En marge de l'aspect festif attaché à la visite de Paul Biya à Douala, la ville aura vécu lors de ces 48 heures, des évènements atypiques qui auront quelque peu épicé la double cérémonie lui ayant servi d'alibi.
ANIMOSITE
Deux jours, durant Dr Basile Atangana Kouna et Fritz Ntonè Ntonè se
seront regardés en chiens de faïence. Et pour cause, le premier
reprochait au second de n'avoir pas consommé les 6 milliards de F Cfa
qu'il mit à sa disposition pour restaurer la bretelle ralliant Bonanjo
au site de l'usine de traitement et de production de gaz naturel de
Logbaba-Ndogpassi, avant la cérémonie d'inauguration officielle de
celle-ci. En fait, le déblocage desdits fonds ayant été fait
tardivement, si Fritz Ntonè Ntonè s'aventurait à entamer le chantier y
afférent, il aurait été forclos.
Mais loin de s'en tenir à cette raison plausible, Dr Basile Atangana Kouna y vit au contraire, une manoeuvre du délégué du gouvernement visant à faire main basse sur ce pactole. Heureusement, les choses semblent être revenues à la normale, avec l'annonce dudit chantier, non plus comme un préalable, mais plutôt comme l'une des premières retombées socioéconomiques de cette usine pour les populations riveraines.
ARNAQUE DE HAUT VOL
A la faveur de la visite de Paul Biya à Douala, certains agents du
Cabinet Civil n'ont pas hésité de se faire du beurre sur le dos de
certains industriels, notamment les deux cimenteries jouxtant le site de
la cérémonie de pose de la première pierre du deuxième point sur le
Wouri. En l'occurrence, Cimaf et Dangote approchés par lesdits agents
qui leur vendirent l'improbable visite de leurs installations
respectives par le chef de l'Etat. Du vent, ce d'autant plus qu'il n'en
était pas question, même si à l'occasion, les managers desdites
cimenteries on saigné pour assurer la logistique devant précéder et
assurer les frais inhérents à la gestion de cet inespéré honneur que
leur ferait le chef de l'Etat. Une frappe technique en somme subie par
les deux cimenteries sans que cela s'ébruite au point de parvenir aux
oreilles du prestigieux hôte qu'elles attendirent en vain.
Tous deux assis derrière Paul Biya, le président du Sénat, Marcel Niat Njifenji et le président de l'Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, semblaient se livrer à une bagarre de préséance, chaque fois que le Chef de l'Etat se retournait. Mais autant on se serait attendu que Niat fut le premier à prêter quelque oreille attentive à ce qu'entendait déclarer ou dire Paul Biya, c'est Cavaye Yeguie qui le premier essayait de s'en approcher. Peut-être ce dernier n'a-t-il pas encore intégré le fait pour lui d'être désormais relégué au troisième plan, supplanté désormais par Marcel Niat Njifenji qui lui-même n'a pas encore assimilé les règles protocolaires. Et entre hésitations de l'un et réminiscences de l'autre, on aurait cru des pugilistes dans un ring, comme si c'était à qui assénera le premier, le coup fatal, quand bien même les dispositions protocolaires sont univoques à ce propos.
BENEDICTION ET FORCES OCCULTES
Avant et après la cérémonie de pose de la première pierre du second pont
sur le Wouri, la ville de Douala a connu deux pluies diluviennes avec
des effets différents. Si la première s'accompagna de mort d'hommes,
suite aux inondations qu'elle causa, certains esprits assimilèrent cela
au combat âpre que menèrent les dignitaires du Ngondo contre des forces
occultes qui entendaient saborder la cérémonie du lendemain. Comme pour
le confirmer, ils n'hésitèrent pas à assimiler les incantations des
dignitaires Sawa d'avant la pose de première pose, comme la protection
ultime qu'ils entendaient assurer non sans quérir à l'occasion, la
bénédiction des esprits de l'eau. Et c'est certainement pourquoi,
aussitôt après ladite pose, Douala replongea dans un véritable déluge,
quand bien même celui-là n'eut pas les mêmes conséquences désastreuses
que celui de la veille. Analyse faite, faudrait-il associer à de telles
oeuvres des sacrifices humains?
FLAIR OU OPPORTUNISME ?
Au luxe ambiant que devait revêtir le site de la cérémonie de la pose de
la première pierre, d'aucuns n'ont pas hésité de saisir littéralement
cette occasion au vol et réaliser à l'occasion de bonnes affaires. Ainsi
en estil de cet opérateur qui s'en titre avec pas moins d'une centaine
de millions pour la location de tentes Vip pour lesquelles, il aura
également adjoint la location d'autres commodités pour la somme
symbolique de F Cfa 1 million/jour. Pour le faire, il fallait
certainement avoir du flair et surtout être dans le secret de ceux
commis à l'organisation matérielle de cette cérémonie. Dans la foulée,
que quelques badauds en mal d'exploits se soient essayés au prix de
leurs vies à s'emparer des climatiseurs, la nuit tombée après le passage
du Chef de l'Etat, traduit certainement le fait pour ces malheureux
d'avoir mis cela sur le compte des pertes exceptionnelles de l'opérateur
ayant gagné ledit marché.