Paul Biya en colère
A l’observation des mouvements des forces de l’ordre et des éléments de la garde présidentielle l’après-midi de vendredi 14 mai 2010, les populations de Yaoundé, pour la majorité, ont pensé que cela rentrait dans le registre des préparatifs du défilé du 20 mai. Que non ! Le branle-bas et le léger frémissement annonçaient le retour au bercail du chef de l’Etat Paul Biya, après un bref séjour privé d’une semaine en Europe.
Comme il en a été lors de son départ, le couple présidentiel est revenu sans tambours ni trompettes. Aucune image à la télévision nationale, pas le moindre communiqué à la CRTV-radio. Le moins qu’on puisse dire, c’est que depuis quelques mois, personne, même parmi les plus proches collaborateurs du président de la République, ne maîtrise plus l’agenda du chef de l’Etat. En ce moment où les festivités marquant la célébration des cinquantenaires ont atteint leur vitesse de croisière, Paul Biya n’a toujours pas marqué de son empreinte physique la moindre articulation du jubilé qu’il a pourtant annoncé à grand renfort de publicité. Attendu mardi 11 mai, jour du lancement des activités, il s’est fait représenter par le ministre d’Etat Marafa Hamidou Yaya lors du service interreligieux ; et par le vice-Premier ministre, ministre de l’Agriculture et du développement rural Jean Nkuété lors de la grande conférence sur les bilans et perspectives des cinquante ans de l’Indépendance.
Le week-end, pendant les deux grandes articulations culturelles portant sur la représentation théâtrale (vendredi) et le méga concert (samedi), certaines sources ont annoncé une éventuelle présence du chef de l’Etat au Palais, polyvalent des Sports. Une fois de plus, Paul Biya s’est fait représenter respectivement par les ministres Léopold Ferdiand Oyono et Martin Belinga Eboutou (président du comité national d’organisation). Des sources proches de la présidence de la République révèlent que le chef de l’Etat est courroucé par la manière avec laquelle sont organisées les activités. « Le chef de l’Etat a dit son amertume et son mécontentement. A l’en croire, la célébration donne l’impression que les Camerounais seraient entrain de bouder le jubilé. Il l’a fait savoir à beaucoup de ses ministres, directement impliqués dans l’organisation des festivités », explique une source.
L’envers et l’endroit de la médaille
C’est au forceps que la télévision nationale a retransmis en direct, de bout en bout, le méga concert de samedi dernier. Selon certaines langues, les craintes du chef de l’Etat seraient fondées sur le fait que, à l’observation, il y a plus d’exclusion que d’adhésion des Camerounais, à la célébration d’un événement qu’il veut populaire et fédérateur de toutes les consciences collectives nationales. « Au lieu d’un grand concert unique au Palais des sports, on pouvait faire de nombreux plateaux dans plusieurs points chauds de la ville de Yaoundé et même dans les autres grandes métropoles, de manière à ne pas faire des cinquantenaires, une affaire de la seule ville de Yaoundé », clame une source proche de la présidence. La préséance des intérêts personnels et égoïstes, les improvisations diverses et certains avatars résultants d’un amateurisme criard, sont autant de choses qui font enfler la grogne du président. « Dans les sous-commissions, on assiste à de nombreuses batailles d’intérêts. Les gens s’accrochent à leurs appétits pécuniaires, plutôt qu’à l’essentiel. En conséquence, on assiste à une fête au rabais et à des castings d’artistes improvisés ou cousus de fil blanc », rapporte une source bien introduite, sous anonymat.
Focal :Où est passé l’argent de la presse privée ?
Le chef de l’Etat Paul Biya est également remonté contre le comité d’organisation et surtout contre la sous-commission communication à cause de la timidité et du peu d’engouement des médias dans la communication tous azimuts des festivités des cinquantenaires. Selon des sources dignes de foi, le président de la République n’est pas satisfait de la mise à l’écart, pire encore, de la marginalisation des médias à capitaux privés ; leurs préoccupations financières n’ayant jusqu’ici, toujours pas été prises en compte. Dans les coulisses du ministère de la Communication, on affirme que Issa Tchiroma Bakary est le seul président d’une sous-commission à avoir été sevré de moyens financiers, alors que tous les autres ont reçu de l’argent frais et liquide. « Toutes les sous-commissions ont perçu et distribuent de l’argent à leurs troupes. C’est le cas pour la commission des conférences, la sous-commission culture où les artistes musiciens et comédiens ont déchargé des cachets mirobolants. Il en est de même du sport, car pour le match opposant le Cameroun des anciennes gloires au reste du monde, des faramineuses sommes d’argent ont été débloquées. Comment comprendre que c’est seulement dans la sous-commission présidée par Issa Tchiroma qu’il n’y a pas du clinquant ? », s’interroge un haut cadre du MINCOM.
De là à penser que des forces occultes en soient à ramer à contre-courant contre les aspirations et les ambitions démesurées du ministre de la Communication, il n’y a qu’un pas que beaucoup hésitent à franchir… « Le président de la République aurait instruit le ministre de tout faire pour remettre les pendules à l’heure ; quitte à débloquer de l’argent dans son budget de fonctionnement », croit savoir un haut cadre du ministère de la Communication. Avec le démarrage dès demain mardi 18 mai 2010 de la conférence de Yaoundé (Africa 21) et le nombre d’invités de marque qui commencent à arriver au Cameroun dès ce jour, il reste à espérer que les membres du comité d’organisation vont relever le défi.
Réaction
Positive Change dit :
17/05/2010 à 12:21
Quelle anniversaire, sans les routes, ni les hospitaux, ni infrastructures, ni les establisement scolaires bien equiper, sans l’electriciter. 50 ans et surtout , 28 ans de la pauvreter, impuniter, la gabegie et j en passe.
It is riduclous to say Cameroonians are celebrating « 50 years of independence » when the country’s leadership has nothing to showcase as achievements. What independence when the ruler is constantly out of the country and probably taking instructions from impearlists?
What independence when the interest of foreigners in Cameroon surpercedes that of Cameroonians. What independence when Cameroonians have been taken hostage by an aristocratic class which controls the army, the police, and the economy.
What independence when the three arms of government remains under a single person who seem not to have the interest of the country at heart?
The 100 billion being squandered for this historicaly wrong event, should have been use to provide electricity, water, quality education among other things for cameroonians.
© Le Messager.net
Écrit par souley.onoholio | Yaoundé Lundi, 17 Mai 2010 11:31