Péninsule camerounaise de Bakassi : Le jeu un peu dangereux et onéreux du pouvoir de Yaoundé

Leon Tuam:Camer.beSi nous avons choisi de produire un second article sur Bakassi en moins de deux mois, ceci s’explique par le fait que nous trouvons que Paul Biya ne s’en occupe pas convenablement. Et nous ne voudrions plus des pertes inutiles là-bas.Bakassi est un bout de terre qui nous est revenu si cher et nécessite plus d’attention et de dextérité. Malheureusement, les autorités de Yaoundé y vont avec la même légèreté et la même fatuité vaine qu’elles affichent pour le football, l’économie, l’éducation, la santé, les infrastructures et la question anglophone.

Avant la saisine en mars 1994 de la Cour Internationale de Justice par le Cameroun au sujet de Bakassi et jusqu'à son transfert définitif au Cameroun le 14 aout 2008, nous avons beaucoup perdu en biens, en argent et en hommes, et ne voulons plus perdre à cause des négligences de deux régimes consécutifs.

Nous devons avoir le courage de crier mordicus que la presqu’île de Bakassi n’est pas encore définitivement camerounaise, en dépit du verdict de la CIJ et du repli nigérian. La façon dont le régime de Paul Biya s’occupe de cette terre reconquise en constante rébellion nous fait dire que le danger n’est pas encore écarté.

Nous n’allons pas revenir ici sur le contenu du premier article sur Bakassi que nous avions publié en août 2012 qui se trouve sur Internet (Presqu’île de Bakassi : Menaces constantes inquiétantes et inertie du régime de Paul Biya. Que fallait-il faire, et que faire ?) et qui comportait d’importantes propositions.

Si l’on demande aux autorités de Yaoundé où en sommes-nous avec les projets arrêtés pour Bakassi il y a 4 ans, ils se mettront à ânonner avant de dire que le paradis devait tomber là cette année mais que pour certaines raisons cela a été retardé. Et après 4 autres années ces projets seront toujours en plan.

Si l’on va leur demander quels plans sont définis qui doivent être appliqués à Bakassi dans 10 ou 20 ans, elles vous diront qu’elles sont en train de gérer d’abord les urgences de l’après rétrocession de la presqu’île.

Nous refusons cette gestion obscurantiste, archaïque et à tâtons du Cameroun. Notre pays possède assez de cerveaux compétents, visionnaires et patriotes capables de se mettre à sa tête et pour produire des miracles avec le peuple.

Nous ne parlons pas ici de ces « intellectuels de la porcherie » qui avec M. Biya ont conduit le pays à la dérive, non plus de ceux-ci qui, pour quelques avantages, servent et parfois de façon servile les oppresseurs occidentaux au détriment des intérêts de leur peuple.

S’il est vrai que Bakassi doit connaître des projets économiques, il n’en reste pas moins qu’un bon chef d’Etat devrait en même temps mettre plus d’accent sur la sécurité et le peuplement de cette terre reconquise.

Yaoundé semble mettre la charrue avant les bœufs à Bakassi. Nous pensons que le peuplement de Bakassi reste prioritaire. L’Etat camerounais doit faciliter l’installation progressive et rapide des Camerounais sur cette terre et parvenir à doubler le nombre d’habitants qui y vivent actuellement.

Ceci requiert la mobilisation d’énormes moyens pour la sécurité des biens et des personnes. Nous devons apprendre à agir par anticipation afin d’éviter d’être toujours en train de courir après les événements.

Si ceci ne se réalise à temps, nous connaîtrons dans un avenir proche davantage de revendications sécessionnistes, des attaques armées, d’actes déstabilisateurs sur les projets économiques et de développement tels que les bâtiments, les ponts, les commerces et les installations pétrolières et gazières.

Le Cameroun à travers des mesures de développement, de défense et de sécurisation de Bakassi doit signifier que ses fils participeront demain courageusement, de façon conséquente et méritoire à la défense d’une Afrique unie devant tout agresseur extérieur.

© Correspondance : Léon Tuam


19/10/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres