Plainte contre Biya en France: une conférence de presse interrompue à Douala
DOUALA — Des gendarmes ont interrompu sans violence vendredi à Douala (sud du Cameroun) une conférence de presse de l’auteur de la plainte en France contre le président camerounais Paul Biya pour des biens supposés mal acquis, a constaté un journaliste de l’AFP.
La conférence de presse du président de l’Union pour la diaspora active (UDA, association), Célestin Djamen, avait commencé depuis une heure dans un centre commercial lorsque plusieurs gendarmes sont entrés dans la salle et ont invité les participants à quitter les lieux. Ils ont signifié à M. Djamen que sa réunion était interdite.
Les gendarmes avaient été précédés sur place par des policiers en civil. Quelques participants ont été fouillés mais il n’y a eu aucune interpellation.
Les forces de l’ordre ont saisi une caméra de la chaîne de télévision privée Equinoxe ainsi qu’une bande vidéo d’une autre télévision privée, la STV2.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire après la plainte, le 2 novembre, de l’UDA pour “recel de détournements de fonds publics” contre le président Biya, soupçonné de mauvaise acquisition présumée de biens en France.
“Nous avons mené nos propres enquêtes. Je suis allé personnellement à l’Avenue Foch (à Paris, ndlr) pour voir l’appartement qui était attribué à M. Biya”, a affirmé M. Djamen avant l’intervention des gendarmes. Il a indiqué espérer que la plainte contre M. Biya ouvre “un débat national notamment sur l’article 66 (de la Constitution du Cameroun)”, datant de 1996 et qui stipule que certains dirigeants et détenteurs de mandats électifs, dont le chef de l’Etat, doivent déclarer leurs biens.
Cette disposition n’a jamais été appliquée, le décret présidentiel devant en préciser les modalités n’ayant jamais été signé.
Le 25 novembre, la présidence camerounaise avait rejeté les accusations contre M. Biya, assurant que ce dernier n’a “pas de patrimoine en France ou ailleurs”. Le gouvernement avait déclaré que le chef de l’Etat n’avait “pas à répondre” devant la justice française.
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