Passeport Cemac: affairisme autour du précieux sésame
Passeport Cemac: affairisme
autour du précieux sésame
(Dikalo 18/06/2010)
A défaut de mouiller la barbe ou d’être recommandé de très haut, il faut faire preuve de beaucoup trop de patience pour l’obtenir.« Je traîne ici depuis 3 mois pour obtenir mon passeport. Je ne sais pas ce qui se passe. Personne n’est disposé à te dire quoi que ce soit. Je crois que je vais finalement rencontrer le commissaire. A l’allure où vont les choses, je ne vais jamais l’obtenir ». Ces paroles de Jean N. traduisent très bien le désarroi des Camerounais qui veulent se procurer le passeport Cemac.
A certains, il est tout simplement servi cette rengaine :« il n’y a pas de cartons », belle excuse pour que tu te calmes ou que tu prennes la résolution comme d’autres d’utiliser les filons qui marchent.
En fait, ce n’est un secret pour personne. Le passeport fait l’objet de marchandage de toute sorte. Les prix varient selon la tête du client et surtout du réseau. A ce titre, certains donneraient 50. 000 Fcfa là où d’autres déboursent 150.000 Fcfa. Les réseaux s’établissent en fonction du contact. « Moi j’ai donné 150 mille à un officier de police et j’ai obtenu mon passeport en 3 jours », témoigne une dame visiblement joyeuse. Elle poursuit : « en tout cas, je n’avais pas de choix. Mon passeport était périmé et ma date de voyage approchait ». Comme lui, un employé d’une grande entreprise de la place, après plus de trois mois d’attente, délai de rigueur de deux mois expiré, menacé de rater sa mission à l’étranger, a dû solliciter une intervention au sommet pour entrer en possession du passeport.
Pour avoir la tache facile, il faut aussi soit être recommandé par une personnalité, soit connaître un commissaire de police influent. Il va vous épargner les files d’attentes, les engueulades, les frustrations, bref les tracasseries de tous ordres. Il est très désagréable de voir les gens qui sont reçus avant vous parce qu’ils sont escortés par un responsable de la police. Ce genre de situation donne souvent lieu aux coups de gueule de toutes sortes. Le nouveau commissaire de l’Emi-émigration a du pain sur la planche pour essayer d’assainir ce service. Les habitudes ayant la peau dure, va-t-il y parvenir ?
Dominique Ndocki
(Dikalo 18/06/2010)
A défaut de mouiller la barbe ou d’être recommandé de très haut, il faut faire preuve de beaucoup trop de patience pour l’obtenir.« Je traîne ici depuis 3 mois pour obtenir mon passeport. Je ne sais pas ce qui se passe. Personne n’est disposé à te dire quoi que ce soit. Je crois que je vais finalement rencontrer le commissaire. A l’allure où vont les choses, je ne vais jamais l’obtenir ». Ces paroles de Jean N. traduisent très bien le désarroi des Camerounais qui veulent se procurer le passeport Cemac.
A certains, il est tout simplement servi cette rengaine :« il n’y a pas de cartons », belle excuse pour que tu te calmes ou que tu prennes la résolution comme d’autres d’utiliser les filons qui marchent.
En fait, ce n’est un secret pour personne. Le passeport fait l’objet de marchandage de toute sorte. Les prix varient selon la tête du client et surtout du réseau. A ce titre, certains donneraient 50. 000 Fcfa là où d’autres déboursent 150.000 Fcfa. Les réseaux s’établissent en fonction du contact. « Moi j’ai donné 150 mille à un officier de police et j’ai obtenu mon passeport en 3 jours », témoigne une dame visiblement joyeuse. Elle poursuit : « en tout cas, je n’avais pas de choix. Mon passeport était périmé et ma date de voyage approchait ». Comme lui, un employé d’une grande entreprise de la place, après plus de trois mois d’attente, délai de rigueur de deux mois expiré, menacé de rater sa mission à l’étranger, a dû solliciter une intervention au sommet pour entrer en possession du passeport.
Pour avoir la tache facile, il faut aussi soit être recommandé par une personnalité, soit connaître un commissaire de police influent. Il va vous épargner les files d’attentes, les engueulades, les frustrations, bref les tracasseries de tous ordres. Il est très désagréable de voir les gens qui sont reçus avant vous parce qu’ils sont escortés par un responsable de la police. Ce genre de situation donne souvent lieu aux coups de gueule de toutes sortes. Le nouveau commissaire de l’Emi-émigration a du pain sur la planche pour essayer d’assainir ce service. Les habitudes ayant la peau dure, va-t-il y parvenir ?
Dominique Ndocki
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