Point de vue: Comment Biya traite les populations du Sud, sa Région natale
25 OCT. 2012
© Serge Olivier Atangi | Correspondance
Depuis l'arrivée de Biya au pouvoir il y a 30 ans, les populations de la Région du Sud ne peuvent pas concrètement se targuer d’un avantage particulier provenant de leur chance d’être les parents, frères et sœurs d’un Président de la République.
© Serge Olivier Atangi | Correspondance
Depuis l'arrivée de Biya au pouvoir il y a 30 ans, les populations de la Région du Sud ne peuvent pas concrètement se targuer d’un avantage particulier provenant de leur chance d’être les parents, frères et sœurs d’un Président de la République.
Comment Biya traite les populations du Sud, sa Région natale
Depuis l'arrivée de Biya au pouvoir il y a 30 ans, les populations de la Région du Sud ne peuvent pas concrètement se targuer d’un avantage particulier provenant de leur chance d’être les parents, frères et sœurs d’un Président de la République. Si jusqu'ici, il en a placé plusieurs à de hauts postes de responsabilités, c’est plus pour l’aider à se maintenir au pouvoir que par un amour particulier ou une reconnaissance pour cette Région où il est né. Il a fait plus pour les frères et oncles de son épouse que pour les siens. Allez voir la fortune d’un certain Bidoung Kpatt Pierre Ismaël. La preuve est que lorsqu’il a fini de les utiliser après en avoir usé et abusé, et amenés à se compromettre dans tous les sens du terme, il les jette sans état d'âme en prison. D'autres ont, purement et simplement été envoyés précipitamment dans l’au-delà à la rencontre de leur vrai Créateur. Paix à leurs âmes. Il utilise les populations comme un bétail électoral qu’on engraisse à coup de vin rouge, de riz et de viande de bœuf et lorsque les élections sont passées on les ignore en attendant d’autres échéances, mais pour entretenir leur morale, de temps à autre on leur met dans la bouche des slogans tribalistes contre les autres tribus et des menaces de guerre savamment concoctés par le groupe dur de Fame Ndongo pour intimider ceux qui pensent que Biya devrait céder la place aux autres. Biya a ainsi fait plus de tort au peuple Béti du Sud qu'un ouragan dans un champ de maïs. Comment peut-on devenir Président de la République et envoyer la presque totalité des cadres de sa Région en prison pour des raisons souvent occultes et floues ou leur faire prendre nuitamment le chemin de l’exil par les frontières des pays voisins pour ceux qui réussissent à lui échapper. En dehors de quelques individus qui s’agitent dans ce landerneau, mais qui vivent plus d’escroqueries, d’exactions diverses et de trafic d’influence se disant appartenir à ce clan mais ne jouissant d’aucune protection de Biya lui-même, et qui sont devenus très riches sur le dos de l’Etat car la plupart sont des ‘’cadres’’ de la nébuleuse profession des ‘’marchés publics,’’ les populations du Sud, surtout en zones rurales sont dans un coma de misère prononcée et ne savent plus à quels saints se vouer. Tout ce qu’il a fait, c’est de cristalliser la haine des autres tribus sur eux sans qu’ils soient vraiment bénéficiaires de grand-chose de ce type qui les utilise pour combattre les autres et ruiner le pays et sans la moindre contre partie. Tout ce qui ne peut pas contribuer à son maintien au pouvoir est sans importance et sans objet pour lui. Ainsi les populations du Sud ont été abandonnées à elles-mêmes et par rapport aux autres, leur Région est la moins lotie dans tous les domaines: C’est la région où on attend encore plusieurs jours dans un village pour trouver une occasion pour en sortir à cause des mauvaises routes, où on fait encore des dizaines de kilomètres à pied à travers la brousse avec un malade agonisant ou une femme en travail au dos ou dans une brouillette pour trouver enfin un dispensaire tout délabré et déserté depuis belle lurette par son personnel et par son chef pour manque des remèdes ou de salaires. Une Région où les enfants quittent encore leurs villages pour aller fréquenter des écoles des autres villages, vivant dans des familles d’accueil comme Biya l’avait fait il y a plus de 60 ans, c’est-à-dire avant l’indépendance du pays. Ecoles construites en terre battue par les populations qui recrutent et cotisent pour payer des enseignants vacataires sans la moindre expérience et où les enfants suivent les cours assis à même le sol qu’ils se partagent avec les chiques, les mouches et autres vermines, affrontant toutes sortes d’intempéries par