Périple africain de Laurent Fabius: Boko Haram demande-t-il la libération de Marafa?
Yaoundé, 18 mars 2013
© Boris Armelle Mbock | La Nouvelle
Les partisans de l'ancien Ministre d'Etat semblent se réjouir de la situation d'insécurité qui prévaut actuellement dans le Nord-Cameroun depuis l'enlèvement des otages français à Dabanga.
Les partisans de l'ancien Ministre d'Etat semblent se réjouir de la situation d'insécurité qui prévaut actuellement dans le
Nord-Cameroun depuis l'enlèvement des otages français à Dabanga.
La visite éclair de Laurent Fabius au Cameroun et au Nigeria en fin de semaine dernière semble davantage les convaincre qu'inéluctablement la libération de Marafa Hamidou Yaya serait actuellement l'une des conditions posées par Boko Haram pour libérer leurs otages. D'où tiennent-ils cette information? Marafa ferait-il partie des prisonniers dont le groupe terroriste et islamiste nigérian exige la libération avant de libérer les otages? Des questions et des questions qui taraudent les esprits...
Vendredi dernier, le Ministre français des Affaires Etrangères a effectué un voyage éclair à Yaoundé et à Abuja. Tour à tour, dans son tête-à-tête avec les autorités camerounaises et nigérianes, il a certes été question de la libération des otages français actuellement aux mains du groupe terroriste Boko Haram. Mais aussi de celle de Marafa Hamidou Yaya? Aucune de nos multiples sources n'indiquent officiellement que cette question a été abordée par Lau¬rent Fabius et le Président Paul Biya. Seulement, dans les milieux des proches de Marafa Hamidou Yaya, l'on a observé comme une sorte de fièvre qui aura gagné certaines activités des multiples réseaux nordistes et sawa de l'ancien MINATD, très visibles surtout dans le hall et les couloirs du Hilton Hôtel de Yaoundé pendant le week-end. Tous semblaient éprouver du plaisir à se convaincre de l'imminence de la libération de leur mentor, après la visite de Laurent Fabius au Cameroun. De l'aveu de la plupart, cette question aurait vivement été soulevée par le Ministre français, convaincu que les otages français ont été arrêté par Ahlis Sunnah Lâdda'awtih walJihad. «Ils veulent la libération des frères d'Ahlis Sunnah Lâd¬da'awtih wal-Jihad, emprisonnés au Cameroun. Ils veulent la libération des femmes d'Ahlis Sunnah Lâdda'awtih wal-Jihad, emprisonnés au Nigeria», comme l'indiquait Tanguy Moulin-Fournier dans la vidéo posté sur Youtube le 25 février dernier. Alors question : Marafa Hamidou Yaya compterait-il parmi les prisonniers dont Boko Haram exige avant tout la libération pour libérer à son tour les 7 otages français qu'il détient depuis près d'un mois?
Pour répondre à cette question, certains observateurs au courant de cette rumeur, ont très vite franchi le pas pour faire un lien étroit entre les va-et-vient incessants que n'a cessés de faire un certain Mocktar, présenté comme le fabricant des tracts anti-Biya au moment de l'arrestation de Marafa, dans la journée du samedi au hall de l'Hôtel Hilton. La présence d'une foule de marabouts venus de l'Afrique de l'Ouest a même été soupçonnée dans cet hôtel pendant le week-end. Animés par un sentiment d'urgence peu habituel, l'on aura même observé certains des proches de cet activiste Mocktar, qui s'est spécialisé à un moment dans la commercialisation du riz importé, faire des rapprochements secrets entre Boko Haram et Marafa Hamidou Yaya. Ce qui pourrait conforter cette assurance qu'ils affichent avec ostentation.
