Parcours miraculeux Corée du Sud: un développement économique très rapide
Par marie.noelle.guichi | Mardi 18 mai 2010 | Le Messager
En tant qu’un des quatre dragons asiatiques, la Corée du Sud a réalisé un record incroyable de croissance et d’intégration dans l’économie mondiale moderne. En 1960, le PIB par habitant de la Corée du Sud était comparable à ceux des pays pauvres d’Afrique et d’Asie, comme le Cameroun et l’Indonésie, avec 260 $ par habitant. Aujourd’hui, son PIB par habitant est plus de dix fois supérieur à celui de la Corée du Nord voisine et du même niveau que ceux de la Grèce et de l’Espagne au sein de l’Union européenne. En 2004, il s’élevait à 19 000 $ par habitant en parité de pouvoir d’achat, ce qui la plaçait au 49e rang mondial. Ce, contre 1745 $ par habitant en Corée du Nord ; 5560 $ par habitant en Chine ; et 32 600$ par habitant en France. []En 2006, la Corée du Sud est la 13ème puissance économique mondiale. Elle se situe alors derrière la Russie mais devant le Mexique. En cette année 2010, elle occupe le 9ème rang mondial en la matière.
Trois phases peuvent être distinguées dans ce développement économique fulgurant entre 1953 et 1980[]. C’est une phase de substitution aux importations, entre 1953 et 1961. Ensuite c’est un développement extraverti basé sur l’essor des exportations de 1961 à1973. Enfin, c’est la mise en place d’industries lourdes entre 1973 et 1980. Le modèle de développement sud-coréen est basé sur des liens étroits entre le gouvernement et les milieux d’affaires, y compris le crédit dirigé, les restrictions aux importations, le financement de certaines industries, et un gros effort de travail. Le gouvernement a favorisé l’importation des matières premières et de la technologie aux dépens des biens de consommation et a encouragé l’épargne et l’investissement au détriment de la consommation. La Corée du Sud est ainsi devenue très forte dans l’industrie manufacturière, les chantiers navals, l’automobile et l’acier. Aujourd’hui elle veut être compétitive dans l’industrie verte.
En 2009, suite à la crise financière mondiale qui a véritablement commencé à sévir en 2008, elle a enregistré une chute de ses exportations. Mais une chute moindre par rapport à celle du Japon, de Taïwan, ou même de Hongkong. Et, en mai 2009, elle connaît même, pour le quatrième mois consécutif, un surplus commercial de plus de 5 milliards de dollars. Si la Corée du Sud s’en est sortie mieux que les autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE, dont le premier ministre sud-coréen, Han Seung Soo en est président pour un an, depuis mai 2009), c’est aussi en raison du plan de soutien de 38 milliards de dollars lancé par son gouvernement. Elle a également des marges de manœuvre que d’autres pays n’ont pas ; notamment sa dette qui n’est que de 30 % du PIB. C’est beaucoup moins que celle des autres pays de l’Ocde qui tournent autour de 50 %. La Corée du Sud s’est même permise de baisser son taux d’intérêt à 2%. Pour le plus grand bonheur des pauvres pays africains, dont le Cameroun, en quête de crédit au taux préférentiel, pour le financement de son économie, à travers des projets structurants.