La lettre largement distribuée à la presse depuis quelques jours suscite des interrogations quant à son opportunité, aux objectifs visés et sur l'identité de son ou ses expéditeurs.Des mois après la publication de sa dernière lettre, une semaine après la sentence prononcée au Tribunal de grande instance (Tgi) du Mfoundi, le spectre de l'ancien Secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr) et non moins ancien ministre de l'Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd), Marafa Hamidou Yaya, continue de planer dans la conscience collective.
Du fait des supporteurs de ce bagnard prolifique qui ne croit pas au deuil de cet Hérault de l'Eden sociopolitique camerounais? Du refus de cette populace avide de dénonciations et de sensations? D'une nouvelle stratégie de communication du célèbre bagnard ou alors de la manœuvre de diversion de quelques esprits apeurés à l'idée de l'impact populaire d'une probable lettre de dénonciations de celui à qui certains donnent du «Monsieur le Président»? Tout est possible.
De prime abord, des sources proches de l'ex-Minatd expliquent que la correspondance en circulation depuis le 28 septembre 2102 est le fruit de la traduction d'un document préalablement rédigé en langue anglaise. Un document (original?) dont Le Messager n'a pas eu copie, malgré les efforts consentis. Pas des raisons de dénier des connaissances en langue de Shakespeare à l'ancien commis de l'Etat. Un débat qui fait des émules chez ceux des pourfendeurs de cette lettre que d'aucuns estiment «incohérente». Pour illustration, certains «experts» du style Marafa Hamidou Yaya y voient d'un mauvais œil l'évocation disparate des sujets tels qu'évoqués dans «la vraie-fausse» cinquième lettre de Marafa au président de la République.
Son contenu? Un amalgame visible sur la durée exacte de sa condamnation. La correspondance en circulation fait diversement état de 25 ans puis de 15 ans de prison. La lettre de «Marafa Hamidou Yaya» évoque pêle-mêle les supposés biens ou réellement «mal-acquis» par le chef de l'Etat camerounais. Sans toutefois apporter des détails. Loin des habitudes épistolaires de l'ex-Sgpr qui aura habitué les observateurs à des «preuves» de ses allégations. Tout comme la problématique de l'ethnicité mise en exergue dans ladite lettre divise au sein même des défenseurs et autres sympathisants de Marafa Hamidou Yaya. On peut alors lire à la chute de ce document que: «Je va continuer en mon pouv...dire le peuple camerounais tout ce que vous avez fait au cours des. 27 derniers...y compris les résultats présidentielles que vous avez changent dans le passé même lorsque conseils je vous ne pas à le faire en 1992 quand vous avez perdu l'élection.» (Extrait intégrale de la lettre, Ndlr). De quoi laisser à chaque lecteur de cet extrait la latitude de faire sa religion.
En définitive, quelques questions de fond se posent. A priori, que cache «la cinquième lettre de l'ex Sgpr au président de la République?» Chez les observateurs, les arguments sont divers: Souci de garder vivace le souvenir du prisonnier populaire ; stratégie visant à déceler l'origine des lettres et autres pamphlets de l'ancien secrétaire général de la présidence de la République ou encore manœuvres ayant pour but de «désamorcer» et décrédibiliser les potentielles lettres de ce camarade du Rdpc, auprès d'une opinion qui y a pris goût, fait et cause pour les révélations que l'ex-patron du Minatd a faites. Des raisons pour les observateurs d'interroger l'identité des manœuvriers qui s'activent dans l'ombre autour de cette autre affaire.