Sandrine Yamga que l'on ne présente plus travaille comme journaliste depuis quelques années dans une radio privée de Douala au Cameroun dénommée Equinoxe. La diva du micro a accepté de nous parler de son métier et de donner son point de vue sur la célébration de la journée internationale de la femme. Elle regrette dans cet entretien que cette journée ait été transformée en fête ‘’populaire’’ avec du business tout autour et ce loin des débats et autres colloques loin eux aussi à la portée de la femme de nos quartiers démunis et villages lointains.
Pouvez-vous vous présentez au public ?
Je suis Sandrine Yamga, jeune camerounaise d’une vingtaine d’années, je travaille depuis quelques années dans une radio privée de Douala au Cameroun dénommée Equinoxe, j’y exerce comme journaliste. Je suis également membre d’une chorale de l’Eglise Evangélique du Cameroun depuis une dizaine d’années et membre fondatrice d’une association de jeunes femmes c’est dans le cadre extraprofessionnel bien évidemment. Amoureuse de voyages, de lecture et de musique.
Parlez-nous de vos débuts ?
J’arrive à Radio Equinoxe pour me présenter à un casting en vue de la présentation d’une émission pour une édition de la fête de la jeunesse. Je suis retenue par Tchop Tchop qui me donne l’opportunité de parler sur une radio pour la première fois et j’ai eu le coup de foudre pour la radio. Je suis rappelée quelques mois après pour faire partie d’une équipe de jeunes devant présenter un magazine hebdomadaire. Quelques temps après, je suis sollicitée pour remplacer deux dames dans une émission quotidienne consacrée aux femmes durant les vacances ; se sentant sûrement fières de ma performance, Nathalie Wakam et Félicité Demgne alias Makrita décident de me garder avec elles pour une rubrique dans cette même émission et au fil des jours je m’impose dans ce programme. Félicité devant quitter le pays, je me retrouve entrain de prendre sa place et Nathalie par la suite doit débuter une autre émission à la télé et je deviens l’animatrice principale du programme. Alors que je partage mon temps entre la fac et le studio, je me vois ailleurs que chez les animateurs surtout que j’avais quelques rudiments pour le journalisme acquis à l’université. Je décide donc de rencontrer mon patron pour lui faire part de mon désir de continuer en salle de rédaction, il m’envoie vers Albert Ledoux Yondjeu, le Rédacteur en chef de l’époque qui me soumet à un test puis à un stage et c’est ainsi que j’avance et me fraie un chemin dans cet univers. Comme vous pouvez constater ça n’a pas été facile pour moi au départ à tous les niveaux, mais je me suis accrochée simplement.
D'où vous viens cette passion pour le journalisme ?
Mon amour pour le journalisme je l’ai cultivée toute petite et je ne manquais pas de regarder et d’admirer Denise Epoté, Sally Messio, Barbara Nkono, Anne Marthe Mvoto ou Ibrahim Chérif et bien d’autres à la télé et je rêvais de faire comme eux un jour peut-être pas à la télé. Il ya aussi ma défunte maman (paix à son âme) qui m’a aussi boostée inconsciemment certainement ; elle m’apprenait à écouter les informations, la musique, les communiqués et avis de décès à la Radio, elle me disait toujours qu’il faut tout écouter puisqu’on peut annoncer un accident ou le décès d’un proche par là ; d’ailleurs à la maison on se couchait et se réveillait avec le poste au chevet du lit. J’ai grandi avec cette envie là qui s’est transformée et développée quand j’ai commencé à la rédaction de Radio Equinoxe et j’avais beaucoup d’aînés qui m’encourageaient. La passion s’est accrue au fil des jours et est devenu forte malgré les conditions de travail. Je dois quand même souligner que des auditeurs avec qui je discute quotidiennement dans le cadre de l’émission « vide ton sac »que je présente en ce moment en plus des éditions de journaux m’aident aussi de par leurs encouragements à me dire « Ah ! Je peux faire quelque chose »sans plus !, je leur dis merci tout comme à celui qui a cru en moi pour me confier cette émission, Duval Fangwa.
Qu'est-ce que Sandrine Yamga apporte de particulier au cours de sa présentation ?
Il m’est difficile de dire ce que j’apporte de plus lorsque je présente les éditions d’informations, j’estime toujours que c’est aux autres de me juger, d’apprécier ou pas ce que je fais, mais tout ce que je sais c’est que j’essaie d’allier la douceur à l’énergie dans la voix et de rajouter une ou deux phrases à la suite d’un reportage sur un fait qui m’a touché ou impressionné. Bien, dans vide ton sac je m’efforce d’être une douce présentatrice mais sans perdre de vue les commentaires déplacés de mes auditeurs et là j’use de la rigueur je dirais masculine pour les ramener à l’ordre.
Comment arrivez-vous à gérer votre vie de femme et celle d'employée ?
C’est un peu difficile mais j’arrive pour le moment à gérer, c’est vrai que d’aucuns (surtout les hommes (rires)) estiment que terminer mon boulot à 21heures et donc après « Vide ton sac » (qui est diffusée entre 20heures et 21 heures) c’est un peu tard pour une femme ; en plus de cela ce n’est pas évident de passer du temps avec sa famille, de faire des voyages etc. C’est surtout pas facile du moment où il faut travailler six jours sur sept. Des fois on laisse passer en se disant qu’on doit se battre ainsi pour subvenir à ses besoins et s’occuper de ses proches. C’est devenu un peu plus difficile depuis que j’ai perdu ma maman il ya quelques mois…De toutes les façons, je m’organise comme je peux, entre le boulot, ma petite famille et mes autres activités. Cela ne m’empêche pas à aspirer à d’autres choses sur le plan professionnel, je souhaite par exemple être correspondante d’une chaîne étrangère à Douala ou d’un site peut-être, bref je veux tenter d’autres expériences, je veux de nouveaux challenges, de nouveaux défis pour me déployer, apprendre davantage et évoluer...
Que pensez vous de la journée internationale de la femme ?
Je pense simplement que c’est un hommage qui est rendu à la femme et elle le mérite d’ailleurs. D’aucuns diront qu’on n’a pas besoin de cette journée, j’estime que ce moment de célébration a lieu d’être pour que les femmes se sentent honorées.
Faudra t-il vraiment la fêter ?
Un dernier mot à l'intention de nos lecteurs ?
D’abord aux femmes, je souhaite une joyeuse fête, ensuite je propose à tous et à toutes de garder la tête haute et de regarder à Dieu au-delà des difficultés que l’on peut traverser au quotidien dans nos vies personnelles; l’humilité est une vertu à cultiver permanemment.