Appélés «Motmebian» chez les Bétis «Moutmatipla» chez les bassa, «Nkang» chez les Makas, ces individus écument les carrefours et les agences de voyages. En ville comme en campagne, des plaintes des victimes se multiplient : «pendant plus de 10 ans j’ai dépensé pas mal de sous chez les marabouts sans avoir guérison», se lamente une jeune femme au quartier Nsam. Face à cette situation qui fait pourrir cette autre branche de la médecine, les langues se délient. D’entrée de jeu, tradipraticien et originaire de la région de l’Ouest dénonce les abus de ces charlatans qui promettent des guérisons miraculeuses aux patients.
Il pense que «la médecine traditionnelle est la combinaison totale des connaissances et pratiques explicables ou non utilisées dans les diagnostics, prévention ou guérison d’un mal d’origine mentale ou sociale».
Abordé sur la pharmacopée africaine, l’homme affirme sans retenue que celle-ci est à intégrer dans la dimension entre l’homme et la nature. «C’est un produit de l’expérience humaine au contact de la nature qui est par conséquent inséparable de la structure sociale, de la psychologie et des concepts religieux du people» conclut-il.
Pour Paul Manguélé, un autre tradipraticien originaire de la région du Sud, Il s’agit là dans le concept africain d’inclure le monde matériel, l’environnement social (mort ou vivant) et les forces métaphysiques de l’univers. «Cela s’appelle aussi médecine indigène. Car un tradipatricien n’est pas un faiseur de miracle, mais après un diagnostic ; il fait appel aux écorces, aux racines et autres décoctions pour guérir le patient.» Pour lui, une bonne valorisation de la pharmacopée africaine peut sauver des vies humaines et combattre des maux divers.
Boule. Dans le même sillage, le phytopharmacologiste Sofowora Abayomi soutient que «la médecine traditionnelle englobe la dimension irrationnelle.
La magie, le «juju» ou la sorcellerie, font appel aux pouvoirs surnaturels ou invisible. Grâce aux rites, aux incantations, aux sacrifices et danses rituelles, le tradithérapeute peut apaiser les dieux ou les esprits». Plus loin, Body By Dado émet des réserves «il faut distinguer le patricien du charlatan.
Pour lui, l’assainissement de ce secteur doit avant tout passer par une bonne restructuration et la répression contre les apprentis sorciers qui écument le milieu.
C’est d’ailleurs face à la prolifération de ces charlatans que le gouvernement avait pris des mesures de répression en interdisant les campagnes publicitaires sur les médias. Ce que voient d’un bon oeil Body By Dado Paul Manguélé qui arguent qu’ «il faut aller au delà, mener un vrai combat contre ces marchants de la mort».