Politique : La famille présidentielle fait bloc contre Marafa au SED et envisage de le remplacer par Badjika Ahidjo.
Source: OUEST REPIBLICAIN
Marafa Hamidou Yaya séjourne désormais au Secrétariat d’Etat à la Défense (Sed). Une garnison militaire en pleine ville de Yaoundé. Il y a été transféré, sur ordre du procureur de la République dont il est à disposition. Officiellement, c’est pour une question de sécurité. Mais pour les avocats de l’ancien ministre, « Il s’agit de museler (leur) client. » On se souvient qu’en quelques semaines à peine au pénitencier de Kondengui, l’ex ministre d’Etat a adressé trois correspondances peu amènes à Paul Biya. « Un véritable affront ! », s’indigne-t-on dans l’entourage du chef de l’Etat. « Un crime de lèse majesté et d’ingratitude » que le fils du Nord risque de payer très cher. Deux principaux clans cohabitent autour de Paul Biya. Il y a, d’un côté, le clan du Dja et Lobo, département d’origine du président. Ici, on n’a jamais véritablement accepté Chantal Pulchérie Biya. Ceci en souvenir de Jeanne Irène, qui avait conquis durablement les cœurs. De l’autre côté, se trouve le clan de la Haute Sanaga, département d’origine de l’actuelle première dame. L’union sacrée autour d’elle a permis d’asseoir son autorité auprès de son époux, et d’établir ses réseaux. L’affaire de Marafa a servi de ciment aux deux clans, et soudé les rangs qui ses sont sentis menacés. Finie donc l’époque où Mvondo Assam Bonivan, neveu de Biya qu’on surnomme « Le très haut », et Chantal Biya, se livraient une guerre ouverte. Tout le monde s’est mis d’accord, pour faire face à l’adversité. Pour une fois, la famille présidentielle a fait bloc pour traquer et punir les adversaires.
Badjika Ahidjo, bientôt ministre d’Etat.
Selon nos sources, les sorties épistolaires de Marafa, ont été perçues comme un authentique défi au Président. Ce qui est d’autant plus inadmissible, que « ces gens, à qui tant de pouvoir avait été cédé, ont failli décimer la famille présidentielle dans un crash d’avion sournoisement planifié. » Il est donc question de le neutraliser durablement. En attendant que la justice, dont on ne doute pas de la soumission au pouvoir (malgré l’acquittement d’Atangana Mebara), règle son sort. Ce qui explique son transfèrement au Sed. Cet endroit semble être la destination des détenus, anciens barons du régime en disgrâce, qu’on veut étouffer. Surtout les plus remuants et les plus bavards. Ainsi de Titus Edzoa qui, après une brève détention à Kondengui, y fut transféré. En s’occupant des plaies puantes et autres bobos des détenus, il avait acquis une « dangereuse » popularité entre les murs. Il est désormais soumis à une détention rigoureuse. Ce qui ne l’a pas empêché d’écrire à son geôlier Biya. Lequel, en retour, a juré sa perte. Emmanuel Gérard Ondo Ndong y séjourne aussi. Ancien Dg du Feicom avait commis « le crime » de bavardage. Révélant en effet qu’il avait donné d’importantes sommes à la Fondation Chantal Biya. Une trahison qui lui a valu une lourde condamnation. Aux côtés de Joseph Edou ancien Dg du Crédit Foncier ; et de Gilles Roger Bélinga ancien Dg de la Sic, il y purge sa peine. Ils sont étroitement surveillés par les gendarmes. Polycarpe Abah Abah, il y a quelques années, y a échappé : il avait passé des coups de fil à Paul Biya. Depuis, il a fait profil bas vis-à-vis de la présidence. D’autre part, étant du Dja et Lobo, son transfert au Sed serait mal perçu « au village ». Son arrestation y est déjà mal vécue.
Un jeu de dupes.
Les proches de Biya sont convaincus désormais, que Marafa voulait la tête de Biya pour prendre sa place. « Par ses écrits, il a confirmé ce qu’on savait déjà. Son attitude et sa démarche confirment l’existence du G11 que nie Atangana Mebara. » Soutient notre source dans le sérail. Le neutraliser ne suffit cependant pas, car son poids politique n’est pas négligeable dans sa Région. Pour le contrer sur ce terrain là, il est question de donner un titre de ministre plein à Mohamadou Badjika Ahidjo. Pourquoi pas, le titre de ministre d’Etat. S’il acceptait d‘entrer au Rdpc, ce serait la cerise sur le gâteau (national !). « L’idéal serait qu’il modère son appétence pour la bouteille. » Souligne-t-on néanmoins. Même le fantôme d'Ahmadou Ahidjo est appelé au secours du régime Le retour en grande pompes des restes de l'ex président, est désormais acquis. Des démarches seraient discrètement conduites dans ce sens Entre autres mesures pour isoler politiquement l’ex Minatd. Ce dernier sera d’autant plus cerné, qu’il ne pourra compter sur aucun ponte du régime de son coin. Surtout pas sur Issa Tchiroma Bakari, qu’il avait déconseillé Biya de nommer au gouvernement. « En le consultant, ‘’le très haut’’ lui avait en réalité tendu un piège. Il y est tombé pieds joints, et pire, il l’a dévoilé lui-même dans ses lettres. » Ironise notre informateur. Au plan médiatique, les journaux aux ordres sont mobilisés. En dehorsdes premiers articles déjà publiés contre lui, une campagne est en préparation. Il y sera question des moeurs sexuelles "contre nature" de Marafa. entre autres amabilités. Un vrai jeu de dupes, que la politique en biyarie.
Mis à jour ( Lundi, 28 Mai 2012 09:06 )