Ouverture du Tribunal criminel spécial: Laurent Esso met les magistrats en garde
DOUALA - 17 OCT. 2012
© Florette MANEDONG | Le Messager
Lundi 15 octobre, s’est tenue l’audience inaugurale du Tribunal criminel spécial (Tcs) dans la salle principale de la Cour d’appel du Mfoundi, les locaux devant abriter cette nouvelle structure étant encore en chantier.
Aucune surprise quant à l’immense foule présente dans l’enceinte du palais de justice de Yaoundé-centre administratif lundi 15 octobre 2012. Si ce n’est que, comme pour le procès Marafa, la route a été barrée (en hauteur juste après le ministère de la Santé publique et plus bas, avant la délégation régionale pour le Centre du ministère des Enseignements secondaires). S’y est tenu en effet, toute la matinée d’hier (de 10h à 12h30mn), l’audience inaugurale du Tcs. Contrairement à une idée répandue qui voulait que cette cérémonie se tienne dans les locaux secondaires encore en chantier du Tcs (Cf Le Messager du vendredi 12 octobre 2012), celle-ci a été effective dans la salle de la Cour d’appel du Centre. La cérémonie s’est ouverte par les réquisitoires du procureur général qui a souhaité qu’aucun effort ne soit ménagé pour leur permettre de mener à bien leurs activités, dans les délais qui s’imposent et selon la loi, entre autres.
Puis, le greffier en chef, entrant en plein dans ses fonctions, a été invité à lire le décret portant nominations des personnels (magistrats et non magistrats) du Tcs. A sa suite, Laurent Esso, ministre de la Justice, garde des sceaux a livré son allocution où, en des termes très clairs, il a mis en garde les magistrats et autres juges appelés à rendre leurs verdicts dans ces affaires. Leurs prochaines audiences, a-t-il précisé, ne seront pas toujours comme celle-ci, c'est-à-dire aussi plaisantes, où à la fin, ils seront acclamés et couverts de cadeaux et autres bouquets de fleurs. Par contre, ils seront poussés dans leurs derniers retranchements, détestés, haïs à mort… ce qui les poussera très souvent au doute. Ils en perdront parfois le sommeil, se remettront en cause après un verdict rendu, se demandant s’ils ont bien fait ou non. Mais, conclut le Garde des sceaux, ils seront dans leur droit, car c’est à ça que se résument leurs tâches, ils ne seront pas toujours aimés…
Incertitudes
Allusion a été aussi faite à cette « nouvelle mode d’expression dans les journaux », où certains prévenus se plaisent à donner leurs impressions aux médias, plutôt qu’aux juges d’instructions et autres membres de la police judiciaire qui sont pourtant là pour les écouter. Pour le ministre de la Justice, les magistrats et juges du Tcs ne devraient pas se laisser influencer par ce type de personne. Mais, poursuivre consciencieusement leurs travaux. Pour finir, le président du Tcs, Yap Abdou a clos la cérémonie, en prenant acte des réquisitoires du procureur général, et en assurant au Garde des sceaux, qu’ils effectueront la tâche à eux confiée avec la plus grande abnégation. A la fin de la cérémonie, difficile d’avoir un mot du président du Tcs sur quelques points que ce soit. Pourtant, tout le monde était suspendu à ses lèvres, attendant qu’il annonce « officiellement » la date de la prochaine audience et par quelle affaire, ils ouvriront.
C’est à son secrétariat qu’un semblant de réponse sera donné à ce sujet : « pour le moment, aucune affaire n’a encore été programmée. Les différents dossiers nous ont déjà été transférés, mais nous ne nous y sommes pas encore penchés au point de définir quel jour et par quel dossier nous commencerons. Par contre, seul le président peut décider du jour de la prochaine audience ». D’après cet interlocuteur, « Elle peut s’ouvrir tout à l’heure, comme après-demain. Il suffit juste pour lui de former une collégialité là, et on peut commencer. Mais, cela ne saurait se cacher, car chaque fois qu’une affaire sera prévue, elle sera affichée au babillard du Tcs et même devant la salle d’audience du Tcs ».
