Depuis l’annonce de la chute de René Tagne, délégué régional d’Elections Cameroon (Elecam) à l’Ouest, le 10 septembre dernier, les supputations vont bon train dans les milieux politiques de la région sur les motifs de sa déchéance. Remplacé par Gabriel Ngounou, ancien administrateur civil, précédemment délégué départemental d’Elécam dans le Haut-Nkam, il a été appelé à d’autres fonctions, tout comme celui du Nord-Ouest.
La chute de René Tagne est perçue comme la conséquence de son bras de fer avec Elie Mbonda.
Au lendemain de sa chute, l’ambiance est morose au siège régional d’Elécam, rue descente monument Wanko à Bafoussam. Plusieurs personnes entrent et ressortent. Au secrétariat, les consignes sont claires: «le délégué ne reçoit pas les journalistes », renseigne la secrétaire. «C’est normal, avec cette nouvelle qui est tombé sur sa tête comme un couperet, il est difficile qu’il ait quelque chose à dire», fait savoir un cadre de la délégation dans le couloir.
Pour les milieux politiques, les raisonsde sa déchéance sont multiples. Il apparaît que c’est le bras de fer depuis un certain temps entre lui et Elie Mbonda, membre du conseil d’Elecam de la région de l’Ouest, ainsi que Mgr Gabriel Watio, nouvellement arrivé dans le conseil qui l’a emporté. «Il était devenu très arrogant vis-à-vis de ces deux membres du conseil d’Elecam. Il ne faisait qu’à sa tête. Il disait ne pas avoir de compte à rendre à ces deux personnes qui pourtant, représentent la région de l’Ouest au conseil d’Elecam », souligne une source crédible.
D’ailleurs, l’un des deux membres du conseil
justifie le choix porté sur un juriste par le fait qu’il fallait mettre
Elecam Ouest à l’abri d’éventuels
fautes qui conduiraient à des procès. Or, selon ce dernier, le délégué
régional s’est plutôt confondu en des activités politiques au lieu de
faire la véritable administration qui lui a été confié. Les recrutements
des personnels, jugés fantaisistes, ont amené certains hommes
politiques à critiquer la nomination de ce juriste à la tête d’Elecam à
l’Ouest.
La gestion du départ à la retraite du chef d’antenne Elecam dans le Koung-Khi, qui selon certaines sources serait l’un des protégés du membre du conseil d’Elécam, n’a pas arrangé les choses. Ce départ à la retraite, selon les mêmes sources, n’a pas respecté la règlementation en vigueur qui veut que l’ont soit notifié au moins un an à l’avance par le directeur général d’Elecam. Mais pour le cas de sieur Domchié, le DG d’Elécam a signé le 29 mai 2012, la mise à la retraite de trois cadres régionaux dont il fait partie. Et en même temps, il a prorogé le mandat de trois autres.
Par la décision de Mohaman Sani Tanimou, DG
d’Elecam, est appuyée par l’avis du délégué régional de l’Ouest en date
du 24 avril 2012, on voit une manoeuvre d’épuration des protégés d’Elie
Mbonda. L’écart s’est creusé davantage entre les deux hommes, surtout
lorque la requête d’une semaine qu’a sollicité le retraité ne lui a pas
été accordée. Au contraire, une sommation lui a été servie.