Dans ses robes de nouvelle mariée dans un look ultra chic, ça ne pogne pas fort dans les caisses de la société de courses hippiques. En dépit des "Banco " à 70 ou cent millions dont on ne voit presque jamais les heureux gagnants, le PMUC au Cameroun serait devenu une entreprise de grosse arnaque. La fin des haricots ?
Le PMUC se porte très bien au Cameroun. Personne n'oserait prétendre et soutenir le contraire.
Lorsqu'une entreprise fait gagner trois ou quatre fois tous les mois des " Banko " à 50 ou 100 millions, il ne viendrait à l'esprit de personne de soupçonner que la société installée au Cameroun par un certain André Giacomi, un prince de la filière corse aux côté d'un Charles Pasqua, ancien ministre de l'Intérieur en France, file un très mauvais coton depuis une saison au Cameroun.
Qu'on ne s'y trompe donc pas. Les déboires du PMUC n'ont pas commencé depuis hier seulement. Des années avant, on était déjà au courant des petits manèges de la société hippique. Des rapports triomphalement annoncés alors qu'il n'y avait pas de cagnottes. Il y a trois ans, depuis l'agence de Bertoua de la société des paris hippiques avait fermé les portes et les employés mis en " chômage technique ". Une mesure qui avait un goût saumâtre et que la centaine de braves qui animaient l'agence de la Province de l'Est n'a pas avalée. Pour ne rien arranger, les garçons mis en chômage n'avaient pas reçu la moindre indemnité.
Conséquence, ils s'en sont pris aux bureaux qu'ils ont saccagés, aux kiosques qu'ils ont démolis et incendiés. Le saccage de Bertoua est survenu deux mois seulement auprès celui de Bamenda en février dernier 2008. Les exaspérés de la vie chère et autres insurgés de la hausse du prix du carburant à la pompe ont proprement mis le feu à l'édifice abritant le PMUC dans la Province anglophone.
L'ombre portée de John Fru Ndi à qui on attribue la paternité de l'immeuble qui abrite le PMUC tout à côté de Ntarikon ne les en a pas dissuadés. Bien au contraire, les " vandales " tenaient à faire savoir à Fru Ndi qu'ils n'appréciaient pas les coucheries nocturnes du Chairman avec les requins français de la néocoloniale.
Dans la maison, on affiche optimiste et on déclare
qu'on avait oublié d'apprêter les enveloppes des employés remis à la
disposition du chômage. Oublié, vraiment ? On a par contre vécu des
situations plus cocasses où des employés du PMUC sont plus souvent
remerciés pour " fautes lourdes " et n'ont droit à aucune espèce
d'indemnité. Dans la foulée, le personnel de la salle des calculs de
Limbé avait été congédié. Les dépouillements ont alors commencé à se
faire à la main à Douala, comme au tout début de l'aventure du pari
mutuel au
Cameroun.
A Yaoundé, c'est à l'unité audiovisuelle du
service de la Communication qu'on s'est attaqué. La raison avancée était
toute simple. Avec la baisse d'audience que connaissait la CRTV, on ne
pouvait plus s'accommoder d'une unité TV à Yaoundé qui ne rapportait
rien. On allait se concentrer sur les
chaînes concurrentes, Canal 2 International ou STV, qui distancent largement la chaîne publique à l'audimat.
Une mauvaise nouvelle pour Amadou Vamoulké. La
preuve que le PMUC avait décidé de mettre beaucoup d'eau dans son vin de
la générosité envers la presse
privée de ses amis, les pleines pages de publicité à 250 ou 300 mille
avaient disparu du jour au lendemain pour laisser place à de chiches
bandeaux à la une, payés 70 mille ou cent mille à l'occasion de rares "
bankos " lorsqu'il y avait report et des dizaines de millions en jeu.
Un parieur porte plainte pour 70 millions La preuve que l'argent ne coule plus à flot au PMUC ? Depuis le 26 septembre 2011, un parieur de Dibombari joue et gagne un Banko de 70 millions. Trois jours après, l'heureux gagnant qui espère qu'il va " changer sa vie " pointe aux guichets de la société des courses hippiques à Akwa, flanqué de son avocat. Il avait trouvé la combinaison dans l'ordre du quinté, mais on lui apprend que son ticket a été présenté en retard et que, en plus, il serait falsifié. Une bonne raison pour que le sésame gagnant soit confisqué par les agents du PMUC.
L'histoire a fait le tour du Cameroun et a même été reprise par Charles Ateba Eyene dans sa dernier succès de librairie. Face à ce " casus belli " du PMUC, des avocats se saisissent de l'affaire. Me Jackson Ngnié Kamga fait par exemple savoir que : " tant lors de la première tentative de se faire payer qu'en réaction aux multiples interpellations et sollicitations par lui instiguées dans le même sens que les règles du jeu de pari sur les courses de chevaux interdisent la prise en compte des tickets dont le carnet est arrivé après le départ de la course considérée conformément au bon sens même et aux exigences d'équilibre entre les parieurs".
Et de poursuivre que "au demeurant, le PMUC est autant moins redevable de quelque somme que ce soit à un parieur se retrouvant dans une telle situation". Plus d'un an après, le parieur heureux le temps d'une nuit, n'es toujours pas rentré en possession de son gain. Or, il a pu se passer trois choses dans les couloirs du PMUC. Comme à leur habitude, un agent de la maison ayant appris que le détenteur du ticket gagnant ne se présentait pas au bout de deux jours, on a fabriqué un ticket gagnant et les millions ont été versés à un faux parieur.
