Paul Biya et Elécam pour un Sénat « propre » ?

Cameroun : Paul Biya et Elécam pour un Sénat « propre » ?Depuis que sont publiées les listes des candidats aux sénatoriales en vue, que n’entendons pas ? Que ne lisons-nous pas ? Tout cela donne les vertiges, la trouille. C’est à se demander si cette fille du Renouveau qui en a deux : la Crtv aussi, rassemble vraiment. Clivages claniques et ethniques, luttes de positionnement, tout divise les camarades de Paul Biya : de la base au sommet. Il se dit que sous le coup de la déception et des frustrations, des lettres de démission sont déjà rédigées et vont pleuvoir sur la table du secrétaire général du Comité central du parti dès que sera connue la liste des sénateurs nommés par le président du parti et président de la République, M. Paul Biya.

D’autres font savoir qu’ils battront campagne pour le Sdf par exemple dans les régions du Littoral, Sud-Ouest et de l’Ouest. Question de sanctionner leur propre parti dont « l’ingratitude n’est plus tolérérable !». Pourtant, tout ne s’arrête pas avec le Sénat. Puisque les élections municipales et législatives se profilent aussi à l’horizon. On a cependant l’impression, curieusement, que certains des mécontents du parti du flambeau n’en sortiront pas pour aller planter des fleurs. Ils disent à qui veut les entendre que depuis environ trois décennies, ils ont tout donné à ce parti « mais n’ont rien reçu en retour ». Ils voient plutôt « d’illustres personnages, inconnus au bataillon, surgir de toutes parts pour ramasser des galons » sous leur barbe et leur nez. Ce qui veut dire qu’ils attendent rétribution. Sinon…

Ces revanchards et va-t-en guerre parlent comme des caïds qui gèrent le parti mais se voient « coiffés au poteau par des bleus, des ouvriers de la 11éme heure ». In fine, cette histoire des sénatoriales est perçue au Rdpc comme le royaume de Dieu, dont parle la Bible avec une foule de prétendants mais un nombre restreint d’élus. Les recalés se considèrent alors comme des damnés pour qui il n’y a plus d’espoir. Le parti aura fort à faire, il faudra qu’il y parvienne cependant : faire entendre raison à tous ces déçus et maintenir autant que faire ce peut sa cohésion et, au bout du compte l’unité nationale. Il ne servira à rien à ces milliers de « desperados » qui menacent de tout casser.

Le coup d’éclat d’Elecam qui a mis hors course 23 listes dont et surtout celles du Rdpc est perçu dans ces milieux-là comme un verdict divin. J’ai entendu quelqu’un s’exclamer « c’est bien fait ! » Dans certains milieux, c’est une véritable douche écossaise dans la mesure où certaines régions n’attendent plus que la « magnanimité » de Paul Biya pour avoir des sénateurs du terroir. Certes, il ne manquera pas de voix pour crier au complot. Mais on va faire comment ? Les disqualifiés sont tout naturellement rattrapés par les vieux démons des tripouillages et autres passe-droits qui font les « grands » sous le ciel du Renouveau. Voici quelques échantillons : des extraits du casier judiciaire délivrés par… la police et non la justice (encore une curiosité bien camerounaise) ; des étrangers « camerounisés » pour les besoins de la cause ; non respect du genre ; des pièces non légalisés … De ces petites choses qui ne devraient pas coincer des hommes politiques qui aspirent à devenir des sénateurs. Elecam vient de donner un véritable coup de pied dans la fourmilière, révélant au grand jour des faussaires qui peuplent le paysage politique et bien d’autres domaines de la vie au Cameroun.

Si cette vigilance était de mise depuis que le Renouveau est arrivé avec ses « rigueur  et moralisation » nombre de ses « honorables faussaires » qui arpentent les allées du Palais de Verre de Ngoa Ekélé n ‘y auraient jamais siégé. J’espère que Elecam ne s’arrêtera pas en si bon chemin. La même rigueur, la vraie cette fois-ci, à Elecam devra présider à la selection des candidats aux prochaines municipales et législatives pour assainir nos prochains conseils municipaux et parlement. Parmi les tigres qui rugissent depuis quelques jours derrière les portes du futur Sénat qui leur sont déjà closes, se trouvent de véritables forbans en trois pièces, œuvres de grands couturiers, roulant carosse, après avoir bâti leurs fortunes et renommée sur du faux. Ils n’ont pourtant pas les mots assez durs pour promettre plaies et bosses parce que leurs dossiers, plus ou moins bien ficellés ont été mis de côté. Chaud devant ! 

© Le Messager : Doo Bell


22/03/2013
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