Paul Biya et les grandes réalisations: Un vaste leurre
DOUALA - 21 Juin 2012
© Souley ONOHIOLO et Rodrigue N. TONGUE | Le Messager
On aura à la place des «vastes chantiers», les premières pierres, sans gage du démarrage des travaux et une formule publicitaire à la clé «le meilleur reste à venir...»
I-Projets structurants... Les travaux de Sisyphe
Il y a longtemps qu'on n'avait plus vu l'homme du 6 novembre 1982, se déplacer pour donner son onction au démarrage d'un projet; même si on peut nous opposer son voyage de campagne électorale dans la ville balnéaire de Kribi, à la faveur du lancement des travaux de construction du port en eaux profondes de Kribi. Après avoir mis les pieds en mer, dans la ville capitale, chef lieu de l'Océan, sept mois après, le président de la République du Cameroun, Paul Biya était à Memve'ele, pour la pose de la 1ère pierre de construction d'un barrage hydroélectrique; lequel, cristallise de gros espoirs. Encore le Sud... Mais est-ce la malédiction du Sud? Traversé au soir de son règne, par le rêve de requinquer et de donner assez d'aplomb au «biyayisme» devenu encombrant, alourdissant et improductif, l'homme du 6 novembre 1982, veut fédérer les stratégies individuelles de son Renouveau à la dynamique collective, pour sortir le peuple camerounais du désespoir, la mal vie, la pauvreté, la misère et l'incurie. Mais, lui reste-t-il suffisamment des ressources, de moyens, pour lancer le challenge de cette nouvelle performance managériale?
Sans vouloir refaire le comice, mais pour rester devant les projecteurs, l'envie de scruter l'horizon, sur ce que sont devenues les promesses du chef de l'Etat, «vantées» et «formulées» à grand renfort de publicité, restons dans le Sud natal de Paul Biya, pour parler du comice agropastoral de janvier 2011, à Ebolowa. A l'observation des derniers décombres du vestige abandonné, il ne reste plus qu'un vaste espace, soit une forêt où, les populations se livrent à des parties de chasse. Dans le registre des chantiers annoncés et dont la réalisation devait permettre un réel épanouissement d'Ebolowa, figurent en bonne place: la création de l'usine de fabrication des tracteurs qui à ce jour tarde à mettre ses premiers engins sur le marché agricole; l'hôtel du comice qui peine à sortir de terre; le lancement des travaux de construction de la route de contournement longue de 15km, à partir de Memeyong, jusqu'à la Vallée du Ntem. Rien de tout cela, n'a prospéré. Et pourtant, du haut de la tribune, l'homme du 6 novembre 1982, qui avait été longuement applaudi, lorsque prenant date avec l'histoire, s'était engagé à accélérer le processus d'aboutissement des travaux; au point de mettre son honneur en péril.
Des chantiers dans les tiroirs
Le même degré d'inertie, s'observe en management public; avec les misères et les malheurs du campus Ismp d'Ebogo, sur la route qui mène à la banlieue universitaire de Soa. Près de deux ans après la pose de la 1ère pierre à grands renforts de publicité et de matraquage médiatique par le Premier ministre, Philémon Yang, le 25 novembre 2010, les travaux que l'on disait imminents, tardent toujours à démarrer. En attendant la pose de la 1ere pierre sur Lom Pangar, point n'est besoin de marquer un temps d'arrêt sur la vitesse d'exécution des travaux du port en eaux profonde de Kribi. La navigabilité dans les eaux de l'Océan, devait pourtant permettre la transformation de la ville de Kribi et en faire une destination touristique très fréquentée: au même titre que Marseille en France ou, Hammamet en Tunisie. S'agissant des logements sociaux, le chantier de l'habitat social d'Olembé, reste un vœu pieux. Entre 2004, date de la pose de la 1ere pierre, à ce jour, aucune maison habitable n'est achevée. La route Yabassi-Nkondjock-Bafang, a accueilli environ 168 séances de levée topographique, puis plus rien. Après un frémissement de dernière minute avec le limogeage du ministre Bernard Messengue Avom des travaux publics, la route Ayos-Bonis, n'en finit pas avec ses balbutiements. Une bonne partie est élaborée, mais on attend, on attend... La même anxiété en termes d'attente du premier coup de pioche, se perçoit dans le démarrage des travaux de construction du 2eme pont sur le Wouri. Comment ne pas évoquer la question des infrastructures sportives avec la nonchalance affichée par le programme national de développement des infrastructures sportives (Pndis). Les américains ne sont pas toujours pressés.
