Parcours Oyono : Vie et œuvre d’un Fong
C'est après la fin de la première guerre mondiale que voit le jour Ferdinand Léopold Oyono. C’était le 14 septembre 1929 à Ngoulemakong dans la lignée Mvog Zang alors que ses camarades et amis d'enfance l'ont pourtant cru Bene.
Fils de Jean Oyono Etoa de la famille Mvog Akoa, son enfance passée à Ebolowa a fait croire qu'il était Boulou. Et pourtant, Ferdinand L. Oyono est un Fong de Ngoazip I, ce clan isolé entre les Bulu et les Mvog Belinga, leurs compagnons d'échappée vers la mer. Descendant d'une haute lignée dans sa famille Fong, Ferdinand L. Oyono avait pour grand-oncle un homme illustre entre tous et dont le nom sert d'exclamation proverbiale chez tous les Fong : Oyono Etoa Mekong.
Du côté maternel, il était le rejeton de Dame Mvodo Belinga Agnès (fille de Belonga Ekodo, chef supérieur Bene dont la chefferie, héréditaire se perpétue encore à son siège, Ngoulemakong.). C'est principalement aux côtés de sa mère, que le petit Ferdinand passera son enfance au Cameroun. Ce qui laissera croire qu’il est Bene.
Parcours
En politique, Ferdinand Oyono révèle la richesse d’une personnalité résolument engagée au sein de son parti le Rdpc et dans la construction de la politique intérieure et extérieure du pays dans son ensemble. Sur le plan externe, sa carrière plaide pour lui. Il a été un diplomate remarqué et remarquable. Une carrière riche et pleine qui l’a conduit de Bruxelles, à Vienne en passant par le Libéria, les Etats-Unis, etc…
Sur le plan interne, Ferdinand Léopold Oyono ne s’est pas contenté de son rôle de technocrate. Ecrivain politique engagé à l’époque coloniale, le diplomate est aussi un militant, un cadre du Rdpc. Sa présence constante dans les instances pensantes et dirigeantes de la politique intérieure du Cameroun ne saurait être réduite au silence. Il a été de tous les congrès dont ceux de Juin 1990 et de Décembre 1996, mais aussi de toutes les campagnes électorales, notamment en tant que président de la commission départementale de la Mvila.
Pour l’anecdote, il a été jusqu’à mettre son talent littéraire au service de son « militantisme lucide » disait il, en composant un poème de célébration du parti et de son président national intitulé « Hymne Rdpc du Sud. »
L’humaniste Ferdinand Léopold Oyono, marié, père de trois enfants, était Grand Officier de l’Ordre de la Valeur du Cameroun. Son parcours personnel et professionnel lui ont aussi valu de nombreuses distinctions honorifiques internationales dont celle de Grand Officier de la légion d’Honneur en France. Il a d’ailleurs reçu à titre posthume, la distinction de Grand cordon du mérite camerounais.
Parcours Professionnel
1962 : Ministre plénipotentiaire auprès des communautés Economiques Européennes à Bruxelles
1963-1965: Ambassadeur Cameroun au Libéria ; membre de la délégation du Cameroun au sommet constitutif de l’OUA 1963.
1965-1968: Ambassadeur du Cameroun dans les pays du Benelux et auprès des communautés européennes
1969-1974: Ambassadeur Représentant permanent du Cameroun au Nations Unies ;Vice président du conseil de sécurité de L’ONU ;Vice président de l’assemblée général des nations unies; Président du Conseil d’Administration de l’UNICEF; Président de la commission politique à la commission des ministres des affaires étrangères des pays non alignés à Lima (Pérou); Rapporteur général de la même conférence à Colombe(Sri Lanka); Président du conseil des Nations Unies pour la Namibie; élu président de la première Commission des Questions de désarmement et de la sécurité internationale.
1984: Ambassadeur du Cameroun en Grande Bretagne et dans les pays scandinaves.
1985-1987: Secrétaire général de la Présidence de la république du Cameroun.
1987-1990: Ministre chargé de l’urbanisme et de l’habitat du Cameroun.
1992 : Ministre des relations extérieures du Cameroun.
1993 : Vice président de la conférence des Droits de l’Homme à Viennes.
1996 : Président du Conseil des Ministres de l’OUA.
1997 : Ministre d'état Ministre de la Culture.
2009 : Ambassadeur itinérant à la présidence de la République du Cameroun.