Ouattara tend la main au camp Gbagbo qui la rejette
Ouattara tend la main au camp Gbagbo qui la rejette
(Le Figaro 12/01/2011)
Selon son ambassadeur à l'ONU, le président élu est prêt à former un gouvernement d'union nationale avec des pro-Gbagbo si son adversaire accepte de quitter le pouvoir. Les intéressés ont rejeté la proposition.
Avec le camp Gbagbo, mais sans Gbagbo lui-même. Le président ivoirien reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, est prêt à travailler avec le camp de son adversaire pour former un gouvernement d'union nationale, a déclaré lundi à la BBC l'ambassadeur qu'il a nommé auprès de l'ONU. Mais ceci à la condition expresse que Laurent Gbagbo renonce à revendiquer la présidence de Côte d'Ivoire.
«Ce que je dis, c'est que M. Ouattara doit être reconnu comme président légitime par M. Gbagbo», a déclaré à la radio britannique l'ambassadeur Youssoufou Bamba, le premier nommé par Alassane Ouattara à la fin décembre. «Si M. Gbagbo accepte cela, nous pourrions négocier, a ajouté le diplomate. M. Gbagbo n'est pas seul. Il a des partisans, il a des gens compétents dans son parti. Nous sommes prêts à travailler avec eux, dans le cadre d'un large gouvernement d'union».
Quant aux violences commises par le camp Gbagbo et dénoncées par les pro-Ouattara, elles ne devraient pas constituer un obstacle, a-t-il encore estimé. «Il y a eu violation massive des droits de l'homme, c'est la vérité. Mais vous savez, en politique, la vie continue (...) car vous êtes condamnés à vivre ensemble», a argumenté le diplomate.
Mais la proposition de compromis a aussitôt été rejetée par le camp de Laurent Gbagbo. «C'est de la diversion», a déclaré Pascal Affi N'Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI), parti du président sortant. Et de renvoyer à l'adversaire ses arguments: «Ce qui est non négociable, c'est la victoire de Laurent Gbagbo, officiellement élu et proclamé, qui gouverne le pays».
Le Conseil de sécurité condamne les messages de la RTI
De son côté, la communauté internationale a réitéré lundi son soutien à Alassane Ouattara, par la voix du Conseil de sécurité. Celui-ci déplore au passage le blocus autour de l'hôtel du Golf - QG de Ouattara protégé par 800 soldats de l'ONU -, demandant à Laurent Gbagbo «d'honorer sa promesse (...) de le lever immédiatement».
Les membres du Conseil de sécurité expriment également «leur profonde inquiétude à propos de la violence qui continue et des violations des droits de l'homme» dans le pays. Ils soulignent «que ceux qui commettent des crimes contre les personnels de l'ONU et des civils seront tenus pour responsables». Dans ce contexte, ils «condamnent fortement et demandent un arrêt immédiat de l'utilisation des médias, spécialement par l'intermédiaire de la radio-télévision ivoirienne (RTI) pour propager de fausses informations pour inciter à la haine et à la violence, y compris contre l'ONU».
Ce mardi matin, des affrontements entre partisans d'Alassane Ouattara et forces de Laurent Gbagbo ont fait au moins cinq mort, dont deux civils et trois policiers, dans le quartier d'Abobo à Abidjian.
Avec AFP
Par Thomas Vampouille
(Le Figaro 12/01/2011)
Selon son ambassadeur à l'ONU, le président élu est prêt à former un gouvernement d'union nationale avec des pro-Gbagbo si son adversaire accepte de quitter le pouvoir. Les intéressés ont rejeté la proposition.
Avec le camp Gbagbo, mais sans Gbagbo lui-même. Le président ivoirien reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, est prêt à travailler avec le camp de son adversaire pour former un gouvernement d'union nationale, a déclaré lundi à la BBC l'ambassadeur qu'il a nommé auprès de l'ONU. Mais ceci à la condition expresse que Laurent Gbagbo renonce à revendiquer la présidence de Côte d'Ivoire.
«Ce que je dis, c'est que M. Ouattara doit être reconnu comme président légitime par M. Gbagbo», a déclaré à la radio britannique l'ambassadeur Youssoufou Bamba, le premier nommé par Alassane Ouattara à la fin décembre. «Si M. Gbagbo accepte cela, nous pourrions négocier, a ajouté le diplomate. M. Gbagbo n'est pas seul. Il a des partisans, il a des gens compétents dans son parti. Nous sommes prêts à travailler avec eux, dans le cadre d'un large gouvernement d'union».
Quant aux violences commises par le camp Gbagbo et dénoncées par les pro-Ouattara, elles ne devraient pas constituer un obstacle, a-t-il encore estimé. «Il y a eu violation massive des droits de l'homme, c'est la vérité. Mais vous savez, en politique, la vie continue (...) car vous êtes condamnés à vivre ensemble», a argumenté le diplomate.
Mais la proposition de compromis a aussitôt été rejetée par le camp de Laurent Gbagbo. «C'est de la diversion», a déclaré Pascal Affi N'Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI), parti du président sortant. Et de renvoyer à l'adversaire ses arguments: «Ce qui est non négociable, c'est la victoire de Laurent Gbagbo, officiellement élu et proclamé, qui gouverne le pays».
Le Conseil de sécurité condamne les messages de la RTI
De son côté, la communauté internationale a réitéré lundi son soutien à Alassane Ouattara, par la voix du Conseil de sécurité. Celui-ci déplore au passage le blocus autour de l'hôtel du Golf - QG de Ouattara protégé par 800 soldats de l'ONU -, demandant à Laurent Gbagbo «d'honorer sa promesse (...) de le lever immédiatement».
Les membres du Conseil de sécurité expriment également «leur profonde inquiétude à propos de la violence qui continue et des violations des droits de l'homme» dans le pays. Ils soulignent «que ceux qui commettent des crimes contre les personnels de l'ONU et des civils seront tenus pour responsables». Dans ce contexte, ils «condamnent fortement et demandent un arrêt immédiat de l'utilisation des médias, spécialement par l'intermédiaire de la radio-télévision ivoirienne (RTI) pour propager de fausses informations pour inciter à la haine et à la violence, y compris contre l'ONU».
Ce mardi matin, des affrontements entre partisans d'Alassane Ouattara et forces de Laurent Gbagbo ont fait au moins cinq mort, dont deux civils et trois policiers, dans le quartier d'Abobo à Abidjian.
Avec AFP
Par Thomas Vampouille
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