisser sans voix le MRC. On se souvient que lors de ses multiples conférences de presse, Maurice Kamto s'est toujours vanté de l'implantation de son parti dans les régions septentrionales du pays et en particulier dans le Logone et Chari où le démissionnaire, contre vents et marées, s'attelait à grignoter les positions du RDPC et de l'UNDP.
Avec Adam Djibrine, le MRC avait une visibilité rayonnante certaine. Le parti ne loupait d'ailleurs aucune occasion pour le démontrer aussi bien lors du défilé de la fête nationale le 20 mai que lors de la célébration de la fête de la jeunesse le 11 février. Il a également participé aux élections couplées du 30 septembre 2013. Le militantisme d'Adam était si fervent que Maurice Kamto veut comprendre sa démission.
«Je n’ai appris, au cours de notre entretien téléphonique d'hier soir, 20 août 2014, la tragédie qui vous a frappée récemment à travers le lâche assassinat de votre fils de 30 ans, (…) je n'ai appris cette triste nouvelle qu'à l'occasion de notre entretien et, manifestement, aucun camarade du Directoire national du MRC n'était au courant de l'assassinat de votre fils. Le MRC, par ma voix, vous adresse, à vous-même et à l'ensemble de la famille Adam Djibrine, ses condoléances les plus attristées en même temps qu'il vous témoigne sa compassion émue» lui a écrit le président du MRC.
Mais si Adam Djibrine reste muet sur les raisons de son départ, le président du MRC n'hésite pas à lier la démission de son camarade à la mort de son fils survenue le 06 août 2014 au cours de l'attaque du village Zigague par la secte Boko Haram: «Le choc de cet évènement et l'absurdité des actes des assassins qui tuent sans distinction aucune, vous ont sans doute décidé à démissionner de vos fonctions de Premier Vice-Président du MRC. Le parti prend acte de cette décision et exprime sa reconnaissance pour le chemin parcouru ensemble, dans l'engagement et l'abnégation, depuis sa création», écrit-il.
Donc, pour le MRC, c'est l'assassinat de son fils, Al-Shayid Youssef, qui justifie le départ d'Adam Djibrine. Une manière d'écarter toutes autres raisons, notamment politiques. Pour le malheur de la direction du MRC, la famille Djibrine réfute cette relation de cause à effet. «Ce n'est pas à cause du décès de son fils, c'est une pure coïncidence», a expliqué sur les réseaux sociaux Mansour Adam Djibrine, fils du démissionnaire.