Paul Elung Che et Monkam Nintcheu: Des nouveaux visages à la gestion des ressources pétrolières

DOUALA - 20 AOUT 2013
© R. T. | Le Messager

Le premier a été désigné le 26 avril 2013, directeur général de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph) et l’autre a été promu président du Conseil d’administration de la Société camerounaise des dépôts pétroliers. Les deux étaient pourtant annoncés en disgrâce dans le sérail.

Personne n’a vu venir Paul Elung Che à la tête de la Csph. Depuis la mutation de son prédécesseur au top management de la Société nationale de raffinage (Sonara), l’on avait longuement péroré sur le profil du patron exécutif du prix des carburants. D’aucuns y voyaient un autre originaire du Grand nord pour contenter l’élite politique de cette partie du pays après la déchéance de certains de ses cadors. D’autres estimaient simplement qu’un digne fils de la Sanaga maritime pourrait bien bénéficier de ce portefeuille puisque la tradition qui voulait que la Sonara soit gérée par un originaire de ce département du Littoral a été rompue avec la nomination de Talba Malla. Bien plus personne n’a vu Paul Elung Che arriver. Car, cet inspecteur du trésor avait été débarqué en 2009 de la tête de la direction générale du trésor (Dgt) de façon retentissante.
Au ministère des Finances, de nombreux cadres assimilaient cette déchéance à l’incompatibilité opérationnelle à laquelle l’astreignit Essimi Menye alors maître des céans. Celle-ci se mua, d’ailleurs, en véritable conflit entre les deux hommes. L’affaire s’était soldée par un limogeage de Paul Elung Che pour « incompétence » à la demande du chef de département. Mais son entourage a toujours affirmé qu’il s’est agi, au fond du refus de l’ex-Dgt d’adhérer aux combines de la hiérarchie inhérentes aux manœuvres rédhibitoires de distraction de fonds publics. Vision objective ? Toujours est-il qu’Essimi Menye parti du ministère des Finances, Paul Elung Che a rebondi dans une entreprise au portefeuille épais et stratégique dans la gestion des finances publiques de par son rôle dans la péréquation des prix des hydrocarbures. Ce qui pourrait accréditer la thèse d’une incompatibilité entre l’ex-Minfi et le nouveau Dg de la Csph, laquelle thèse qui viendrait écarter les motifs d’incompétence autrefois allégués.

Mais à peine a-t-il été promu en fin avril à ce poste que d’autres sirènes rappellent aux bons souvenirs, les querelles ayant précédé son départ de la Dgt. A coup de sorties médiatiques ses adversaires jugent ses options dispendieuses vis-à-vis de la gestion de la Csph. Mais certains cadres estiment qu’il s’agit là simplement de l’effet de l’action des vieux démons de l’inertie et de la concussion que créent généralement les méthodes Elung Che, caractérisées par la gestion rigoureuse des ressources de l’Etat. Car en tant que censeur à la Beac et donc ayant été au cœur des réformes structurelles engagées, par cette superstructure bancaire sous-régionale à l’effet de lui donner davantage de hauteur, il a opté d’arrimer la Csph à la nouvelle donne. Mais toutes les ruptures étant déchirantes, les allées de cette entreprise publique bruissent de protestations des cadres, privés de privilèges inadaptés auxquels ils avaient jadis droit. Ce qui peut rompre la sérénité affichée par Paul Elung Che dès sa prise de fonction en fin avril 2013.

Son entourage assure qu’il en a vu d’autres. Lui qui, âgé seulement de 46 ans a déjà fait face à l’adversité causée par ses options managériales courageuses. Les faits d’armes de ce produit de l’Enam et de l’Université d’Harvard aux Etats-Unis laissés à la Trésorerie générale de Bamenda puis de Buéa où il a officié plaident éloquemment en sa faveur.


Scdp

Jean Fabien Monkam Nintcheu n’a pas été complètement été mis en retrait. A preuve, il est resté scotché à son siège de Pca du Bureau central de recensement des populations (Bucrep). Mais Jean Fabien Monkam Nintcheu s’est certainement senti en déroute vers la fin de l’ère Sadi au secrétariat général du Comité central du Rdpc. Car, autrefois tout-puissant conseiller technique sous Joseph-Charles Doumba, il avait quelque peu perdu de son poids sous l’actuel ministre de l’Administration territoriale qui l’avait placé à l’étroit ; lui préférant Paul Célestin Ndembiyembé, son alter ego au Comité central.

Une clameur populaire lui prêtait des actes de concussions et de fourberie pour expliquer sa marginalisation. Mais avec l’arrivée de Jean Nkuété au secrétariat général du Comité central, Jean Fabien Monkam Nintcheu a repris quelque peu son exubérance qui a failli, du reste s’effriter avec le processus d’investiture des candidatures au sein du Rdpc pour le compte des élections du 30 septembre. Mais ses détracteurs qui l’accusaient d’avoir reçu des pots de certains candidats n’avaient pas compté avec l’entregent de ce démographe, produit de l’Iford. Puisqu’il a été promu au plus fort de la rumeur, Pca de la Scdp, le 11 août dernier en remplacement d’un certain Ibrahim Talba Malla.



20/08/2013
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