Pénurie d'eau: des ONG accusent le gouvernement
Youndé, 22 Mars 2012
© Paul Gérémie BIKIDIK, Jean Baudelaire BE | Mutations
A l'occasion de la 20ème Journée Mondiale de l'Eau le Réseau associatif des consommateurs d'énergie (RACE) dénonce ce qu'il qualifie d'Inaction du gouvernement.
La communauté internationale célèbre ce 22 Mars 2012, la 20ème Journée Mondiale de l’Eau. Le thème global choisi pour cette édition est : « Eau et sécurité alimentaire ». Avec la pénurie chronique de l’approvisionnement en eau potable et la récente recrudescence des maladies hydriques, cette thématique revêt une signification particulière au Cameroun.
Et pour cause, malgré les reformes structurelles intervenues dans le secteur et les promesses mirobolantes des pouvoirs publics de lendemains enchanteurs, le calvaire des consommateurs se poursuit allègrement. L’adoption et la publication le 27 Décembre 2010 d’un Règlement du service affermé de distribution publique d’eau potable dans les centres urbains et périurbains, obtenu de haute lutte par les associations de consommateurs, n’a rien changé à cette pénible situation.
Nous rappelons que la privatisation de la SNEC (Société Nationale des Eaux du Cameroun) a abouti le 31 Décembre 2005 à la création d’une société de patrimoine à capitaux publics, la CAMWATER (Cameroon Water Utilities Corporation) et à une entité privée affermée créée en 2008 chargée de l’exploitation, la CDE (Camerounaise Des Eaux), filiale du groupe marocain ONEP.
En dépit de la savante répartition des rôles entre ces 02 entités et les centaines de milliards de FCFA de fonds publics investis depuis 04 ans, l’eau reste rare et coûte toujours plus chère au Cameroun. En fait, cette réforme, dictée par les bailleurs de fonds internationaux (FMI et la Banque mondiale), sensée régler définitivement le problème du déficit en eau potable dans notre pays, ne profite qu’à quelques sous-traitants de la CAMWATER et au fermier marocain.
Malgré l’extraordinaire potentiel hydraulique de notre pays et les énormes subventions de l’Etat, le mètre cube d’eau facturé aux consommateurs oscille entre 271 et 364 FCFA, selon les catégories et reste inaccessible pour l’immense majorité des usagers. En réalité, un à peine un tiers de nos compatriotes ont aujourd’hui accès l’eau potable.
Dans la plupart des 105 localités qui constituent le périmètre de distribution concédé à la CDE en 2008, près de 70% des usagers continuent à recourir aux puits traditionnels très souvent insalubres et aux marigots pour s’approvisionner en eau pour leurs besoins. Les habitants de la cité-capitale Yaoundé quant eux, sont astreints aux rationnements quotidiens. Il est donc évident que l’intérêt du consommateur d’eau potable n’est pas une priorité pour les pouvoirs publics.
Nous rappelons que depuis le 28 Juillet 2010, les Nations-Unies ont reconnu « l’accès à l’eau potable comme un droit de l’Homme à part entière ».
Pour le RACE l’eau potable est une ressource stratégique qui ne doit pas être considérée comme un vulgaire produit marchand et être livré à la seule loi du marché, mais plutôt comme un bien de première nécessité qui relève du service public. Dès lors, nous réaffirmons notre position en faveur de la renationalisation du service public de l’eau et appelons les consommateurs à rester mobilisés, afin d’imposer un contrôle citoyen de cette précieuse denrée et influencer la politique sectorielle de distribution d’eau potable au Cameroun.
L’accès à l’énergie est un droit essentiel et inaliénable !
© Paul Gérémie BIKIDIK, Jean Baudelaire BE | Mutations
A l'occasion de la 20ème Journée Mondiale de l'Eau le Réseau associatif des consommateurs d'énergie (RACE) dénonce ce qu'il qualifie d'Inaction du gouvernement.
La communauté internationale célèbre ce 22 Mars 2012, la 20ème Journée Mondiale de l’Eau. Le thème global choisi pour cette édition est : « Eau et sécurité alimentaire ». Avec la pénurie chronique de l’approvisionnement en eau potable et la récente recrudescence des maladies hydriques, cette thématique revêt une signification particulière au Cameroun.
Et pour cause, malgré les reformes structurelles intervenues dans le secteur et les promesses mirobolantes des pouvoirs publics de lendemains enchanteurs, le calvaire des consommateurs se poursuit allègrement. L’adoption et la publication le 27 Décembre 2010 d’un Règlement du service affermé de distribution publique d’eau potable dans les centres urbains et périurbains, obtenu de haute lutte par les associations de consommateurs, n’a rien changé à cette pénible situation.
Nous rappelons que la privatisation de la SNEC (Société Nationale des Eaux du Cameroun) a abouti le 31 Décembre 2005 à la création d’une société de patrimoine à capitaux publics, la CAMWATER (Cameroon Water Utilities Corporation) et à une entité privée affermée créée en 2008 chargée de l’exploitation, la CDE (Camerounaise Des Eaux), filiale du groupe marocain ONEP.
En dépit de la savante répartition des rôles entre ces 02 entités et les centaines de milliards de FCFA de fonds publics investis depuis 04 ans, l’eau reste rare et coûte toujours plus chère au Cameroun. En fait, cette réforme, dictée par les bailleurs de fonds internationaux (FMI et la Banque mondiale), sensée régler définitivement le problème du déficit en eau potable dans notre pays, ne profite qu’à quelques sous-traitants de la CAMWATER et au fermier marocain.
Malgré l’extraordinaire potentiel hydraulique de notre pays et les énormes subventions de l’Etat, le mètre cube d’eau facturé aux consommateurs oscille entre 271 et 364 FCFA, selon les catégories et reste inaccessible pour l’immense majorité des usagers. En réalité, un à peine un tiers de nos compatriotes ont aujourd’hui accès l’eau potable.
Dans la plupart des 105 localités qui constituent le périmètre de distribution concédé à la CDE en 2008, près de 70% des usagers continuent à recourir aux puits traditionnels très souvent insalubres et aux marigots pour s’approvisionner en eau pour leurs besoins. Les habitants de la cité-capitale Yaoundé quant eux, sont astreints aux rationnements quotidiens. Il est donc évident que l’intérêt du consommateur d’eau potable n’est pas une priorité pour les pouvoirs publics.
Nous rappelons que depuis le 28 Juillet 2010, les Nations-Unies ont reconnu « l’accès à l’eau potable comme un droit de l’Homme à part entière ».
Pour le RACE l’eau potable est une ressource stratégique qui ne doit pas être considérée comme un vulgaire produit marchand et être livré à la seule loi du marché, mais plutôt comme un bien de première nécessité qui relève du service public. Dès lors, nous réaffirmons notre position en faveur de la renationalisation du service public de l’eau et appelons les consommateurs à rester mobilisés, afin d’imposer un contrôle citoyen de cette précieuse denrée et influencer la politique sectorielle de distribution d’eau potable au Cameroun.
L’accès à l’énergie est un droit essentiel et inaliénable !