Paul Atanga Nji: Les mains indélicates de la sécurité camerounaise
Yaoundé - 03 Septembre 2010
© Léger Ntiga | Mutations
Personnage au passé sulfureux, le nouveau secrétaire permanent du Cns, qui n’a pas quitté l’entourage de Paul Biya ces dernières années ne rassure pas pour autant.
Le sujet anime les conversations dans la capitale camerounaise depuis que le chef de l’Etat, Paul Biya a rendu public, mardi 31 août 2010, le décret nommant Paul Atanga Nji au poste de secrétaire permanent du Conseil nationale de la sécurité (Cns). Cumulativement avec ses fonctions de ministre chargé des missions à la présidence de la République, ce quinquagénaire au visage avenant et a priori débonnaire, suscite la controverse. Y compris dans les cercles du pouvoir où sous cape, nombre de ses camarades de parti estiment que «c’est une erreur que de lui confier un poste aussi sensible».
Créé par décret du chef du président de la République, le 09 janvier 2009, le Conseil national de la sécurité est chargé de «faire périodiquement la synthèse des renseignements intéressant la sécurité intérieure et extérieure de la Nation; formuler des propositions d'orientation de renseignement prévisionnel; donner son avis sur tout dossier à lui soumis par le Président de la République». Le Cns est par ailleurs, «administrativement rattaché au secrétariat général de la présidence de la République». C’est donc une structure aux missions sensibles qu’on met entre les mains de Paul Atanga Nji.
Imposture
Un personnage connu pour quelques états de «sévices» qui ont probablement convaincu Paul Biya de son «engagement sans failles». D’abord dans son efficacité au cours de certaines missions dans l’ombre. Que l’on se souvienne qu’en septembre 2009, au plus fort de l’affaire des vacances qualifiées de dispendieuses du chef de l’Etat, Paul Biya à la Baule, c’est ce ministre chargé des missions (finalement compliquées) qui emboucha la trompette pour faire des pressions sur la direction de l’hôtel L’Hermitage de la Baule. Et dui, à distance, pilota la communication du gouvernement en envoyant à Yaoundé les fax et tarfis d’hôtel, pour tenter de prendre à défaut les médias qui avaient annoncé la nouvelle.
Quelques mois auparavant (en juin), Paul Atanga Nji traitait le Comité catholique contre la faim et pour le développement (Ccfd), d’imposture. Dans une interview accordée à Cameroon Tribune, il réagissait aux allégations du Ccfd sur les biens mal acquis du président camerounais, Paul Biya. Atanga Nji déclarait notamment qu’il était «déçu du caractère mensonger de ce rapport».
Il l’était «doublement parce qu’une Ong qui se respecte travaille pour l’amélioration de notre collectivité. Une Ong ne doit pas être utilisée pour la propagation des fausses nouvelles aux fins déstabilisatrices. C’est intellectuellement malhonnête. Je crois que le Ccfd se trompe d’époque car le chef de l’Etat camerounais fait l’unanimité sur certains faits notamment la discrétion, le sens de l’Etat. La probité et une rigueur intellectuelle sans faille».
Comment, dans ces conditions, Paul Biya pouvait demeurer insensible aux appels de son actuel ministre chargé de Missions ? Lui qui est par ailleurs ancien pensionnaire de la prison de New-Bell à Douala. Mais Atanga Nji n’a pas oublié d’où il vient et ne veut surtout pas y retourner. Courant 2004, il dirigea, à la tête d’un millier de personnes, une marche de soutien à Paul Biya dans les rues de Bamenda (sa ville d’origine). À l’époque, il entendait apporter une réplique aux leaders de l’opposition qui exécutaient chaque mardi, une marche pour des élections transparentes à Yaoundé. Trois années plus loin, le président de la section du Rdpc de la Mezam (Nord-Ouest du Cameroun), a mené une grande activité médiatique entre 2007 et 2008.
Au moment de la campagne pour la modification de la constitution permettant à Paul Biya de briguer un autre mandat présidentiel, il sera plus qu’au front. C’est dans ces conditions qu’il fait signer l’appel dit de Bamenda en faveur de la modification de la constitution, le 05 novembre 2007 (24h avant celui voulu spécialement médiatique de Monatélé).
L’ancien promoteur de Highland Corporation Bank, un établissement financier ayant longtemps fonctionné sans agrément (en dépit des mises en demeure de la Cobac, mais qui est tombé en faillite juste après), réagissant à sa nomination mardi soir sur les antennes de la Crtv, a remercié le chef de l’Etat pour cette autre marque de confiance. C’est la moindre des choses. Paul Atanga Nji s’est par ailleurs engagé à redoubler d’effort au travail pour toujours mériter l’attention de Paul Biya. Controversé, incertain et peu sûr pour la sécurité publique pour certains, Paul Atanga Nji prétend jouir désormais de l’entière confiance de Paul Biya de qui il tient la coordination des renseignements.
