Ouest - Affrontements: Bamiléké et Bamoun sur le pied de guerre. Ibrahim Mbombo Njoya soupconné d'attiser les braises

YAOUNDE - 06 SEPT. 2012
© Emmanuel Kouayep | La Météo

NOUN: A qui profitent les affrontements entre Bamoun et Bamiléké?

Après les échauffourées interethniques du 31 août 2012, le gouverneur va tenter de réconcilier Bamoun et Bamiléké sur les terres fertiles de la rive gauche du fleuve Noun ce vendredi. Le sultan Bamoun serait à la manœuvre...

Le vendredi 31 août 2012, dans le village Momo représentant la communauté Bafoussam sur la rive gauche du Noun, un groupe d'assaillants armés de machettes et gourdins attaque des femmes en plein labeur. L'attaque dure 30 minutes. Environ 15 blessés enregistrés. Tous évacués au centre de santé de Momo et au district de santé de Foumbot. Pour ceux qui suivent l'actualité dans le Noun et à Foumbot, il s'agit au moins de la 5e attaque dont sont victimes les communautés Bamiléké qui vivent sur cette partie du Noun, donc sur les terres Bamoun. Les autorités administratives de ce département veulent à tous les coups, minimiser ces affrontements à répétition quelles qualifient «d'incidents isolés». Pourtant les faits, suffisamment graves, laissent présager une véritable guerre entre Bamiléké et Bamoun si sous-préfets, préfets et autres continuent de sous estimer les bulletins de renseignements comme il est de coutume.


Que peut Midjiyawa Bakari?

C'est pour écouter toutes les parties prenantes, percer l'abcès et tenter de ramener la paix sur cette partie du Noun, que le gouverneur de l'Ouest tient une réunion de crise ce vendredi 7 septembre à Foumbot. La traditionnelle réunion hebdomadaire de sécurité de mardi dernier au cabinet du gouverneur avait pour unique sujet le retour de la paix sur ce territoire. L'annonce de cette réunion a fait trembler ceux qui profitent de ce désordre alors qu'elle enchante les communautés Bamiléké qui vivent sur ces terres du Noun depuis plus d'un siècle. Pour réussir sa mission, le gouverneur Midjiyawa Bakari veut de toute évidence contourner les bulletins de renseignements et écouter les uns et les autres.


Le jeu trouble du sultan Bamoun

Le 30 juillet 2012, le sultan des Bamoun Ibrahim Mbombo Njoya a signé une décision nommant ses représentants dans les villages où vivent les communautés Bamiléké sur la rive gauche du Noun. Ici, vivent sur la base d'un document colonial signé le 15 mars 1947, les communautés Bamiléké ci après: Bafoussam, Baham, Bamougoum, Bandjoun, Bangou, Batoufam et Bameka. A la tête de chaque communauté, trône un chef de 3e degré qui dépend du sous-préfet de Foumbot. Pour les chefs Bamiléké, le sultan veut contrôler la rive gauche du fleuve. C'est connu de tous, il est interdit, sous peine de perdre sa casquette, aux autorités administratives et de maintien de l'ordre de ne pas s'arrimer à la politique du sultan dans la gestion de ce dossier, indique un ancien sous-préfet de Foumbot. Le gouverneur de l'Ouest coure-t-il le risque de perdre sa casquette au sortir de la réunion de crise qu'il préside ce vendredi à Foumbot? Au dernier recensement de la population, les 7 villages Bamiléké installés par les colons sur la rive du Noun, totalisent 12600 âmes. Ils occupent une superficie de 212km2.



07/09/2012
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