La tragédie de l'amateurisme et du bricolage
Dans le registre des chantiers achevés et jamais livrés, on évoque les centrales thermiques de Kribi et de Yassa, dont les travaux depuis longtemps achevés, attendent leur inauguration; celle-ci étant le fait de l'agenda présidentiel. Que dire des Universités d'Etat de Bamenda et Maroua. Si l'une est une extension de l'école normale de Bambili, l'autre une simple Enieg, les deux attendent des investissements de grande envergure. Et puis il y a ces palais de justice, créés à l'emporte pièce par le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Laurent Esso dans les villes de: Mendong, Bonaberi, Bandjoun... Celui du Koung-Khi, a dû attendre la magnanimité de l'homme d'affaires Fotso Victor qui lui a affecté des bureaux. On le voit, d'autres chantiers morts dans l'œuf, se comptent par dizaines: la construction des palais de justice inopérationnel; l'avalanche des forfaitures dans les constructions des salles de classe, les hôpitaux et centres de santé, les établissements scolaires, les marchés et les routes. Qui ne se souvient du projet bâclé de l'arrimage de la Crtv sur satellite, lequel a englouti plus de deux milliards de FCFA. Aux divers chantiers dont les travaux sont aux arrêts, figurent également les batailles perdues contre la corruption, la pauvreté, l'insécurité, la vie chère... Comment expliquer que dans plusieurs cas, les gens mouillés dans les rentes routières, soient impunis? Le chef de l'Etat se joue-t-il avec beaucoup de désinvolture des espoirs et de la patience de ses compatriotes? Est-ce une insupportable arrogance volontaire qui consiste à vendre les illusions aux Camerounais? Sur le plan politique, le Senat et la Cour constitutionnelle, restent en chantier. Mille fois annoncés, jamais leur mise en route n'a franchi le cap... Hélas. Le cirque n'a que trop duré. Rideau.
II-Pierre tombale ... ou pierre précieuse!
«Paul Biya va-t-il enfin tenir à sa parole?», voilà comment se résumait au soir du 31 décembre 2011, l'angoisse d'une partie de l'opinion (restée candide) qui espérait qu'après 30 ans de règne sans partage (majorité au parlement, dans les communes et l'Exécutif concentré sur lui) le président qui confiait sans convaincre à Monatélé en 2004 qu'il «a changé» allait transformer le Cameroun en «vaste chantier dès le mois de janvier 2012», comme promis trois fois de suite. Mal en a pris certainement à cette opinion, lorsque parvenue au mois de févier aucun des travaux classés dans les calandres de «grands chantiers» n'a été inauguré. Quelques fois ils auront juste entendu parler à la Pravda nationale, d'un déblocage spécial de cent milliards sur le budget du Fonds routier pour le replâtrage de certains ouvrages de travaux publics, d'envergures nationales. Presque plus rien. Sinon, l'annonce des «grandes arrestations» et des «grandes convocations» au conseil de discipline budgétaire et financière avec «le haut accord du chef de l'Etat», fermez les bans. Car aucune protestation de la société civile ou même de la presse qui cherche sans réussite à identifier les «vastes chantiers» ne sera prise plus en compte.
