Ouattara appelle l'armée à se rallier à lui et à protéger les Ivoiriens
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Ouattara appelle l'armée à se rallier à lui et à protéger les Ivoiriens(Le Point 24/12/2010)
ABIDJAN — Alassane Ouattara, président ivoirien reconnu à l'extérieur, a appelé vendredi l'armée fidèle à son rival Laurent Gbagbo à lui obéir et à protéger la population des "atrocités" commises par des éléments armés, parmi lesquels "des mercenaires et des miliciens étrangers".
De leur côté les pays d'Afrique de l'Ouest ont menacé d'user de la force pour chasser Laurent Gbagbo qui se maintient à la présidence de la Côte d'Ivoire, à l'issue d'un sommet des chefs d'états de la région réuni à Abuja.
"De graves violations des droits de l'Homme sont constatées partout", a lancé M. Ouattara dans une déclaration prononcée devant des journalistes à l'occasion de Noël depuis l'hôtel d'Abidjan où il est retranché avec son gouvernement.
"En tant que chef suprême des armées, je demande aux Forces de défense et de sécurité (FDS, loyales à Gbagbo) d'assurer leur mission républicaine de protection des populations contre les miliciens et mercenaires étrangers qui font couler le sang des Ivoiriens", a-t-il ajouté.
L'ONU a affirmé cette semaine qu'entre "le 16 et le 21 décembre" elle avait reçu des informations "sur 173 meurtres", en dénonçant "l'usage excessif" de la force par le camp Gbagbo. Elle a mentionné la présence de mercenaires étrangers, en particulier libériens, en Côte d'Ivoire.
Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia, a confirmé la présence de combattants de son pays, les menaçant de poursuites en justice.
M. Ouattara a affirmé que pendant le couvre-feu de près d'un mois (du 27 novembre au 21 décembre), "des personnes ont été enlevées et exécutées par des éléments de la Garde républicaine et du Cecos (forces spéciales, ndlr), appuyés par des mercenaires et des miliciens étrangers".
Il a assuré "que la justice sera saisie pour faire la lumière sur ces actes odieux. Une Commission d'enquête nationale sera constituée" dont "les résultats seront rendus publics et les auteurs sanctionnés".
Il a rappelé avoir demandé la venue en Côte d'Ivoire d'une mission de la Cour pénale internationale (CPI) "dans les tout prochains jours".
Il s'est adressé à Laurent Gbagbo, lui demandant "une dernière fois de se plier au choix des Ivoiriens en cédant le pouvoir immédiatement".
C'est la première fois qu'Alassane Ouattara s'exprime publiquement depuis début décembre. Jusqu'alors, c'est son Premier ministre, Guillaume Soro, également chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), qui se trouvait en première ligne, multipliant les déclarations à la presse internationale.
Son intervention a coïncidé avec un sommet à Abuja des chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui a exigé que M. Gbagbo quitte le pouvoir, menaçant dans le cas contraire de l'en chasser par "la force".
Les journalistes présents avaient été amenés en hélicoptère à l'hôtel qui sert de quartier général au camp Ouattara par la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci), l'établisseement étant soumis à un blocus des forces armées pro-Gbagbo.
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