Panique dans le sérail: Paul Biya fait auditionner tous ses ministres
• Les membres du gouvernement ont été auditionnés par le TCS
• Les auditions ses sont déroulées dans les bureaux des ministres
• Les ministres affirment n'avoir reçu aucun sou
Après le premier ministre Joseph Dion Ngute, c’est désormais autour de tous les ministres du gouvernement de se faire auditionner dans le scandale financier dit du « covidgate ». Cette audition a été ordonnée par Paul Biya, après la fuite du rapport de la chambre des comptes sur la gestion faite des fonds destinés à la lutte contre la pandémie du coronavirus. Un rapport dans lequel, plusieurs ministres sont soupçonnés de malversation et de détournement desdits fonds.
Selon Jeune Afrique, l’audition confiée au TCS a concerné principalement « les ministères qui avaient été retenus par le premier ministre Joseph Dion Ngute sur la liste des attributaires des fonds anti-Covid ».
Contrairement au premier ministres, Malachie Manaouda et ses paires ont été tous auditionnés dans leurs bureaux. « Abdou Yap, le président du TCS, a dû téléphoner en personne au cabinet de certains ministres pour faciliter la prise de rendez-vous de ses collaborateurs », apprend-on.
Aucun sou reçu
Très attendues, ces auditions des ministres n’a pas permis aux enquêteurs de se faire une idée de l’utilisation faite des fonds covid. Tous les ministres cités auraient en effet indiqué aux enquêteurs n’avoir rien reçu. « La Délégation générale à la sûreté nationale (DGSN, police) n’aurait rien perçu des crédits destinés à doter les policiers d’équipements individuels de protection. Pas d’argent non plus pour le ministère de la Communication, au sein duquel le ministre René Emmanuel Sadi a ouvert aux enquêteurs la porte de son bureau par « courtoisie », selon un proche du dossier », révèle JA. « Madeleine Tchuinte, la ministre de la Recherche scientifique, n’aurait-elle non plus jamais reçu un sou de ces crédits, toute la dotation de son ministère ayant été directement versée à l’Institut de recherches médicales et d’études des plantes médicinales (IMPM) ».
Suite à ces auditions, deux possibilités s’offrent désormais à Paul Biya. « Soit il laisse le discrédit gouvernemental s’installer, soit il procède à un remaniement ministériel pour mettre à la disposition de la justice les personnalités mises en cause ». En effet, les lois camerounaises ne permettent pas d’inculper un ministre en fonction.