Seulement, le train des promesses faites au cours d'une campagne électorale survenue après le printemps arabe comporte des wagons que même le myope n'aurait pas besoin de porter ses lunettes pour voir de mille lieues: feuilles de route évaluées après six mois, budget programme inauguré, and so all. Au point où, si rien n'est fait, on aura de la peine à convaincre même les fantassins médiatiques de la première heure. Alors, le cabinet civil de la présidence se rappelle aux bons souvenirs, ses nouvelles dévolutions subséquentes à la réorganisation administratives et gouvernementales du 9 décembre 2011 et communique sur l'évaluation des feuilles de route qu'il dit imminente. Mais ce n'est pas suffisant. Car les Camerounais cherchent curieusement à la loupe des chantiers qu'on disait pourtant vastes. Entre mise en œuvre, brainst-trusts, think-thank, groupes de travail.., une belle formule est trouvée: la pose de pierre. Ça ne coûte rien. Juste, peut être, le prix de cacahouètes à la fortune publique et le risque de bousiller une belle limousine ou un joli costume pour les «corps» constitués qui devront affronter la forêt vierge. La manœuvre vaut la chandelle! On commencera donc par Memve'ele. Le président lui-même annonce à la fin de la cérémonie organisée pour l'occasion «la pose de la première pierre de Lom Pangar, Mekin» et que sait-on encore? Et promet de retour de Memve'ele que le «meilleur reste à venir». Mince, ça ressemble au slogan publicitaire d'un opérateur de téléphonie mobile locale. Lui-même l'a changé pour autre chose. Mais le président, un brin rétro, l'a récupéré. Résultat des courses, on aura à la place des «vastes chantiers», les premières pierres, sans gage du démarrage des travaux et une formule publicitaire à la clé «le meilleur reste à venir...»
Seulement, à ce rythme, ces pierres posées ça et là sur l'ensemble du territoire ne finiront-elle pas par symboliser l'échec d'une idéologie politique indéfiniment travestie, du fait de la longévité au pouvoir de son chantre? Puis qu'on est passé du Renouveau, à l'Homme-Lion, puis au Meilleur choix, les grandes ambitions, maintenant les grandes réalisations et attendues les grandes réussites. Mais le panier de la ménagère n'a ressenti aucun effet. Alors qu' «on a tout essayé» (un autre slogan), sans pouvoir transformer cette pierre tombale en pierre précieuse qui mènera à «l'émergence en 2035»... Un autre slogan? Pauvre peuple qui croyait «en santé pour tous en l'an 2000», oh! Le slogan poivré!
© Souley ONOHIOLO et Rodrigue N. TONGUE | Le Messager
On aura à la place des «vastes chantiers», les premières pierres, sans gage du démarrage des travaux et une formule publicitaire à la clé «le meilleur reste à venir...»
I-Projets structurants... Les travaux de Sisyphe
Il y a longtemps qu'on n'avait plus vu l'homme du 6 novembre 1982, se déplacer pour donner son onction au démarrage d'un projet; même si on peut nous opposer son voyage de campagne électorale dans la ville balnéaire de Kribi, à la faveur du lancement des travaux de construction du port en eaux profondes de Kribi. Après avoir mis les pieds en mer, dans la ville capitale, chef lieu de l'Océan, sept mois après, le président de la République du Cameroun, Paul Biya était à Memve'ele, pour la pose de la 1ère pierre de construction d'un barrage hydroélectrique; lequel, cristallise de gros espoirs. Encore le Sud... Mais est-ce la malédiction du Sud? Traversé au soir de son règne, par le rêve de requinquer et de donner assez d'aplomb au «biyayisme» devenu encombrant, alourdissant et improductif, l'homme du 6 novembre 1982, veut fédérer les stratégies individuelles de son Renouveau à la dynamique collective, pour sortir le peuple camerounais du désespoir, la mal vie, la pauvreté, la misère et l'incurie. Mais, lui reste-t-il suffisamment des ressources, de moyens, pour lancer le challenge de cette nouvelle performance managériale?