© Léger Ntiga | Mutations
Personnage au passé sulfureux, le nouveau secrétaire permanent du Cns, qui n’a pas quitté l’entourage de Paul Biya ces dernières années ne rassure pas pour autant.
Le sujet anime les conversations dans la capitale camerounaise depuis que le chef de l’Etat, Paul Biya a rendu public, mardi 31 août 2010, le décret nommant Paul Atanga Nji au poste de secrétaire permanent du Conseil nationale de la sécurité (Cns). Cumulativement avec ses fonctions de ministre chargé des missions à la présidence de la République, ce quinquagénaire au visage avenant et a priori débonnaire, suscite la controverse. Y compris dans les cercles du pouvoir où sous cape, nombre de ses camarades de parti estiment que «c’est une erreur que de lui confier un poste aussi sensible».
Créé par décret du chef du président de la République, le 09 janvier 2009, le Conseil national de la sécurité est chargé de «faire périodiquement la synthèse des renseignements intéressant la sécurité intérieure et extérieure de la Nation; formuler des propositions d'orientation de renseignement prévisionnel; donner son avis sur tout dossier à lui soumis par le Président de la République». Le Cns est par ailleurs, «administrativement rattaché au secrétariat général de la présidence de la République». C’est donc une structure aux missions sensibles qu’on met entre les mains de Paul Atanga Nji.
Imposture
Un personnage connu pour quelques états de «sévices» qui ont probablement convaincu Paul Biya de son «engagement sans failles». D’abord dans son efficacité au cours de certaines missions dans l’ombre. Que l’on se souvienne qu’en septembre 2009, au plus fort de l’affaire des vacances qualifiées de dispendieuses du chef de l’Etat, Paul Biya à la Baule, c’est ce ministre chargé des missions (finalement compliquées) qui emboucha la trompette pour faire des pressions sur la direction de l’hôtel L’Hermitage de la Baule. Et dui, à distance, pilota la communication du gouvernement en envoyant à Yaoundé les fax et tarfis d’hôtel, pour tenter de prendre à défaut les médias qui avaient annoncé la nouvelle.
Quelques mois auparavant (en juin), Paul Atanga Nji traitait le Comité catholique contre la faim et pour le développement (Ccfd), d’imposture. Dans une interview accordée à Cameroon Tribune, il réagissait aux allégations du Ccfd sur les biens mal acquis du président camerounais, Paul Biya. Atanga Nji déclarait notamment qu’il était «déçu du caractère mensonger de ce rapport».
Il l’était «doublement parce qu’une Ong qui se respecte travaille pour l’amélioration de notre collectivité. Une Ong ne doit pas être utilisée pour la propagation des fausses nouvelles aux fins déstabilisatrices. C’est intellectuellement malhonnête. Je crois que le Ccfd se trompe d’époque car le chef de l’Etat camerounais fait l’unanimité sur certains faits notamment la discrétion, le sens de l’Etat. La probité et une rigueur intellectuelle sans faille».
Comment, dans ces conditions, Paul Biya pouvait demeurer insensible aux appels de son actuel ministre chargé de Missions ? Lui qui est par ailleurs ancien pensionnaire de la prison de New-Bell à Douala. Mais Atanga Nji n’a pas oublié d’où il vient et ne veut surtout pas y retourner. Courant 2004, il dirigea, à la tête d’un millier de personnes, une marche de soutien à Paul Biya dans les rues de Bamenda (sa ville d’origine). À l’époque, il entendait apporter une réplique aux leaders de l’opposition qui exécutaient chaque mardi, une marche pour des élections transparentes à Yaoundé. Trois années plus loin, le président de la section du Rdpc de la Mezam (Nord-Ouest du Cameroun), a mené une grande activité médiatique entre 2007 et 2008.
Au moment de la campagne pour la modification de la constitution permettant à Paul Biya de briguer un autre mandat présidentiel, il sera plus qu’au front. C’est dans ces conditions qu’il fait signer l’appel dit de Bamenda en faveur de la modification de la constitution, le 05 novembre 2007 (24h avant celui voulu spécialement médiatique de Monatélé).
L’ancien promoteur de Highland Corporation Bank, un établissement financier ayant longtemps fonctionné sans agrément (en dépit des mises en demeure de la Cobac, mais qui est tombé en faillite juste après), réagissant à sa nomination mardi soir sur les antennes de la Crtv, a remercié le chef de l’Etat pour cette autre marque de confiance. C’est la moindre des choses. Paul Atanga Nji s’est par ailleurs engagé à redoubler d’effort au travail pour toujours mériter l’attention de Paul Biya. Controversé, incertain et peu sûr pour la sécurité publique pour certains, Paul Atanga Nji prétend jouir désormais de l’entière confiance de Paul Biya de qui il tient la coordination des renseignements.