Pas très douce France pour Camair Co
Mardi, 21 Février 2012 10:30
Denis Nkwebo
Concurrence. Refus de visas au personnel et à la
presse, contrôles intempestifs. Et malgré tout, la compagnie aérienne
nationale assure ses vols.
Sept jours sur sept, la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co)
dessert désormais la France, à raison de quatre vols sur Paris et trois
sur Lyon.
Le 1er février 2012, l’ouverture de cette dernière destination s’est
heurtée à une résistance des autorités françaises, qui ont refusé le
visa d’entrée aux journalistes invités à vivre en direct l’événement. «
Ils nous ont tournés en bourrique, toutes les formalités ont été
remplies. Mais on est parti sans les journalistes. Ça arrive souvent,
même avec le personnel de Camair-Co », explique Yolande Bodiong, Public
Relations et Corporate Communications Manager à Camair-Co. Ce dernier
incident en date fait partie d’une série de mesures qualifiées
d’injustes par la partie camerounaise, et constituent un frein à
l’activité économique de la compagnie aérienne nationale.
En effet, Camair-Co a signalé auprès des autorités camerounaises une
série d’incidents survenus sur ses vols à destination de la France. « Il
s’agit de cas récurrents de contrôles systématiques chaque fois à
l’atterrissage. D’ailleurs, lors du vol inaugural sur Lyon, nous avons
été contrôlés », indique un pilote qui affirme par ailleurs qu’il y a en
cause une concurrence déloyale menée par moyens administratifs, au
profit de la compagnie Air France « qui assure 10 vols hebdomadaires en
direction du Cameroun sans aucune tracasserie ». Contacté hier, un
employé du service des visas au consulat de France à Douala a indiqué : «
Les visas demandés par Camair-Co au profit des journalistes ont été
tous accordés. » « Il s’agit de visas inutiles accordés le lendemain du
décollage de l’avion de Douala », répond-on à la cellule de
communication de Camair-Co.
Malgré les écueils, c’est plutôt une performance au-dessus de la
moyenne qu’affiche la compagnie aérienne, après des débuts difficiles.
13 destinations desservies actuellement, vols réguliers, un taux de
remplissage situé entre 70 et 80% sur les vols internationaux durant
tout le mois de décembre 2011, saturation sur la ligne intérieure
Douala-Yaoundé. Et cap sur Kinshasa en mars prochain, en attendant que
Dubaï vienne s’ajouter à la liste. A la direction générale de
l’entreprise, on ne parle pas encore de chiffres.
Denis Nkwebo