Sans vouloir refaire le comice, mais pour rester devant les projecteurs, l'envie de scruter l'horizon, sur ce que sont devenues les promesses du chef de l'Etat, «vantées» et «formulées» à grand renfort de publicité, restons dans le Sud natal de Paul Biya, pour parler du comice agropastoral de janvier 2011, à Ebolowa. A l'observation des derniers décombres du vestige abandonné, il ne reste plus qu'un vaste espace, soit une forêt où, les populations se livrent à des parties de chasse. Dans le registre des chantiers annoncés et dont la réalisation devait permettre un réel épanouissement d'Ebolowa, figurent en bonne place: la création de l'usine de fabrication des tracteurs qui à ce jour tarde à mettre ses premiers engins sur le marché agricole; l'hôtel du comice qui peine à sortir de terre; le lancement des travaux de construction de la route de contournement longue de 15km, à partir de Memeyong, jusqu'à la Vallée du Ntem. Rien de tout cela, n'a prospéré. Et pourtant, du haut de la tribune, l'homme du 6 novembre 1982, qui avait été longuement applaudi, lorsque prenant date avec l'histoire, s'était engagé à accélérer le processus d'aboutissement des travaux; au point de mettre son honneur en péril.
Des chantiers dans les tiroirs
Le même degré d'inertie, s'observe en management public; avec les misères et les malheurs du campus Ismp d'Ebogo, sur la route qui mène à la banlieue universitaire de Soa. Près de deux ans après la pose de la 1ère pierre à grands renforts de publicité et de matraquage médiatique par le Premier ministre, Philémon Yang, le 25 novembre 2010, les travaux que l'on disait imminents, tardent toujours à démarrer. En attendant la pose de la 1ere pierre sur Lom Pangar, point n'est besoin de marquer un temps d'arrêt sur la vitesse d'exécution des travaux du port en eaux profonde de Kribi. La navigabilité dans les eaux de l'Océan, devait pourtant permettre la transformation de la ville de Kribi et en faire une destination touristique très fréquentée: au même titre que Marseille en France ou, Hammamet en Tunisie. S'agissant des logements sociaux, le chantier de l'habitat social d'Olembé, reste un vœu pieux. Entre 2004, date de la pose de la 1ere pierre, à ce jour, aucune maison habitable n'est achevée. La route Yabassi-Nkondjock-Bafang, a accueilli environ 168 séances de levée topographique, puis plus rien. Après un frémissement de dernière minute avec le limogeage du ministre Bernard Messengue Avom des travaux publics, la route Ayos-Bonis, n'en finit pas avec ses balbutiements. Une bonne partie est élaborée, mais on attend, on attend... La même anxiété en termes d'attente du premier coup de pioche, se perçoit dans le démarrage des travaux de construction du 2eme pont sur le Wouri. Comment ne pas évoquer la question des infrastructures sportives avec la nonchalance affichée par le programme national de développement des infrastructures sportives (Pndis). Les américains ne sont pas toujours pressés.
La tragédie de l'amateurisme et du bricolage
Dans le registre des chantiers achevés et jamais livrés, on évoque les centrales thermiques de Kribi et de Yassa, dont les travaux depuis longtemps achevés, attendent leur inauguration; celle-ci étant le fait de l'agenda présidentiel. Que dire des Universités d'Etat de Bamenda et Maroua. Si l'une est une extension de l'école normale de Bambili, l'autre une simple Enieg, les deux attendent des investissements de grande envergure. Et puis il y a ces palais de justice, créés à l'emporte pièce par le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Laurent Esso dans les villes de: Mendong, Bonaberi, Bandjoun... Celui du Koung-Khi, a dû attendre la magnanimité de l'homme d'affaires Fotso Victor qui lui a affecté des bureaux. On le voit, d'autres chantiers morts dans l'œuf, se comptent par dizaines: la construction des palais de justice inopérationnel; l'avalanche des forfaitures dans les constructions des salles de classe, les hôpitaux et centres de santé, les établissements scolaires, les marchés et les routes. Qui ne se souvient du projet bâclé de l'arrimage de la Crtv sur satellite, lequel a englouti plus de deux milliards de FCFA. Aux divers chantiers dont les travaux sont aux arrêts, figurent également les batailles perdues contre la corruption, la pauvreté, l'insécurité, la vie chère... Comment expliquer que dans plusieurs cas, les gens mouillés dans les rentes routières, soient impunis? Le chef de l'Etat se joue-t-il avec beaucoup de désinvolture des espoirs et de la patience de ses compatriotes? Est-ce une insupportable arrogance volontaire qui consiste à vendre les illusions aux Camerounais? Sur le plan politique, le Senat et la Cour constitutionnelle, restent en chantier. Mille fois annoncés, jamais leur mise en route n'a franchi le cap... Hélas. Le cirque n'a que trop duré. Rideau.
