Polémique sur l'affaire des titres obtenus par Franck BIYA: La vérité des chiffres

Cameroun/Polémique sur l'affaire des titres obtenus par Franck BIYA: La vérité des chiffresUn prétendu collectif d’ONG jusqu'ici inconnu dénommé «Alliance pour la défense du bien public» aurait remis un document aux députés qui selon eux mettrait en cause un citoyen et non moins opérateur économique en vue et bien implanté au Cameroun et ailleurs.

Selon certains journaux qui reconnaissent ne relayer que l'information, monsieur Franck Emmanuel Biya, promoteur d'entreprises dont AFRIONE, aurait commis le délit d'obtenir, en même temps que ceux des opérateurs économiques et citoyens au fait de la spéculation financière, des bons du trésor.

Dans le souci évident de ternir sa crédibilité et son honorabilité d'opérateur économique, ses contradicteurs ont été très prolixes ces derniers jours, leur masturbation intellectuelle prenant beaucoup de liberté avec la réalité des faits et la vérité des chiffres.

Pourtant, l'on se souvient que pendant la grave crise économique que notre pays a traversée, l'Etat et la Cameroon Telecommunications (CAMTEL) ont signé le 26/01/2005 une Convention des dettes réciproques qui faisait ressortir un solde en faveur de la CAMTEL de FCFA 80 745 769 018 après compensation.

Il avait même été convenu que ledit montant devait faire l'objet d'apurement suivant deux modalités:

- Paiement en cash de FCFA 24 000 000 000 par versement mensuels de FCFA 200 000 000 à partir du troisième mois après signature de la convention.

- Titrisation de FCFA 56 745 769 018 conformément aux dispositions du Décret N° 94/611/PM du 30 décembre 1994 portant réglementation de l'émission et de la gestion des effets publics négociables.

L'émission effective des 56 745 Obligations du Trésor à coupon zéro (OTZ ou titres), dont la valeur faciale est de 1 million de FCFA, au Cameroun se fera le 12 avril 2005 avec des maturités allant de 2011 à 2017.

Sur la base de ces actions en adéquation avec la pratique en l'espèce, CAMTEL va procéder entre Septembre 2005 et Août 2006, à deux Types de transactions sur lesdits titres. D'une part des cessions primaires à divers acquéreurs de 21 345 titres. Et le nantissement au profit de la Commercial Bank of Cameroon (CBC) pour 1000 titres et de sa filiale SPA Ingénierie de (34 400 titres) pour une durée de 5 ans dans le cadre de deux (2) crédits moyen terme (CMT) d'autre part.

En août 2006, CAMTEL procédera au remboursement anticipé d'un des crédits moyen terme (CMT), objet du nantissement de ses titres par un Paiement cash pour partie et par Lettre de Garantie à première demande pour le solde de sa dette vis-à-vis de SFA. Cette opération va lui permettre de céder à AFRIONE prés de 9 400 titres sur les 35 400 initialement nantis. Il faut bien reconnaitre ici, afin que nul n'en ignore, que lesdits titres étaient désormais disponibles pour CAMTEL pour tout usage à sa convenance.

Suite à une demande de paiement anticipée des titres acquis, formulé par AFRIONE, le Ministère de l'Economie et des Finances, en octobre 2006, autorisera la transaction selon les modalités d'une clarté et d'une concision qui ne suscitent aucune confusion. Notamment:

- L'abandon total de la totalité des intérêts qui auraient dû être payés à l'échéance des titres. En effet, s'agissant d'obligations à coupon zéro, le principal et les intérêts sont normalement payés in fine.

- La mise en route d'une décote de 30% de la valeur fériale des titres.

En définitive, le rachat par l'Etat (paiement anticipé) à AFRIONE des titres CAMTEL se présente comme suit en numéraire : 9 400 000 000 FCFA¬30%= 6 580 000 000 FCFA

Soit un gain pour l'Etat de 2 820 000 000 FCFA en valeur faciale. Par rapport à la valeur des 9 400 OTZ à maturité (2014), soit 12 264 867 927 FCFA, que la société AFRIONE aurait dû percevoir à la maturité des titres en 2014 et qui ne lui a pas été payé en raison du rachat de ses titres par le MINEFI, le gain de l'Etat dans l'opération de rachat (avant actualisation) se présente comme suit: 12 264 867 927 FCFA - 6 580 000 000 FCFA = 5 684 867 927 FCFA. Soit une décote totale de 46,35%.

Si l'on peut comprendre que l'opération d'assainissement des mœurs dans la gestion de la «Respublica», au delà des victimes déjà happées ou en cours de l'être, suscite émotion et controverse au sein d'une opinion avide de sensation autant que d'efficacité, de fermeté et de justice, il apparait inacceptable de laisser prospérer le délit de faciès que convoquent certains, à dessein.