Soit alors, deuxième possibilité, après le
traitement par ordinateur des paris après l'arrivée officielle, on a
annoncé les rapports avec le secret espoir que le gagnant ne se
présenterait pas, ou alors encore, que la cagnotte était vide et qu'il
fallait multiplier des prétextes pour ne pas honorer
les gains d'un parieur qui venait d'empocher un jackpot. Mais au PMUC,
on ne sait pas encore mentir. Les agents préposés à l'accueil des
parieurs gagnants soutiennent une histoire à dormir. Le parieur avait
joué plusieurs combinaisons, les tickets des combinaisons remportant des
bonus avaient bien été reçus à temps, seul le ticket du jackpot était
arrivé en retard. Le ticket était pourtant tiré de la même souche…
La galère des employés du PMUC
On ne s'y attardera pas, il ne fait plus bon travailler pour le PMUC aujourd'hui. En proie à de sérieuses difficultés de trésorerie, on a adopté la méthode négrière comme mode de gestion des ressources humaines. Pour un " oui " ou pour un " non " jugé impoli, on gagne la porte. Depuis le départ d'Antoine Foyet de la tête de la direction Ouest du Pari Mutuel Urbain Camerounais, les employés de cette structure soufflent le chaud et le froid avec leur nouveau patron, en février 2010. Pierre Louis Sichi, a choisi les intrigues, l'intimidation, le chantage, le clientélisme et les dénonciations comme méthodes de gestion.
De mars 2009, date de sa prise de fonction comme
directeur régional du Pmuc à l'Ouest, il a distribué plus de 120
demandes d'explication, 13 lettres d'observation, 25 avertissements, 17
blâmes, 15 mises à pied, le tout couronné par 04 licenciements. Quand ce
traitement de cheval se fait dans une
boîte qui compte aujourd'hui moins de 100 employés, on se pose bien la
question de savoir où est passé le fameux dialogue social claironné à
longueur de journée, en direction des chefs d'entreprise par le ministre
du Travail. Les employés de cette structure qui naguère travaillaient
avec zèle et enthousiasme, croupissent dans les convulsions de
l'inquiétude et le spectre permanent du licenciement suspendu au-dessus
de leurs têtes comme une épée de Damoclès.
Au Pmuc, les employés dénoncent l'absence de plan de carrière pour les Camerounais. Selon des indiscrétions, le Dg de la Caisse nationale de prévoyance sociale aurait adressé une lettre en 2008 à son homologue du Pmuc en vue de l'affiliation de tous les agents sans exclusive. Les néo-esclavagistes français auraient menacé de fermer boutique et provoquer le chômage. Les pouvoirs publics seront obligés de fléchir.
Une maison , deux catégories de personnes
Les commissionnaires et les employés. En 2004, l'entreprise compte près de 800 employés et près de 2000 commissionnaires. En 2009, le Pmuc revendique en revanche officiellement 739 salariés et 1 800 revendeurs payés à la commission. Les personnes payés à la commission n'ont pas de contrat de travail, ce sont des temporaires. Les expatriés occupent la plupart des postes de responsabilité.
Notre enquête révèle que les responsables du Pmuc se comportent comme des loups dans la bergerie. Pendant que des nationaux font du sur place, les expatriés s'embourgeoisent. L'exemple le plus patent est celui de M. Perera. En 5 ans, il ''a connu une ascension fulgurante de directeur des ventes à Dg adjoint actuellement'', explique un cadre du Pmuc. Un traitement de faveur dont aucun Camerounais ne pourrait bénéficier en France. Pourtant, l'entreprise roulerait sur l'or.
En 2001, l'un des fondateurs du Pmuc estimait son chiffre d'affaires à 240 millions de francs français (36 millions d'euros). L'entreprise, dirigée par des Français, est aussi largement associée à la présence économique de l'ancien colonisateur. Lors des émeutes de février 2008, 800 de ses kiosques ont été endommagés, selon la presse, dans tout le pays.
La descente aux enfers?
Depuis que les pari-foot libanais à descendu ses valises au Cameroun, c'est une débandade qui s'est installée dans les services du PMUC ou il est question pour eux aujourd'hui de reconquérir le jeune génération des parieurs. Mais seulement, l'on est dans la spirale d'un double emploi qui ne dit pas son nom et n'a aucun incidence sur le traitement social des employés qui croupissent sous le coup de la misère et du stress permanent.
Dans cette nouvelle société encastrée au sein du
PMUC, qui est essentiellement basé sur les courses hippique de part sont
objet social, seul les commissionnaires ont vu leur prestation doublé
de 4 à 8%. Dans cette foulée, les dirigeants se remplissent les poches.
Que dire alors des services qui sont rendus par le PMUC au nom des
entreprises de téléphonie et dont des dividendes sont reversées dans les
caisses de la société sans profiter aux employés ? L'esclavage a
installé son nid au sein de cette entreprise et ce ne serait pas une
surprise si un soulèvement prend corps au sein de cette entreprise qui a
installé toutes les méthodes de tricheries pour spolier les
camerounais.