II-Pierre tombale ... ou pierre précieuse!
«Paul Biya va-t-il enfin tenir à sa parole?», voilà comment se résumait au soir du 31 décembre 2011, l'angoisse d'une partie de l'opinion (restée candide) qui espérait qu'après 30 ans de règne sans partage (majorité au parlement, dans les communes et l'Exécutif concentré sur lui) le président qui confiait sans convaincre à Monatélé en 2004 qu'il «a changé» allait transformer le Cameroun en «vaste chantier dès le mois de janvier 2012», comme promis trois fois de suite. Mal en a pris certainement à cette opinion, lorsque parvenue au mois de févier aucun des travaux classés dans les calandres de «grands chantiers» n'a été inauguré. Quelques fois ils auront juste entendu parler à la Pravda nationale, d'un déblocage spécial de cent milliards sur le budget du Fonds routier pour le replâtrage de certains ouvrages de travaux publics, d'envergures nationales. Presque plus rien. Sinon, l'annonce des «grandes arrestations» et des «grandes convocations» au conseil de discipline budgétaire et financière avec «le haut accord du chef de l'Etat», fermez les bans. Car aucune protestation de la société civile ou même de la presse qui cherche sans réussite à identifier les «vastes chantiers» ne sera prise plus en compte.
Seulement, le train des promesses faites au cours d'une campagne électorale survenue après le printemps arabe comporte des wagons que même le myope n'aurait pas besoin de porter ses lunettes pour voir de mille lieues: feuilles de route évaluées après six mois, budget programme inauguré, and so all. Au point où, si rien n'est fait, on aura de la peine à convaincre même les fantassins médiatiques de la première heure. Alors, le cabinet civil de la présidence se rappelle aux bons souvenirs, ses nouvelles dévolutions subséquentes à la réorganisation administratives et gouvernementales du 9 décembre 2011 et communique sur l'évaluation des feuilles de route qu'il dit imminente. Mais ce n'est pas suffisant. Car les Camerounais cherchent curieusement à la loupe des chantiers qu'on disait pourtant vastes. Entre mise en œuvre, brainst-trusts, think-thank, groupes de travail.., une belle formule est trouvée: la pose de pierre. Ça ne coûte rien. Juste, peut être, le prix de cacahouètes à la fortune publique et le risque de bousiller une belle limousine ou un joli costume pour les «corps» constitués qui devront affronter la forêt vierge. La manœuvre vaut la chandelle! On commencera donc par Memve'ele. Le président lui-même annonce à la fin de la cérémonie organisée pour l'occasion «la pose de la première pierre de Lom Pangar, Mekin» et que sait-on encore? Et promet de retour de Memve'ele que le «meilleur reste à venir». Mince, ça ressemble au slogan publicitaire d'un opérateur de téléphonie mobile locale. Lui-même l'a changé pour autre chose. Mais le président, un brin rétro, l'a récupéré. Résultat des courses, on aura à la place des «vastes chantiers», les premières pierres, sans gage du démarrage des travaux et une formule publicitaire à la clé «le meilleur reste à venir...»
Seulement, à ce rythme, ces pierres posées ça et là sur l'ensemble du territoire ne finiront-elle pas par symboliser l'échec d'une idéologie politique indéfiniment travestie, du fait de la longévité au pouvoir de son chantre? Puis qu'on est passé du Renouveau, à l'Homme-Lion, puis au Meilleur choix, les grandes ambitions, maintenant les grandes réalisations et attendues les grandes réussites. Mais le panier de la ménagère n'a ressenti aucun effet. Alors qu' «on a tout essayé» (un autre slogan), sans pouvoir transformer cette pierre tombale en pierre précieuse qui mènera à «l'émergence en 2035»... Un autre slogan? Pauvre peuple qui croyait «en santé pour tous en l'an 2000», oh! Le slogan poivré!