Critique au vitriol
Même du fond de sa cellule de la prison secondaire de Yaoundé où il purge depuis septembre 2012, une peine de 25 ans d'emprisonnement pour détournement de fonds publics, Marafa Hamidou Yaya, lui-même, n'a véritablement pas renoncé à livrer bataille, non seulement pour être libéré, mais pour prendre le pouvoir. Ce ne sont pas les sulfureuses correspondances adressées, par medias interposés, au Président de la République et surtout au peuple camerounais qui le démentiraient. Au contraire, elles ont chaque fois voulu donner une connotation politique que son procès n'a pas jusqu'aujourd'hui. Est-ce donc pour demeurer dans cette logique que ses partisans parmi lesquels se recrutent même les membres de l'actuel Gouvernement, ont entrepris de laisser bruire des rumeurs les plus bellicistes sur des accointances, supposées ou réelles, entre l'ancien MINATD et Boko Haram? Au point de manifester bruyamment une sorte de joie indicible en apprenant la prise d’otages français par ce groupe de terroristes islamistes à Dabanga dans la Région de l'Extrême-Nord? La scène se serait passée, il y a plus de 3 semaines au service de réanimation de l'Hôpital de la CNPS à Essos où a été gardé en observation, après avoir été victime d'un Avc, Hamadou Maïgari (plus connu sous le sobriquet d'Haman), le petit-frère de Marafa. Selon des témoins, un groupe de partisans de l'ancien MINATD venus rendre visite au député suppléant de Mamoudou Ali, gloussaient d'aise en apprenant qu'à cause de cette prise d'otages par Boko Haram, le Cameroun est devenu infréquentable.
D'ailleurs, pour ces témoins, s'il fallait un visage à ce théâtre ridicule autour d'un malade pourtant grave, ou tout au moins un personnage pour en faire un acteur principal, ce serait assurément Alphonse Ondoa Akoa, le SG de la Communauté Urbaine de Yaoundé, très en pointe dans la critique au vitriol contre le régime de Paul Biya, très acerbe dans le discours et surtout plus frétillant à brandir l'épouvantail va-t-en-guerre du Boko Haram. Même si ce discours extrémiste reste encore à circonscrire à ce seul groupe d'activistes, il est toutefois important de noter avec quelle persistance un lien est étonnamment établi par ces partisans de l'ancien Ministre d'Etat entre ce dernier et Boko Haram, au point de penser qu'en visite au Cameroun en fin de semaine dernière, Laurent Fabius a posé la libération de leur mentor sur la table de Paul Biya.
© Boris Armelle Mbock | La Nouvelle
Les partisans de l'ancien Ministre d'Etat semblent se réjouir de la situation d'insécurité qui prévaut actuellement dans le Nord-Cameroun depuis l'enlèvement des otages français à Dabanga.
Les partisans de l'ancien Ministre d'Etat semblent se réjouir de la situation d'insécurité qui prévaut actuellement dans le
Nord-Cameroun depuis l'enlèvement des otages français à Dabanga.
La visite éclair de Laurent Fabius au Cameroun et au Nigeria en fin de semaine dernière semble davantage les convaincre qu'inéluctablement la libération de Marafa Hamidou Yaya serait actuellement l'une des conditions posées par Boko Haram pour libérer leurs otages. D'où tiennent-ils cette information? Marafa ferait-il partie des prisonniers dont le groupe terroriste et islamiste nigérian exige la libération avant de libérer les otages? Des questions et des questions qui taraudent les esprits...
Vendredi dernier, le Ministre français des Affaires Etrangères a effectué un voyage éclair à Yaoundé et à Abuja. Tour à tour, dans son tête-à-tête avec les autorités camerounaises et nigérianes, il a certes été question de la libération des otages français actuellement aux mains du groupe terroriste Boko Haram. Mais aussi de celle de Marafa Hamidou Yaya? Aucune de nos multiples sources n'indiquent officiellement que cette question a été abordée par Lau¬rent Fabius et le Président Paul Biya. Seulement, dans les milieux des proches de Marafa Hamidou Yaya, l'on a observé comme une sorte de fièvre qui aura gagné certaines activités des multiples réseaux nordistes et sawa de l'ancien MINATD, très visibles surtout dans le hall et les couloirs du Hilton Hôtel de Yaoundé pendant le week-end. Tous semblaient éprouver du plaisir à se convaincre de l'imminence de la libération de leur mentor, après la visite de Laurent Fabius au Cameroun. De l'aveu de la plupart, cette question aurait vivement été soulevée par le Ministre français, convaincu que les otages français ont été arrêté par Ahlis Sunnah Lâdda'awtih walJihad. «Ils veulent la libération des frères d'Ahlis Sunnah Lâd¬da'awtih wal-Jihad, emprisonnés au Cameroun. Ils veulent la libération des femmes d'Ahlis Sunnah Lâdda'awtih wal-Jihad, emprisonnés au Nigeria», comme l'indiquait Tanguy Moulin-Fournier dans la vidéo posté sur Youtube le 25 février dernier. Alors question : Marafa Hamidou Yaya compterait-il parmi les prisonniers dont Boko Haram exige avant tout la libération pour libérer à son tour les 7 otages français qu'il détient depuis près d'un mois?
