Le chef de l’Etat regagne la capitale au moment où Maurice Kamto présente ses ambitions politiques. Simple coïncidence ou hasard de l’agenda présidentiel ? Dans l’après-midi d’hier, le président de la République, Paul Biya, a effectué son retour, toutes sirènes hurlantes, dans la capitale après 17 jours passés dans son village natal à Mvomeka’a.
En effet, c’est le 8 janvier dernier que le chef de l’Etat s’y rendu, comme cela a très souvent été le cas au cours de son règne long de 29 ans. Parmi les actes pris depuis son « refuge », l’on signale notamment la signature du décret portant réorganisation du Conseil national de la Communication, qui est désormais un organe consultatif et de régulation, doté de pouvoirs de sanctions.
Au cours de son séjour de près de trois semaines au village, nos sources indiquent que Paul Biya a particulièrement suivi l’évolution de l’affaire des tracteurs abandonnés dans la broussaille au complexe industriel d’Ebolowa. Il aurait à cet effet commandé des rapports à différents services, ceci après avoir dépêché sur place une mission conduite par le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Emmanuel Nganou Djoumessi.
Du reste, le président de la République regagne la capitale le jour de la tenue du conseil de cabinet du mois de janvier. Conseil au cours duquel l’on a appris que tous les ministères ont déjà transmis leurs feuilles de route au Premier ministre, chef du gouvernement. Lequel se chargera, à son tour, de les acheminer au chef de l’Etat. Autre information découlant de ce Conseil, les projets de construction des logements sociaux piétinent au Cameroun. Parmi les raisons citées, le manque d’expérience des Pme (Petites et moyennes entreprises) locales chargées de l’exécution de ces projets.
Un Sos a été lancé en direction des entreprises étrangères, à en croire le communiqué ayant sanctionné cette rencontre mensuelle des membres du gouvernement. Le retour du chef de l’Etat à Yaoundé s’opère également le jour de la publication de la communication « censurée » de l’ancien ministre délégué à Justice, Maurice Kamto. Une communication dans laquelle il indique que la nation camerounaise « naguère rayonnante de prospérité, crainte et respectée dans sa zone d’influence naturelle et au-delà, est désormais banalisée, débordée de toutes parts dans l’indifférence, ou peut-être l’impuissance ».
Fort de la conviction que le Cameroun danse au bord du précipice, l’agrégé de droit des universités françaises, trouve cependant une issue : « je dis que la voie s’ouvre à une espérance nouvelle. Que les partis politiques de l’opposition, les acteurs de la société civile, les membres éclairés du parti dominant, les nombreux citoyens anonymes qui ont consenti tant de sacrifices pour la liberté, l’avènement et le progrès de la démocratie dans notre pays, trouvent dans cette Terre aux espoirs souvent trop vite gaspillés, la puissance du dépassement pour porter cette espérance à son accomplissement ».
Avant de conclure, sur le ton d’un leader qui se sent un destin national : « Nous serons du mouvement. Pour ce faire, nous présenterons au pays, dans les temps qui viennent, des idées et une équipe pour les porter. Il s’agira d’hommes et de femmes acquis à la cause de la paix par la justice, respectueux des institutions de la République et résolument tournés vers l’avenir : celui de la renaissance nationale pour un Cameroun qui gagne. Vive le Cameroun ».