© Florette MANEDONG | Le Messager
Lundi 15 octobre, s’est tenue l’audience inaugurale du Tribunal criminel spécial (Tcs) dans la salle principale de la Cour d’appel du Mfoundi, les locaux devant abriter cette nouvelle structure étant encore en chantier.
Aucune surprise quant à l’immense foule présente dans l’enceinte du palais de justice de Yaoundé-centre administratif lundi 15 octobre 2012. Si ce n’est que, comme pour le procès Marafa, la route a été barrée (en hauteur juste après le ministère de la Santé publique et plus bas, avant la délégation régionale pour le Centre du ministère des Enseignements secondaires). S’y est tenu en effet, toute la matinée d’hier (de 10h à 12h30mn), l’audience inaugurale du Tcs. Contrairement à une idée répandue qui voulait que cette cérémonie se tienne dans les locaux secondaires encore en chantier du Tcs (Cf Le Messager du vendredi 12 octobre 2012), celle-ci a été effective dans la salle de la Cour d’appel du Centre. La cérémonie s’est ouverte par les réquisitoires du procureur général qui a souhaité qu’aucun effort ne soit ménagé pour leur permettre de mener à bien leurs activités, dans les délais qui s’imposent et selon la loi, entre autres.
Puis, le greffier en chef, entrant en plein dans ses fonctions, a été invité à lire le décret portant nominations des personnels (magistrats et non magistrats) du Tcs. A sa suite, Laurent Esso, ministre de la Justice, garde des sceaux a livré son allocution où, en des termes très clairs, il a mis en garde les magistrats et autres juges appelés à rendre leurs verdicts dans ces affaires. Leurs prochaines audiences, a-t-il précisé, ne seront pas toujours comme celle-ci, c'est-à-dire aussi plaisantes, où à la fin, ils seront acclamés et couverts de cadeaux et autres bouquets de fleurs. Par contre, ils seront poussés dans leurs derniers retranchements, détestés, haïs à mort… ce qui les poussera très souvent au doute. Ils en perdront parfois le sommeil, se remettront en cause après un verdict rendu, se demandant s’ils ont bien fait ou non. Mais, conclut le Garde des sceaux, ils seront dans leur droit, car c’est à ça que se résument leurs tâches, ils ne seront pas toujours aimés…
Incertitudes
Allusion a été aussi faite à cette « nouvelle mode d’expression dans les journaux », où certains prévenus se plaisent à donner leurs impressions aux médias, plutôt qu’aux juges d’instructions et autres membres de la police judiciaire qui sont pourtant là pour les écouter. Pour le ministre de la Justice, les magistrats et juges du Tcs ne devraient pas se laisser influencer par ce type de personne. Mais, poursuivre consciencieusement leurs travaux. Pour finir, le président du Tcs, Yap Abdou a clos la cérémonie, en prenant acte des réquisitoires du procureur général, et en assurant au Garde des sceaux, qu’ils effectueront la tâche à eux confiée avec la plus grande abnégation. A la fin de la cérémonie, difficile d’avoir un mot du président du Tcs sur quelques points que ce soit. Pourtant, tout le monde était suspendu à ses lèvres, attendant qu’il annonce « officiellement » la date de la prochaine audience et par quelle affaire, ils ouvriront.
C’est à son secrétariat qu’un semblant de réponse sera donné à ce sujet : « pour le moment, aucune affaire n’a encore été programmée. Les différents dossiers nous ont déjà été transférés, mais nous ne nous y sommes pas encore penchés au point de définir quel jour et par quel dossier nous commencerons. Par contre, seul le président peut décider du jour de la prochaine audience ». D’après cet interlocuteur, « Elle peut s’ouvrir tout à l’heure, comme après-demain. Il suffit juste pour lui de former une collégialité là, et on peut commencer. Mais, cela ne saurait se cacher, car chaque fois qu’une affaire sera prévue, elle sera affichée au babillard du Tcs et même devant la salle d’audience du Tcs ».