Pour répondre à cette question, certains observateurs au courant de cette rumeur, ont très vite franchi le pas pour faire un lien étroit entre les va-et-vient incessants que n'a cessés de faire un certain Mocktar, présenté comme le fabricant des tracts anti-Biya au moment de l'arrestation de Marafa, dans la journée du samedi au hall de l'Hôtel Hilton. La présence d'une foule de marabouts venus de l'Afrique de l'Ouest a même été soupçonnée dans cet hôtel pendant le week-end. Animés par un sentiment d'urgence peu habituel, l'on aura même observé certains des proches de cet activiste Mocktar, qui s'est spécialisé à un moment dans la commercialisation du riz importé, faire des rapprochements secrets entre Boko Haram et Marafa Hamidou Yaya. Ce qui pourrait conforter cette assurance qu'ils affichent avec ostentation.
Critique au vitriol
Même du fond de sa cellule de la prison secondaire de Yaoundé où il purge depuis septembre 2012, une peine de 25 ans d'emprisonnement pour détournement de fonds publics, Marafa Hamidou Yaya, lui-même, n'a véritablement pas renoncé à livrer bataille, non seulement pour être libéré, mais pour prendre le pouvoir. Ce ne sont pas les sulfureuses correspondances adressées, par medias interposés, au Président de la République et surtout au peuple camerounais qui le démentiraient. Au contraire, elles ont chaque fois voulu donner une connotation politique que son procès n'a pas jusqu'aujourd'hui. Est-ce donc pour demeurer dans cette logique que ses partisans parmi lesquels se recrutent même les membres de l'actuel Gouvernement, ont entrepris de laisser bruire des rumeurs les plus bellicistes sur des accointances, supposées ou réelles, entre l'ancien MINATD et Boko Haram? Au point de manifester bruyamment une sorte de joie indicible en apprenant la prise d’otages français par ce groupe de terroristes islamistes à Dabanga dans la Région de l'Extrême-Nord? La scène se serait passée, il y a plus de 3 semaines au service de réanimation de l'Hôpital de la CNPS à Essos où a été gardé en observation, après avoir été victime d'un Avc, Hamadou Maïgari (plus connu sous le sobriquet d'Haman), le petit-frère de Marafa. Selon des témoins, un groupe de partisans de l'ancien MINATD venus rendre visite au député suppléant de Mamoudou Ali, gloussaient d'aise en apprenant qu'à cause de cette prise d'otages par Boko Haram, le Cameroun est devenu infréquentable.
D'ailleurs, pour ces témoins, s'il fallait un visage à ce théâtre ridicule autour d'un malade pourtant grave, ou tout au moins un personnage pour en faire un acteur principal, ce serait assurément Alphonse Ondoa Akoa, le SG de la Communauté Urbaine de Yaoundé, très en pointe dans la critique au vitriol contre le régime de Paul Biya, très acerbe dans le discours et surtout plus frétillant à brandir l'épouvantail va-t-en-guerre du Boko Haram. Même si ce discours extrémiste reste encore à circonscrire à ce seul groupe d'activistes, il est toutefois important de noter avec quelle persistance un lien est étonnamment établi par ces partisans de l'ancien Ministre d'Etat entre ce dernier et Boko Haram, au point de penser qu'en visite au Cameroun en fin de semaine dernière, Laurent Fabius a posé la libération de leur mentor sur la table de Paul Biya.