De même qu'il est loisible de constater pour le déplorer que la diabolisation de personnes proches de l'entourage familial du Président Biya et le rapprochement criminel de celles-ci avec certaines personnalités et structures indexées dans les atteintes à la fortune publique ne saurait être fortuits.

Le but poursuivi, dans notre modeste entendement de précédents ayant déjà conduit à mauvaise fortune, est de créer le doute et de semer la confusion dans la compréhension des objectifs de la campagne d'assainissement des mœurs publiques engagée par celui qu'on ne veut plus voir que comme le père de l’autre.

Certes les dénégations volontaires, les non-dits et «l'hyperbolisation» usités ici pour jeter l'anathème sur le fils en demandant sa lapidation sur la place publique, comme le fit Ponce Pilate de Jésus Christ à la place de Barrabas dans la mythologie chrétienne, au-delà de provoquer l'électrochoc recherché permettent la mise en exergue de deux évidences:

- Espérer ébranler la détermination du promoteur du Renouveau dans sa croisade à balayer les écuries d'Augias;

- Détourner l'attention sur les vrais enjeux de notre pays en ce moment ou le peuple, longtemps spolié par les bandits à cols blancs qui pullulent et narguent encore notre frustration commune, montre un réel intérêt à la matérialisation de cette République exemplaire dont Paul Biya veut léguer à la génération future.

Quant à nous, devant ce tohu-bohu que l'on veut généraliser jusque dans les dédales de notre subconscient, notre ferme conviction est qu'il faut en finir avec le nihilisme communicationnel dont font montre certains dans cette affaire. Un gâchis bien de chez nous que l'on veut collectif au moment où des temps graves interpellent la nation et au moment où le terrorisme de l'invective qui hélas agit sur l'opinion peut pousser aux frontières du raisonnable.

Au regard de ce qui précède, l'on peut affirmer que la transaction relative au paiement anticipé par l'Etat des titres CAMTEL, acquis par AFRIONE, s'est déroulée conformément aux règles de l'art en la matière. A savoir, et à titre principal: abandon des intérêts échus ou à échoir et décote de la valeur faciale des titres.

Il s'agit in fine d'une opération gagnant-gagnant pour tous les intervenants:

- CAMTEL a pu rembourser son CMT auprès de la CBC;

- AFRIONE a liquéfié ses titres en obtenant leur rachat (par anticipation) par l'Etat (MINEFI);

- L'Etat, en payant par anticipation les 9 400 titres en cause avec une forte décote (-30%) de leur valeur faciale.

En vérité, ces «matamores» qui dénigrent à tort l'opération, atteints certainement d'arthrose intellectuelle et d'ankylose psychique, en continuant d'exhiber leur «vérité» bêtement maquillée et même emmitouflée, ont toujours oublié que la vraie vérité finit par sortir toujours. Elle est le plus souvent nue, et lorsqu'elle se refroidit de tant de rétentions d'information et de mauvaise foi caractérisée comme c'est le cas depuis, le répit nécessairement est court.

Il appartient donc à celui qui conteste la véracité de tout ce qui précède, plutôt que de se répandre en affirmations et spéculations gratuites, d'en apporter la preuve (document à l'appui) du contraire.

Cela étant dit, il faut le constater et s'en féliciter, cette opération engagée par l'Etat en 2006 aura permis de faire plusieurs pas dans la bonne direction. En évitant la banqueroute souhaitée par l'hypocrisie et l'imposture érigées en règle par ces pyromanes qui s'empressent à ce jour de crier au feu.

Et nul ne pourrait, à moins d'être complice peu ou prou de ce drame national construit par ceux qui se rêvent des destins nationaux et qui fut évité de justesse, douter que le "condamné" Franck Emmanuel Biya mérite plutôt de la reconnaissance de la patrie. Du fait du «délit» d'acceptation du rachat des titres dont l'acquisition n'a pu exciter qu'un patriote seul à même d'abandonner près de 6 milliards de FCFA, dans le seul et unique dessein de sauver un Etat que d'autres pillent.

Cela est louable et même à encourager dans ce «Gondwana» en déliquescence car fondé sur un intérêt collectif par un citoyen qui a pris conscience que défendre des valeurs que prône la République exemplaire, est à la fois une bonne action et une ... bonne affaire.

Surtout quand, comme l'a insidieusement rappelé un éditorialiste bien connu dont le journal à la suite d'autres médias usités pour la cause appuyant la thèse du complot contre Franck Emanuel Biya, «tout ce qui ne milite pas en sa faveur, sera exploité contre lui». Sic!

Jean Pierre Amougou Belinga est socio-politiste,
PDG du Groupe L'Anecdote

© cameroon tribune : Jean Pierre Amougou Belinga


22/11/2012
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