Parade: Tchiroma veut envoyer des journalistes à l'ENAM et à l'IRIC

Yaoundé, 08 avril 2013
© Thierry Djoussi | La Météo

Le Ministre de la Communication a remis cette promesse au goût du jour lors d'un point de presse, assez houleux, portant sur la visite présidentielle en Turquie.

Du 25 au 28 mars 2013, Paul Biya, accompagné de son épouse et d'une forte délégation ministérielle et d'entrepreneurs camerounais, a effectué une importante visite officielle en République de Turquie, à l'invitation de son homologue turc Abdullah Gul. Le 4 avril, soit environ une semaine plus tard, Issa Tchiroma Bakary ayant lui aussi été du voyage turc, a cru encore utile de réunir la presse pour l'entretenir d'une visite qui n'a plus de secret pour l'opinion, parce que abondamment relayée par les journaux, aussi bien ceux ayant été accrédités que ceux laissés au pays.

Selon le Ministre de la Communication (MINCOM), «cette visite intervenait après celle effectuée au Cameroun, les 16 et 17 mars 2010, par le Président Gul, à l'invitation du Chef de l'Etat camerounais». Issa Tchiroma Bakary a, à son tour, rappelé la volonté des deux pays d'accroître leur volume d'échange qui devrait passer de «200 millions de dollars à l'heure actuelle à 500 millions de dollars en 2015». Les domaines de coopération industrielle privilégiés en vue d'atteindre cet objectif sont: les mines, l'énergie, la défense, le Btp, les transports et particulièrement la marine marchande, a souligné le MINCOM. Les deux parties en ont profité pour s'accorder sur le choix financier d'Eximbank Turquie et Amérique pour les grands projets routiers, notamment le pont sur la Sanaga à Natchigal et le lot n°3 de la route Obala-Batchenga-Bouam.

Lors de cette visite d'Etat, comme a tenu à préciser Issa Tchiroma, sept accords de coopération ont été signés dans les domaines de la défense, du tourisme, de la communication audiovisuelle, des académies diplomatiques, de l'exploitation minière, de l'énergie et des hydrocarbures.
Emerveillement.

A en croire le MINCOM, Paul Biya a été «particulièrement» marqué par l'expérience turque en matière de zones franches. Ce pays-continent, à cheval entre l'Asie et l'Europe, compte au total pas moins de 275 zones franches industrielles, dont onze sont implantées à Ankara, la capitale. «Le Chef de l'Etat, a révélé Tchiroma, a instruit sa délégation de s'approprier de cette expérience pour l'adapter au contexte de notre pays». Et pour cause: ces zones franches représentent un important réservoir d'emplois directs et indirects. Dieu seul sait combien l'emploi est rare au Cameroun. A cet effet, Paul Biya a invité une «délégation d'hommes d'affaires turcs au Cameroun dès ce mois d'avril», a précisé le conférencier du jour.

Outre le Président turc, M. Biya s'est entretenu avec des personnalités telles Recep Erdogan (le système parlementaire turc fait de lui le véritable patron du pays) et Cemil Cicek, Président de l'Assemblée nationale.

Lors de son point de presse, Tchiroma a quelque peu perdu son sourire habituel suite à une question de journaliste liant le triomphalisme débordant autour de la qualité de la récente visite présidentielle en Turquie à une opération de réhabilitation diplomatique après la (supposée) rebuffade parisienne. La délégation camerounaise fut alors accueillie au bas de la passerelle par l'Ambassadeur de France... au Cameroun. Un tantinet secoué mais pas à court de parade, le «porte-parole du Gouvernement» a martelé une promesse faite au lendemain de ladite visite (28 janvier-05 février): «Je vais envoyer les journalistes à l'IRIC et à l'ENAM pour qu'ils aient un rudiment de connaissances en matière de diplomatie et de droit». Les journalistes n'en demandent pas moins.



09/04/2013
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