manque de bancs et dont la terre a depuis foutu le camp des murs ne laissant plus debout que des piquets tordus et rongés par les termites soutenant des toitures en nattes. Une Région où la plupart des collèges et Lycées, créés à la hâte par Décrets à la veille d’une élection présidentielle, ne fonctionnent que par la seule volonté et par les efforts des pauvres populations qui construisent les salles de classe en matériel de fortune et recrutent les enseignants. Une Région où les populations, très laborieuses ne peuvent pas évacuer leurs produits dans des centres urbains et se faire de l’argent à cause de la détérioration des routes et des ponts hérités de l’administration de Ahidjo qui n’ont jamais été refaits et vivent dans le dénuement le plus complet. Depuis l’arrivée de Biya au pouvoir, la pauvreté et la misère ont fait leur lit ici. Une des rares bonnes routes que connaît la région est celle qui va de Yaoundé à Mvomeka dans le palais de Paul et Chantal Biya. Route sur laquelle le convoi infernal de Biya a souvent écrasé des gens et des enfants sans jamais s’arrêter, sans la moindre enquête et sans la moindre compassion ni la moindre compensation envers les familles des victimes. Une Région où l’électricité, le réseau de téléphone, le signal radio ou télévision sont encore inconnus et où les populations parcourent encore des dizaines de kilomètres à la recherche d’eau potable pour trouver une source ou une rivière infestées d’amibes et autres virus et ceci jusque dans les villes. Depuis ses 30 ans au pouvoir Biya a été moins de 3 fois à Ebolowa la capitale de sa Région et quand il est chez lui à Mvomeka où il passe le plus clair de son temps quand il lui arrive d’être au Cameroun, il se terre chez lui et ne reçoit aucun villageois même pas ses voisins. Ceux-ci ne connaissent des fastes de ce palais que les exactions sur eux et le mépris par lequel ils sont traités par sa garde pléthorique armée en permanence jusqu’aux dents comme dans un pays en guerre et qui sème la terreur et la peur dans le village. Son frère Charles Ateba Eyene en dit mieux dans son livre au titre très évocateur : "LES PARADOXES DU PAYS ORGANISATEUR" paru en 2008. Il trouve totalement négatif le bilan et les perspectives du Renouveau national dans la Région du Sud. Qui pouvait le dire mieux que celui qui les vit au plus près et dans sa chair et qui, en marge de son enquête sur les homosexuels et autres prévôts de Satan que Biya a installés à la tête du Cameroun en a volé un peu de son temps pour mettre sur papier cette situation triste que vivent les populations de cette belle Région qu’il partage malheureusement avec Biya qui n’en a cure. Quel acharnement contre les siens. Biya pourra-t-il un jour retrouver les siens au village quand les lampions du Palais d'Etoudi se seront éteints pour lui comme Ahidjo regagnant son Garoua natal, la tête haute et le cœur léger. Comment regardera-t-il dans les yeux ces gens dont il a tant fait souffrir les enfants, leurs espoirs pour la vie. Est-ce pour cela qu’il fait tout pour s'éterniser et mourir au pouvoir. Mais qu’il sache que si ce n 'est que sur sa tombe, fous de rancune et de frustrations refoulées depuis tant d'années, ils iront, quand la garde républicaine se sera retirée, y pisser en bandes joyeuses pour exorciser le Diable qui leur a donné plus de larmes que de joies , pour que plus jamais n’en naisse de pareils dans leur monde. S’il leur était resté quelque fierté et cet orgueil légitimes d’appartenir au ‘’pays organisateur’’, après l’éphorie de sa prise de pouvoir, il y a belle lurette qu’ils en ont plutôt déchanté et en ont beaucoup souffert comme en conclut le même Charles Eyene Ateba dans son livre. Mais c’est seulement l’orgueil qui les empêche de se joindre aux autres camerounais pour lui donner un coup de botte aux fesses et débarrasser le pays d’un démon et de ses diablotins qui l’ont ruiné et persécuté. Il n’y a aucun doute qu’ils seront mieux traités dans la suite. D’ailleurs ils l’étaient du temps de l’ancienne administration. Ils le savent bien, même s’ils ne le disent pas et rien n’exclut que l’insurrection qui se prépare et que le régime de Biya redoute tant et qui donne des insomnies au bouffon Grégoire Owona qui pointe d’un doigt accusateur plutôt les autres tribus ne commencera pas par le Région natale de Biya dont beaucoup de manifestations ont déjà été étouffées et sauvagement réprimées. Serge Olivier Atangi |
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