Des
espèces sonnantes et trébuchantes pour assurer le nettoyage ! Les
prétentions salariales du Comité de normalisation, chargé de gérer la
période transitoire à la Fédération camerounaise de football provoquent
le courroux du personnel qui continue de réclamer des arriérés de
salaire.
C’est le 23 juillet 2013 que le Comité de normalisation de la Fécafoot a été installé avec pour missions principales, de gérer les affaires courantes, réécrire les textes de la Fédération et organiser les élections au niveau fédéral au plus tard le 31 mars 2014, tel que l’indiquait la Fédération internationale de football association (Fifa) le jour de la levée de la suspension qui pesait sur le Cameroun.
Pr Joseph Owona porté à la tête d’une équipe de juristes et d’anciens footballeurs à la compétence et la probité morale incontestable a été chaleureusement accueilli par le public fan de foot qui entrevoyait à travers la désignation des membres de cet organe électoral, des lendemains qui chantent pour le sport roi au Cameroun. Une semaine après son installation Massayo passait à l’action en procédant à la signature de trois importants textes permettant la création des structures de la gestion quotidienne de la Fécafoot, de la révision des textes et du processus électoral. Des documents-guides dans la gestion de l’étape transitoire à la fédération.
Ainsi, la Commission de révision des textes pilotée par le Pr Adolphe Minkoa She a pour mission « d’examiner le cadre institutionnel de la Fécafoot et de ses ligues et d’y apporter les modifications qu’elle juge nécessaires ». De manière concrète, elle est chargée de la relecture des textes de la Fécafoot et de ses ligues ; de l’élaboration en tant que de besoin des projets de modification des textes et de l’élaboration de tout projet nécessaire au bon fonctionnement de la Fécafoot.
La deuxième Commission non moins importante, est celle chargée du processus électoral. Elle a pour missions de « préparer et d’organiser l’élection du président et des membres du Comité exécutif de la Fécafoot ainsi que l’élection des présidents et des membres des conseils, des ligues régionales, départementales et d’arrondissements ». A ce titre, la Commission que dirige Pr James Mouanguè Kobila aura pour rôle de centraliser et de diffuser les informations liées à l’organisation des élections ; assurer la liaison entre les intervenants aux élections et le Comité de normalisation ; rédiger des rapports sur l’état d’avancement des préparatifs des élections et élaborer les comptes-rendus quotidiens du déroulement des élections.
La Commission chargée de l’amélioration de la gestion courante quant à elle, a pour mission de « faire des propositions d’amélioration de la gestion des affaires courantes de la Fécafoot ». A ce titre, Emmanuel Ngassa Happi qui en est le président et son vice, Pascal Baylon Owona sont chargés entres autres, de présenter un rapport diagnostique, proposer des recommandations d’amélioration de la gestion, prévoir des statuts, réorganiser des élections, et s’assurer de la « réconciliation multidimensionnelle ».
Indemnité hebdomadaire
Trois semaines plus tard, l’heure, comme le veut les usages, est aux prétentions salariales et à cet effet, un dossier y afférent a été transmis à la direction des normes et du suivi des organisations sportives du ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep). Car il faut bien que le travail de ces hommes ait en retour une juste contrepartie. De sources dignes de foi, les membres du Comité de normalisation ont demandé des salaires et avantages au dessus de l’imagination. Tenez, Pr Joseph Owona aurait déjà passé la commande d’une voiture 4X4 pour un montant de 68 millions Fcfa chez un concessionnaire agréé. L’ancien ministre de la Jeunesse et des sports (Minjes) va en outre percevoir 250.000 Fcfa par semaine au titre d’indemnité de téléphone et de transport. Plus intéressant, son salaire mensuel s’élève de 4 millions Fcfa. De même qu’il aura droit à un garde du corps (un officier de gendarmerie Ndlr), un passeport de service pour ne citer que ces prérogatives.
Quant à Emmanuel Ngassa Happi, 1er vice-président, il aura droit naturellement à un passeport de service, une indemnité hebdomadaire de 100.000 Fcfa pour les frais de téléphone et de carburant auquel il faudra greffer un salaire mensuel de 3.000.000 Fcfa. Les neuf autres membres du Comité recevront un passeport de service, une indemnité hebdomadaire de 50.000 Fcfa au titre d’indemnité de téléphone et de carburant et un salaire mensuel de 2.000.000 Fcfa chacun. Bref, en faisant les calculs minimalistes, le Comité de normalisation coûtera plus de 300.000.000 Fcfa à la Fécafoot en huit mois contre 40.000.000 Fcfa pour le même temps sous Iya Mohammed, écroué depuis le 19 juin dernier à la prison centrale de Kondengui.
Rentrée scolaire
Toutefois, la dream team de Massayo est déjà à pied d’œuvre. En attendant le budget spécial alloué à l’organisation des élections, présentée comme le point culminant de l’ouvrage du Comité, ils sont de tous les voyages des équipes nationales et même locales engagées dans des compétitions internationales.
La preuve, pour le match Coton sport de Garoua-Espérance de Tunis du 03 août dernier, Ahmadou Evelé représentait la Fécafoot en Tunisie. David N’Hanack Tonyè, lui, revient de France où il a pris part au stage des Lions indomptables (où il a perçu 3.000.000 Fcfa avant son départ Ndlr). Joseph Owona ira en Egypte au siège de la Confédération africaine de football (Caf), Ebenezer Moulokè est en partance pour le Congo pour ne citer que ces cas-là. Des salaires faramineux oui, mais il faudrait, en plus de ces émoluments, songer tout au moins à ces (pauvres) employés qui continuent de réclamer quatre mois d’arriérés de salaire à l’orée d’une rentrée scolaire pas toujours aisée.
Focal. Quid de l’ère Iya Mohammed ?
Nos sources renseignent que durant la dernière olympiade, Iya Mohammed président de la Fécafoot recevait une indemnité mensuelle de 500.000 Fcfa. Les 30 membres du Comité exécutif, eux, recevaient chacun 150.000 Fcfa.Calculette en main, la Fécafoot dépensait 5 millions Fcfa pour environ 31 personnes contre plus de 28 millions Fcfa actuellement pour les onze membres du Comité de normalisation. Rigobert Song, Team Manager des Lions indomptables, lui perçoit 3 millions Fcfa au titre de salaire mensuel, soit six fois le salaire de l’ancien Dg de la Sodécoton.
Le Secrétaire général de la Fécafoot, Tombi A Roko Sidiki est à 2.000.000 Fcfa auxquels il faut greffer des indemnités mensuelles évaluées à 300.000 Fcfa. Pierre Semengue, président de la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc), pour sa part, perçoit 2 millions Fcfa de salaire mensuel sans compter les autres avantages tandis que son secrétaire général est à 1.000.000 Fcfa. Folie des grandeurs ou juste retour de l’ascenseur ?