Paul Biya réaménage dans l’Armée

Paul Biya réaménage dans l’Armée

Journal Mutations 14/03/2011

Quatre généraux à la retraite, dix généraux promus et un bouleversement de la hiérarchie militaire.

Neuf décrets présidentiels et pas moins, ont scellé la promotion de plusieurs chefs militaires à la tête des forces de défense camerounaises vendredi dernier. Ces actes du chef de l’Etat, qui interviennent 10 ans après les dernières nominations des officiers généraux, portent nomination des responsables à la tête des différents états major de l’Armée et admettent à la deuxième section (c’est-à-dire en réserve de l’Armée) des officiers généraux.
Pour ce qui concerne ce premier texte du chef suprême des Armées, le général d’Armées Pierre Semengue, les généraux de corps d’Armées Oumaroudjam Yaya, et Nganso Sunji Jean ainsi que le général de division James Tataw Tabe sont admis à la deuxième section. Selon des sources au sein de la grande muette, «l’admission à la deuxième section de ces quatre icônes de l’Armée constitue une reconnaissance des services rendus à la nation. Le chef suprême des Armées les met au repos tout en les maintenant à la disposition du haut commandement.»

Une admission «à la retraite» qui a pour effet de bouleverser la hiérarchie militaire qui, à la suite de ces textes présidentiels, s’en trouve recomposée. Ainsi par exemple, le Contrôle général des Armées échoit désormais au général de division Camille Nkoa Atenga, autrefois entre les mains du général d’Armées Pierre Semengue. L’Inspection générale des Armées est désormais assurée par le vice-amiral Guillaume Ngoua Ngally qui remplace à ce poste Nganso Sunji. Le général Mambou Deffo devient le nouvel Inspecteur général de la gendarmerie en remplacement de Oumaroudjam Yaya, tandis que le général Benoît Asso’o Emane hérite du poste de Conseiller logistique, fonction occupée par le général James Tataw.
Le haut commandement, dans ces mêmes textes, admet au grade supérieur, huit officiers généraux. Il s’agit du général de division René Claude Meka désormais élevé au rang de général de corps d’Armées. Sept généraux de brigade sont élevés au grade de général de division: il s’agit à la gendarmerie de Simon-Pierre Dagafounangsou, Isidore Obama et de Ivo Desancio Yenwo l’actuel directeur de la sécurité présidentielle.

Dans l’armée de terre, les généraux Baba Souley, Esaïe Ngambou, Hector Marie Tchemo et Saly Mohamadou changent de grade.
Pour donner corps à l’esprit et à la lettre de la Réforme de l’armée intervenue en 2001 qui consacre la modernisation et le rajeunissement de l’institution, et donner un coup d’accélérateur aux annonces fortes faites lors du cinquantenaire des Armées à Bamenda par le chef suprême des Armées, concernant notamment l’admission de jeunes militaires à la catégorie d’officiers supérieurs, les textes du président de la République qui interviennent 10 ans après ceux de 2001, consacrent aussi la nomination de 10 nouveaux généraux dans les différents segments de la grande muette. A la gendarmerie, les colonels Mohamadou Hamadiko et Elokobi Daniel Njock intègrent la cour des généraux, tandis que dans l’Armée de terre, Mahamat Ahmed, Tumenta Martin Chomu et Ebaka Hippolyte passent au grade d’officiers généraux.

Promotion
Dans la marine nationale qui compte le plus gros contingent de promus, les capitaines de vaisseau Joseph Fouda, aide de camp du président de la République, Jean Mendoua, Pierre Njine Djonkam et Jean-Pierre Nsola sont désormais des contre-amiraux. Le colonel Jean Calvin Momha dans l’armée de l’air est le seul à être promu général de ce corps. Au sein de l’Armée, l’on souligne que ces officiers généraux sont tous nommés alors qu’ils n’ont pas atteints l’âge limite de leur grade compris entre 53 et 58 ans.
A peine promus, certains sont portés à la tête des états major. Il en est ainsi du général de brigade aérienne Jean Calvin Momha, nouveau chef d’état major de l’Armée de l’air, de Jean Mendoua, nouveau chef d’état major de la Marine nationale après dix années à la tête de la Garde présidentielle et de Mahamat Ahmed, nouveau commandant du Corps national des sapeurs pompiers.
Le général Martin Tumenta prend le commandement de la troisième région militaire. Elokobi Daniel Njock est propulsé à la direction centrale de la coordination de la Gendarmerie nationale, tandis que Jean-Pierre Nsola est nommé contrôleur des Armées. Le général de corps d’Armée René Claude Meka garde son poste de chef d’état major des Armées, tandis que le général de division Baba Souley, parti du corps national des sapeurs pompiers devient le nouveau chef d’état major de l’Armée de terre.

Jean René Youmba hérite du contrôle des Armées, Laurent Angouand conserve le poste de directeur central de l'administration et de la logistique à la Gendarmerie nationale, Hector Marie Tchemo prend le commandement de la première région militaire à Yaoundé, Saly Mohamadou celui de la deuxième région militaire à Douala pour ce qui concerne l’armée de terre. A la gendarmerie, si Simon Pierre Dagafounangsou garde les rênes de la 1ère région de Gendarmerie à Yaoundé, Isidore Claude Obama part de la 3ème région qui couvre les régions septentrionales pour la 2ème région de gendarmerie à Douala. Tandis que le colonel Robert Piro prend le commandement de la 3ème région.
Le commandement des écoles et centres d’instruction des Armées reste entre les mains du général de division Philippe Mpay. Si tous héritent des fonctions dans les forces de défense ou prennent du galon, Douala Massango issu lui aussi de la même cuvée 2001, a été «oublié» par cette vague de promotions.

Pierre Célestin Atangana



14/03/2011
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