A
la lecture d’un article de Cameroon-Info.Net qui relate que Jean
William Sollo, Directeur General de la Société Camerounaise des Eaux a
été entendu au SED reproché d’avoir avec l’argent de la société acheté
un terrain de 200 millions de FCFA sur lequel l’entreprise entend
engager près de 2 milliards de francs CFA pour la construction d’un camp
des cadres sans l’aval du conseil d’administration. On se demande si
nous ne sommes pas dans un pays de fous ou d’individus ayant perdu tout
repère humain. En tout cas, il y a quelque chose qui ne va pas dans la
tête des responsables de l’administration de Biya.
Comment comprendre que pendant que les camerounais manquent d’eau dans
les villes comme dans les campagnes un DG dont la mission urgente est de
trouver des solutions à ce terrible problème et sortir le peuple de ce
cauchemar puisse se permettre d’engager de telles dépenses pour autre
chose que cela et pour les dépenses de prestige. Depuis les 30 ans de
pouvoir de Biya, le réseau de distribution qui existe depuis
l’Indépendance n’a pas été réfectionné, diffusant à travers une
tuyauterie rouillée et un réseau complètement en ruine le venin de la
mort dans l’organisme des populations qui peuvent en trouver de temps à
autre dans leurs maisons.
Cette décision ne peut relever que de la folie, quand on voit dans
toutes les villes du pays comment, faute d’eau potable, les populations
se contentent des eaux de marigots et de puits insalubres pour leurs
besoins. Une eau impropre à la consommation et à l’origine de nombreuses
maladies, notamment le choléra qui a déjà poussé prématurément des
milliers de camerounais dans l’au-delà.
La Cameroon Water Utilities Corporation est chargée de produire de l'eau
potable aux 20 millions de camerounais. Mais, jusqu'à présent, elle n’a
trouvé aucune solution. Dans les grandes villes, à peine 40 % des
ménages ont de l'eau potable courante quelques mois seulement dans
l’année. Dans les villages, la situation est des plus catastrophiques.
Près de 70% de cette population n’a pas accès à l’eau potable et les
rares qui disposent de quelques forages bénéficient plutôt des dons de
certains pays amis que d’un programme gouvernemental. Tout ceci sans que
ces individus qu’on appelle ‘’autorités ‘’ et qui passent leur temps à
rançonner et à mater les populations s’en fassent un moindre souci.
Et comme par un bâton magique, les quittances de consommation d’une eau qui n’a pas coulé dans les robinets ne manquent pas d’être servies chaque mois avec des montants exorbitants et ridiculement inexplicables. Biya, ce roi fainéant qui a échoué dans tous les domaines, n’a pas fait de la fourniture d’eau et d’électricité à ses concitoyens une priorité.
Cette eau aurait pu, en ce temps de crise être
déviée dans des canaux d’alimentation pour donner à boire aux
populations de plusieurs quartiers de la ville ou à des points sensibles
comme les hôpitaux et les écoles pour leur éviter de mourir précocement
de choléra et autres maladies qui ont disparu des autres pays du monde
depuis belle lurette et que les enfants ne lisent plus que dans les
livres de contes d’horreur.
Sans aucun souci pour les populations qui souffrent, Biya organise des
fêtes: Cinquantenaire des Armées, Cinquantenaire de l’Indépendance,
bientôt celle de la Réunification du pays, présentations des vœux de fin
d’année à lui, à la Première Dame, à tous les Ministres et autres
sous-fifres de la République, des réceptions pompeuses aux palais, ses
longs séjours dans les hôtels de Suisse où sa femme, lui et des
délégations pléthoriques de courtisans passent plusieurs mois par ans,
le tout évalués en terme de milliards de FCFA qui auraient pu permettre
de donner l’eau et l’électricité à toute la population.
Il nous rappelle cet autre dictateur Hailé Sélacié
d’Ethiopie qui, pendant que son peuple mourait de famine, nourrissait
quotidiennement ses nombreux lions avec des tonnes de viande. En est-il
si éloigné ? Tout le monde sait ce que son peuple a fait de lui et de sa
famille dans la suite. william sollo a comme son gourou, compris que la
priorité n’est pas au bien-être du peuple. Comment le comprendrait-il,
lui qui a mis, il y a quelques années l'ONADEF en faillite en détournant
de ses caisses une somme de près de 3 milliards de FCFA dont il n'en a
jamais été inquiété.
Il s’agit- là d’une autre provocation envers un peuple qui, depuis les
31 ans de pouvoir de Biya a subi l’humiliation et le mépris jusqu’à la
moelle de ses os et à qui ce régime a fait avaler bien des couleuvres.
Qu’est-ce que les camerounais ont fait pour mériter d’un tel vilain
sort.