Point de vue :Réponse à Marafa, après sa lettre ouverte à Paul Biya
Lundi, 07 Mai 2012 07:07
A la faveur de l’élection présidentielle d’octobre 1992, j’avais eu l’avantage et le privilège d’être désigné par le président de la République, membre de la Commission de la Communication et de la Propagande du candidat du RDPC, le président Paul BIYA. C’est
à ce titre que j’avais eu la lourde responsabilité au sein de la dite
commission de conduire la campagne audio-visuelle, en ce sens que
j’étais chargé de la conception, de la mise en image et de la
réalisation des 8 (huit) minutes de la propagande électorale officielle
attribuée au candidat du RDPC à la CRTV –Télévision par le Conseil National de la Communication conformément à la loi.
C’est à cette occasion que la commission recherchait un ressortissant
du grand nord sympathisant du candidat Paul BIYA à l’effet de rendre la
politesse politique sur l’argumentaire médiatique aux opposants d’alors :
Messieurs ISSA TCHIROMA, ANTAR GASSA GAYE, BELLO BOUBA MAIGARI,
MOUSTAPHA, DAKOLE, GARGA HARMAN ADJI, SEIDOU MADADI …
Et l’histoire retiendra que c’est par l’intermédiaire de Mme la
vice-présidente de la croix rouge Camerounaise, vice- présidente
nationale de l’OFRDPC aujourd’hui présidente du conseil
d’administration d’AD-LUCEM que j’ai eu votre numéro de téléphone. Vous
jeune cadre à la SNH,
vous fûtes invité à la primature où siégeait la commission. Vous aviez
été briefé pendant des heures sur la profession de foi du candidat Paul
BIYA, et rendez –vous fut pris le lendemain pour l’enregistrement à 15
heures précise à la CRTV Mballa
2. Il faut saluer votre courage d’avoir accepté d’intervenir à la
télévision pour soutenir le candidat du RDPC, car notre jeune et
balbutiante apprentissage de la démocratie et le multipartisme
commençait à peine et par conséquent elle trainait un lot de brûlots
(actes de vandalismes de tout genre, révoltes populaires et spontanées,
règlement de compte…).
Mon intime conviction est que c’est après votre brillante intervention
à la télévision en faveur du candidat du RDPC, que votre destin croise
celui du Président Paul BIYA. Le chargé de la Communication du Président de la République à la Présidence
me transmit un billet dans lequel votre intervention à la télévision
semblait avoir été appréciée à sa juste valeur politiquement sur le plan
de l’équilibre régional par le candidat du RDPC.
Sans être devin, il me souvient modestement vous avoir appelé au
téléphone pour vous signifier que si nous gagnons les élections
présidentielles vous serez ministre. Bien évidemment au sortir de cette
élection présidentielle, vous fûtes nommé Secrétaire d’Etat N°2 au
Ministère des Finances. Et au congrès du RDPC en 1996 vous devinsses
membre du comité central et membre du bureau politique du parti au
pouvoir. Il s’en suivi une progression vertigineuse de votre carrière
politique et dans la haute administration.
En réalité monsieur le Ministre, vous ne devriez pas vous croire obligé
de vous excuser d’avoir des ambitions politiques ou une destinée
présidentielle. A mon corps défendant ; permettez moi de vous dire que
la vérité dépend de l’endroit où on se tient ; vous devriez donc par
conséquent revenir en arrière et regarder d’où vous venez. Monsieur le
Ministre il semblerait que vous auriez manqué à l’obligation de probité
imposée aux gestionnaires de l’argent public, de ce fait, votre désarroi
personnel ne saurait être celui d’un peuple ou une partie du peuple.IL
n’est pas communicatif.
Monsieur le Ministre l’amour de la patrie et la paix à laquelle vous
semblez si attachée devrait dicter votre conduite et votre comportement
en tant que responsable politique et homme d’état. De ce fait, vous
devriez être au dessus de toutes les considérations partisanes et
idéologiques.
Vous dites que le 6novembre 1982, vous aviez couru derrière le cortège
du carrefour warda jusqu’au rond point de l’école de bastos.
Rassurez-vous vous n’étiez pas seul. Nous aussi en France avions suivi
le mouvement. Le tourbillon pour ne pas dire le tsunami de la RIGUEUR, de la MORALISATION et de la DEMOCRATIE nous avaient tous emportés.
Après l’élection présidentielle de 2004 vous auriez eu l’outrecuidance
d’affirmer avoir dit au président que ce septennat devrait être le
dernier. Je vous dénie ici et maintenant la responsabilité de vous
autoproclamer son ancien compagnon de lutte et de combat politique.
Votre carrière politique commence en 1992 à la faveur d’un décret
présidentiel. Il n’ya donc pas et il n’y aura jamais une querelle de
leadership entre vous et le président Paul BIYA, classe d’âge politique
oblige.
Votre lettre adressée au Président de la République
ressemble à s’y méprendre à un choix que vous avez fait par dépit
personnel. Vous dites « comme nous allons le voir, le harcèlement et la
vindicte à mon égard datent de ce temps là ; aujourd’hui ; je paye peut
être pour cette lucide franchise » . A cela je vous réponds comme la
majorité des camerounais qui ne sont l’otage ni d’un groupe, d’un clan,
d’une secte, d’un groupuscule, d’une tribu, d’une région que le
président Paul BIYA n’a plus l’âge où l’on s’interroge sur son
existence.
Au demeurant, la courtoisie et la politesse dicterait que l’on n
‘adresse pas de demande de démission à son supérieur mais plutôt que
l’on démissionne sous silence et avec dignité, c’est conforme à nos
meurs et coutumes.
Jean Claude Tchuilen
Cinéaste
Adjoint au Maire Dla5