Police : Victor Hugo Mbarga viré
Police : Victor Hugo Mbarga viré
Le commissaire divisionnaire de la division spéciale du contrôle des
services a été sanctionné en même temps que plusieurs autres cadres.
Sa
carrure impressionnante ne va plus écumer les couloirs de la division
spéciale du contrôle des services. Et pour cause, le chef de l’Etat, par
décret, l’a relevé avant-hier de ses fonctions d’inspecteur à
l’inspection générale de la délégation générale de la Sûreté nationale
(Dgsn). Victor Hugo Mbarga Mbarga, commissaire divisionnaire déjà
suspendu de ses fonctions par Edgar Alain Mebe Ngo’o le 14 mai 2008 à la
division spéciale du contrôle des services encore appelée police des
polices, est définitivement sans poste. En dehors de lui, le président
de la République a aussi relevé Ayafor Bernard Tangye, délégué régional
de la police de l’Ouest de ses fonctions (voir texte ci-dessus). Icelui
est remplacé à ce poste par le commissaire divisionnaire Mba Charles
Nko. La sanction de ces commissaires divisionnaires survient après que
Martin Mbarga Nguele, le Dgsn, a signé une série de textes le 10 mars
dernier allant dans le même sens.
On se souvient qu’un gardien
de la paix, un inspecteur de police de 1er grade, un gardien de la paix
2ème grade et un inspecteur de police 1er grade ont été révoqués de la
sûreté nationale respectivement pour «abandon de poste, usurpation
d’attributs de grade et compromission grave portant atteinte à la
considération de la police». Moins d’un an après sa nomination à la tête
de cette administration, le Dgsn fait ses premières victimes après
avoir tiré sur les mauvaises pratiques dont se rendent coupables les
policiers. Si les sanctions des uns et des autres ne rappellent pas
d’antécédents à l’opinion, le cas du commissaire divisionnaire Victor
Hugo Mbarga Mbarga était devenu préoccupant. Pour beaucoup, cette
sanction qui arrive un peu tard est le moindre mal pour qui connaît son
passé. Il y a quelques semaines, plus exactement au mois de février
dernier, le quotidien gouvernemental Cameroon tribune publiait un
article sur la mise en gage de l’arme d’un commissaire divisionnaire
dans une brigade de gendarmerie.
Aveux
Selon les
informations puisées à bonne source par le reporter du quotidien
gouvernemental, l’arme appartenait à Victor Hugo Mbarga Mbarga qui,
quelques jours après la publication de cet article, criera au chantage
dans une mise au point adressée au journal. Au départ de cette affaire,
la promesse de faire intégrer dans les rangs de la police le frère cadet
de la dame contre une somme de deux millions de Fcfa (il a reçu la
moitié de la somme comme avance) et une dette de 2,8 millions de Fcfa.
Pour
plusieurs observateurs, le commissaire divisionnaire Victor Hugo Mbarga
Mbarga paie le prix de ses écarts de conduite et de son
irresponsabilité professionnelle. Plusieurs fois cité dans des affaires
scabreuses, son nom est revenu lors de l’enquête qui a suivi le
cambriolage du cabinet du ministre des Finances l’an dernier.
Les
policiers en faction ce jour-là ont avoué aux enquêteurs l’avoir vu
trimbalant une malle lourde après le passage du procureur venu dans la
matinée sécuriser les lieux. L’on se souvient aussi qu’il a été cité
dans une affaire de corruption et d’homosexualité dans laquelle se
trouvaient deux journalistes françaises, Céline Metzger et Christelle
Cordeau en février et mars 2006. Une affaire qui avait valu à trois
jeunes commissaires de police leur révocation du corps. Des soupçons en
trafics d’influence, intelligence avec les bandits de grands chemins,
affairisme, réseaux de faux timbres et visas vers la France ont de tout
temps précédé la réputation du sulfureux commissaire divisionnaire qui
n’est pourtant qu’ à deux années de sa mise en retraite.
Pierre Célestin Atangana