Après
l’annonce faite par Barack Obama, le président américain, de renforcer
le dispositif de sécurité dans les ambassades américaines, après
l’assassinat de son représentant en Libye mardi soir, l’on observe que
rien n’a fondamentalement changé autour de la représentation
diplomatique que dirige Robert P. Jackson.
Nous sommes au quartier Bastos, lieu dit Golf où trônent majestueusement
les locaux abritant l’ambassade des Etats Unis à Yaoundé. Il est 12
heures ce jeudi 13 septembre 2012. Le soleil arrose la terre de ses
rayons. Des grosses cylindrées, en majorité portant les inscriptions «
Cd (Corps diplomatique, ndlr) », vont et viennent.
Devant la première entrée de l’ambassade du pays de l’oncle Sam, un inspecteur de police est assis, et échange avec un agent de sécurité. Ils sont de temps à autres interrompus par des communications radio provenant d’un émetteur disposé sur la fenêtre de la guérite. C’est par là que les véhicules du personnel de l’ambassade passent pour se garer dans l’enceinte.
Un peu plus loin, c’est la deuxième entrée,
réservée aux usagers. Un vigile y est posté à l’extérieur, comme
d’habitude. Dans un autre box sont installés deux policiers. Et c’est
tout. C’est la même sérénité à la résidence de Robert P. Jackson, situé
au quartier Bastos, non loin du lieu dit Vallée Nlongkak. Un dispositif
sécuritaire spécial n’a pas été mis en place.
Pourtant, après l’assassinat dans la nuit du mardi à mercredi de J.
Christopher Stevens, ambassadeur des Etats Unis en Libye, Barack Obama a
fermement condamné cet acte barbare. « Je condamne fermement cette
attaque scandaleuse contre notre mission diplomatique à Benghazi qui a
coûté la vie à quatre Américains, dont l'ambassadeur Chris Stevens [...]
Les Etats-Unis rejettent les efforts visant à dénigrer les croyances
religieuses des autres, et nous devons tous, de façon non équivoque,
nous opposer à ce genre de violence insensée qui coûte la vie à des
fonctionnaires », a-t-il souligné quelques heures après l’attaque ayant
débouché sur la mort de quatre fonctionnaires américains.
Par la même occasion, Barack Obama a indiqué son
intension de renforcer les mesures de sécurité dans et autour des
représentations diplomatiques américaines dans le monde. Mais aucun
changement n’est encore visible au Cameroun.
L’étincelle ayant mis le feu aux poudres est la diffusion d’un film taxé
« d’anti-islamiste » par les fidèles libyens, qui ont aussitôt attaqué
l’ambassade situé à Benghazi. La Libye a présenté ses excuses mercredi
aux Etats-Unis et au monde entier au lendemain de l'attaque.
L'Afghanistan a préféré condamner le film à l'origine des troubles,
qualifié "d'inhumain et insultant" et de "coup porté contre la paix". Le
Vatican a lui aussi, condamné les "provocations" contre les musulmans,
tout comme le gouvernement égyptien qui appelle toutefois à la
"retenue".
Les Frères musulmans, principale force politique égyptienne dont est
issu le président Mohamed Morsi, ont appelé à manifester vendredi contre
les "insultes" à l'Islam. Ils avaient été devancés par... les chrétiens
d'Egypte, qui ont eux aussi décidé de manifester leur soutien aux
musulmans après avoir été accusés par les médias et des prédicateurs
d'être à l'origine du film. L’on apprend que des manifestations ont
également eu lieu en Egypte, en Algérie et au Yemen, pour condamner ce
film.